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130

FOR

bies ,

ils fe mettent plulieurs : li la marmite avoit un

gros ventre, camme il s'cn fait quelques-uoes, & com–

me il pourroit arriver pour d'autres pieces, il ne s'agit

que d'avoir un corp< de challis de deux pieces, qui fe

joindront

a

la plus grande circonférence; le modele

Ce–

ra de deux pieces coupées de

m~me;

chaque piece en–

fablée féparémen:

&

rejoiute quand les modeles ferom

rctirés Les couvercles fe moulent daos deux pieces de

chaffis rapprochées; une porte la coulée, elle fe. fait dans

l'intérieur du couvercle; & l'autre, l'anneau qut fe mau–

le nvcc deux morceaux de bois courhés qui fe joignenl

au milieu ; pour qu'on puirTe les retirer aifément.

Quatre C.1bleurs peuvem defTervir un fourneau qui pro–

duiroit deux milliers en vingt-quatre heures . Quand les

fabJ eurs Orll Ja quantité de maules reJative

a

la fonte

qui e(l en fu!ion, ils eoduifent lcurs poches d'arbue pé–

rrie avec tiente de cheval, pour qne la fome oe s'y

auache "pas,

&

les foot chaull"er. La poche efl compo·

fée d'une queue de fer que le fableur embrafTe de deux

morceaux de bois excavés

&

arr~tés

par un anneau de

fer, met la manche

a

fi•n bras gauche,

&

va puifer de

la fome daos

1'

ounage. La poche efl appuyée fur le

bras

g~uche,

tenue

&

tou rnée par la main droite pour

verfer dans les maules, par la coulée. Comme il faut

que les pieces foient faitcs d'un fe u! jet, quand elles

font coolidérables, pendant qu' un fablcur coule, les

a

utres entretiennent le métal daos fa poche,

~n

y v<r–

fant -les leurs : toutes les pieces en fable fe moulent de

m éme. Qnand ce font des pieces folides, com tn< une

hura!Te, vous faites l'emprdnte moitié fur une partie de

chaffis, moitié fur l'aurre; en les fertnant, vous avez.

une hurafTe er11icre : le fable fe foil tient dans tour ce

trava il, quand il efl fin, gras, hom<été 3-propos,

&

bien battu.

11

faut que le fondeur entretienne la fonte

toíl1ours vi1•e; une fonte bourbeufe ou approchante du

fer feroit manquer toutes les pieces, ou les rendroit

d'une mauvaife qualité: il faut pour .:la des m ines

convenab!es. La tympe, daos ces fourneaux, dojt

e–

rre un pcu plus éloignée de la dame, que daos ceux

a

gneufe, afin que les poches puiffent

"Y

entrer : une

pr·che peot portcr quaranre

a

cinquaote Iivres de mé·

tal . Le bouchoge ne fe perce que les

f~tes

&

diman–

ches, jours de repos pour les fableurs: on coule alors

des gueu fes qui fe portent

a

la

Jorge

avec les cou lées '

les bavüres, les pieces manquées.

O

o

fait des marmites de toute Corte d' échantillon ,

de deúx Iivres communément jufqu'a trente, des chau·

d ieres jufqu'a cinquante: on fait me me , dans le be–

foin , de plus ¡;rolles pieccs. L e poids e(l ordinairement

marqué fur la piece, & leur nom vient de-la; on dit,

des marmiteJ de quatre, d, dix,

&c. Les modeles fe

font d'étOÍil, pour etre COUJés

Cll

CUiVre

OU

fonte : J"é·

rain,

a

caufe de fon peu de fermcté, ne convient que

pour tirer d'autres modeles .

Les tu yau x ordinaires pour les eaux, fe moulent ep

deux parties de chaffis rapprochtes, daos lefquelles on

a

reofermé le noyau de terre monté fur la broche.

Les bnulets fe moulcnt daos deux coquilles, les co–

quilles fe fon t de fonte: chaque coqnille efl creufe de

l'érendue de la moitié du bou let; en les r'approchan t,

elles forment le boulet entier.

On

place les coquilles

entre dcux

madri~rs

:

Oll

Jos ferre

a

force de coins, ]a

coulée en en-haut,

&

on en coule tant qu'il y a de la

fonte daos l'ouvrage.

Au fortir du chaffis, on calfe la coulée

&

les havO–

res des pieces mon tées ; on en óte le fable, en paf–

fant deffus les nappes

8,

9,

qui font des morceaux de

fonte coulés avec des entailles poor enle ver le fable,

qu'oo appolle

le blan<'

fcrvaor

a

faupoud rer :

011

ache–

ve de les perfeétionner avec des marteaox

a

chapeler'

des rapes plus fines, du grais,

&c.

La

~rande

atten–

tioo pour les pieces confi dérables , ell de ménager des

foupiraux, pour que l'air puifTe s'échapper qonod on les

coolr; les ouvrie rs font payés

3

la piece, tant par dou·

zaine de chaqoe échaotillon, qoelquefois ao poids .

L es droits du roí fe payent comme par foote en

gucufe daos les¡ pays de marque , oo

a

la fortie de la

pro vince.

On a v(l en France une manofaétu re qui avoit pouf–

fé fa folidité, la précilion, & l'ornement JUfqu'a cou–

ler des balcons des rampes d'efcalier, des luflres, des

bras, des feux ,'

& <.

& ao ma yeo du recuit,

a

met–

tre ces ouvragcs en état d'etre recherchés avec nette·

ré,

&

polis au dernicr brillant. Cette manufaéture n'a

pas eu toute la fati>faétion qo'elle mériroit, paree qu'

elle ótoit toot-d'on-coup le créd it aux ouvrages de fer

de coivre, de brooze, extrcmement coflteux : c'c(l

e~

FOR

qui m'a été racooté par un des intéreiTé•

a

ceue ma–

nufaRure, aétuellement vivant,

&

c¡ui

m'a

ajoOté quo

le préteite qui en a impofé au publ ic, a été

le

mnn·

que de folidité; pendunt qu'a I'épr<uve

1

dcux baicon¡

ont foOtenu la pefameur de deux m illicr>

á

laquelle ils

fervoient de point d'appui, a douze piés l'un de l'au·

tre ;

&

pendant que naos voyons une encl ume de

forg~

dfuyer

penda•~t

dilt ans les coups d'un marteau de on1.e

a

douu cents pefant, au milieu de

1'

eao

&

du fe u .

]e

conviens qu'il faut des fontes nervcufes: mais puif–

qu'il y en

a

des m inieres daos le royaume, le public

u'n-t-il pas perdu au diferédit d'unc manufaétute petl

coOtellfe? e'efl ce qu'a bien fenti M. de Réaumor, qui,

daos fon

are d'ado11cir le fer fond"

,

dit , parlan! de

cet établilfcment, qu'un particulier a eu en France que!·

que chofe de fort approcha01 du véritablc fecrel d' a–

doucir du fer fondu qui

a

été jetté en moule ; qu' il

eorreprit d'en faire des établiilemens

a

Cofoe

&

ao fau·

boorg S. Marceau

a

París; qu'il raiTembla une campa•

gnie qui lit des avances contidérables; qu'il tit exécu–

ter qoelques beauK modeles, qoi furent enfuite jettés en

fer; qu'il y eut divers ouvrages de fer fondu adouci;

que cependant l'entreprife échoüa;

&

que l'entrepreneur

dif"parut fans avoir lairTé Con lecret .

M.

de Réaomur ajoilte qu'il a tcouv é ce fecret,

&

en

fai< pare au public. M ouler le fer avec précifion

&

or–

nernelll, é(OÍt une

pau ie

connue;

l'adoucir

pour

le

re–

ch<'rcher

&

polir, efl un bien recouvré par fon travail.

Saos nous ¡etter daos tout

le

détail des fontes coove–

nables

a

ces ouvrages, nous naos en tiendroos aux fon–

tes vives

&

provenant d'une m ine qui donoe du nert\

Poor la fufioo ,

fi

on n' a pas recoocs aux fourneauK

ordinaires, on peut la faire, ainli que le détaille M. de

R éaumur , dans de plus petits fourneaux,

m~me

dans

des pnches, comme quelqoes coureurs en ufent pour

empoiConner certaines provinces de fofltes

a

giboyer. Lo

grand fecret efl de fa ire recuire les pieces fans

évapo~

ration daos des creufets bien clos, avec une partie de

puotliere, de charbon,

&

deux partíes d'os calcinés.

U ne pareili e manufaéture peut re mplacer toutes le$

pieces qoi demanden! des fommes immenfes pour

eiCe

coulées en cuivre ou en bron-z,e; des grilles, des bal–

cons, des rampes ornées de fieurons

&

feu illages, des

gamitares de portes coeheres, des feut pour les chemi–

nées, des palaflres de ferrure avec ornemens, platines,

targettes, verroux, fiches, gardes d'épées , boucles de

foul iers, de ceintures, des étuis, des clés de montee,

des crochets; l"Eperonnerie ,

1'

Arquebuferie trouveront

auffi dans cene manufaéture Jes avantages conlidérables;

elle Cera meme

U

tile au roí poor les canon

S.

Ce¡

a–

vanrages infiui; foil! tirés de

l'art d'adoucir le fer,

d~

M.

de Réaumur, oú on peut les voir expofés d' uno

maniere plus brillan te .

t\

R T.

X .

Du for·g eJ

.

L'attelier pour convertir les

fontes en goe ofe, en fer, fe nomme

Jorge,

dont les

parties font les cheminées

&

équipage du marteau; le

coo t rentermé da"s un ba riment fpacieux, proche la hal–

le

:l

charbon, lo logement des ouvriers , l'empalemenl

do trav ail , & for le bord des courliers.

Le~

cheminées font appellées

charifferin , ajfiruries,

ou

rcnardiereJ,

foivant l'e Cpece de travail , conllruires

de dilt"éren tes formes, quarrée•, rondes, plus o u moios

fpac ieules

&

hautes, fans que daos ces diff"éremes di–

menfions oo ait conful:é que la fantaifie .

Les chemitlées en géoéral dniveot étre folidemen!

fondées fur le bord d'u n coorfier qui donnera le mou–

vcment

a

la roue qui fera marcher les fouf6ets; elle$

fC:ront toOjours bien quaod elles auront

(j

x

piés quar–

rés dans reuvre fur le Col, fin ifTa1it en pyramide, dont

le daos- reovre

ae

1'

ouverture du dciTus' aura vingt

pouces en qoarré; la mar;onnerie de ving t pouces d'é·

pailfeur, fi e' ell en pierre;

&

de quimo, fi

e'

efl en

bnqoe'

a

compter du dellus des piliers; ces piliers s'é·

tabliifent fo r le fa!, poor Iailfer un efpace vuide coo–

venable au travail : l'efpace du devant fera de toute la

longueur du dans-reuvre, du córé des fouffi cts; deu x

piés

&

dem i en quarré, pour loger commodément la

thuyere ,

:l

eompter depuis la ma\onnerie qui doit por–

ter les beufes ou bures des foufHets, fous laqoelle on

a logé un tu yau de fer poor rafraichir le defJous du

t"ond de l'ouvragc: do córé du cou ran t l'ouvenure

fe•

ra de quinz.e ou dix-huit pouces en quarré, pour que

les gueufes pu ilfent enrrer & erre mues librement

&

du cóté oppofé

a

la thuyere, d'une hauteur

&

largeur

convenable pour entrer aifément dans la cheminée . Cet–

te partie , ainli que celle fur l'eau, feront term ioées par

des ceintres

en

pierre ou brique, ou des maraCires, que

nous