l '
37
0
ANA
y
a-r-il rien de plus admirable que le méehaoifme
des plantes?
00
Y trouve des ereufers
&
des moules
dilférens pour former l'éeoree, le bois, les épjnes" les
poils , la moelle, le coton, les feu illes , les fleurs, les
fru irs
&
les graines. Ce follt les fucs de la rerre, qui
paJTant
&
fe fil trant il-travers la peau de la graine, y
re~oivenr
les qualirés néceJTaires au fuc nourti der qui
entre dans les planres,
&
qui s'y diverlifie par le mo–
yen des fermens eu mille manieres différentes. La cha–
leur du foleil
&
la fermenrarion de la rerre perfeétion–
nent enfuire l'ouvrage : entin, les plames fom cem–
pofées de perirs canaux féparés
&
produirs dans la ter–
re ; ces p_erirs eanaux fe ramaJTent peu
a
peu en paquers;
ils fe raJTemblent fous un mérne cylindre ,
&
formenr
un trone qui
3
I'une de fes extremirés produit des ra–
cines ,
&
3 I'autre pouJTe des brallches;
&
perir
a
pe–
tit ayanr fubdivifé les paquers des plus .gral1ds en plus
perits, acheve la figure par I'extenlion de fes feuilles.(l()
• Cene
nnatomi.
n'eft p3S moins digne de I'érude
du P hilofophe,
&
ne montre pas moins la fagelTe du
Créateur, que
l'ánatomi.
des animaux. En efrer, com–
bien de merveilles n'offre-r-elle pas dans les ouvrages
de M alpighi , du doéteur Grew,
&
dans la ftatique des–
végétallX
~
11
ne paroIr pas que les anciens ayenr fait
de ce c6té quelques progres contidérables;
&
il n'en
faut pas etre étonné ; I'organifation d'une plante eft un
arrangement de tilers ti déliés, de corpufcules ti min–
ces, de vaiJTeaux ti étroirs, de pores
Ii
fcrrés , que
les modernes n'auroient pas été fOrt loin fans le fecours
du microfcope. Mais
vOY'"
ce que cet ir.ftrumenr
&
leur refléxion leur onr appris fur
I'anatomi.
des plau–
tes ,
a"", "rtic/es
PLANTE, A RBRE , A RBRISSE." U ,
ARBUSTE, HERBE,
GRAtl'~E,
RACINE,
TIGE,
BOUR –
GEON, BRAMCHE, FEU I LLE, FLEUR, FRU IT,
&c.
VOJ'e"
""ffi
I'artic/e
AN tMAL.
L a chronologie des Ana(omifies qu'on trouve dans
cer article, plus exaéte
&
plus complerre que eelle
du diélionnaire de M edecine de M. James, a ét6 faite
d'apres un mémoire communiqué par I'uu des plus fa–
v:ms
&
des plus refpeétables Medecins de l'Europe.
A N ATOMIQUE, adj. de tuut genre,
toutce 'Tui
"ppartient
a
/'anatQm;e.
C'eft dans ce fens qu'on dir,
obferv ationr
anatoraiqlteI ,
prlparations anatomi'lftes,
&c.
yoY'"
ANATOMIE .
Pour conferver les patries préparées, il faut les ex–
P?fer a ¡'air jufqu'a ce que toute leur humidiré foit
ddfipée ,
&
alors elles deviendronr feches, dures,
&
ne
feronr plus expofées
a
fe corrompre; ou bien il fam
les plonger dans quelque liqueur propre
¡¡
les conferver.
11
faur principalement, lorfque les patries préparées
Conr grolTes
&
épailTes ,
&
que le rems eft chaud, em–
p~cher
les mouches d'en approcher
&
d'y dépofer leurs
reufs , qui transformés en vers les dérruiroient .
I1
fam
aufii avoir foin qu
'ell.esne foiem poim atraquées des
fouris, des rars,
&
des aurres infeaes : pour cela
iI
fam, avanr que de mertre la piece fécher, la rremper
dans une dilTolurion de Cublimé corro{jf, fai te avec de
l'efprir-de-v in;
&
pendant qu'elle feche, il faut la mouil–
ler de tems en rems avee la meme Iiqueur . On peut
~a.'
ce moyen,
&
fans
I
craiudre aucun inconvénient,
falte dell écher, meme dans I'éré, des cadavres diJTé–
<¡ués de fuj ets aJTe1- ¡;rílnds .
L orfque la prépararion eft feche, elle eft enCOre ex–
pofée
i\
fe réd uire en poudre,
a
devenir caJTanre, a fe
gerfer
&
3
avoir une furface inégale ; c'eft pourquoi il
eft néceJTaire de la couvrir par-tout d'un vemis épais,
dont o.n
m~ttra
aurant . de couches qu'il faudra pour qu'
elle folt IlllCanre ;
&
1I faut toÜjours la préferver de
la
poufiiere
&
de I'humidiré _
L es prépararions feches fonr fon utiles en pIulieurs'
a s : m.a{s- 1I
y
en a aua¡ beaucoup d'autres ou
iI
efi
néceJTalte que les préparations
anatQmi'fues
foienr tlcxi–
~I es
&
plus. approchan.res de I'étar namrel que ne le
10nr ces premlers. La dlfficulté a éré jufqu'a préfenr de
([ouver une liqueur qui puilTe les conferver da
liS
cet
érat approchanr du naturel : les Iiqueurs aqucnfes n'em–
péehenr pas la pourriture,
&
el.les diJTolvenr les ' patries
l,:s plus dures du c.orps :
1
7
s Itqueurs fpiritueuCes l'ré–
Vlennent la
corruptto~,
mals elles réduifent les' parties
en muctlage: les eCpms ardens les racornilrcm en chan–
ge:'-nt la .cou leur,
&
dé.rruifenr la couleur 'rouge des
valJTeaux IOJeétés: I'efpm de rérébenrhine
Out
re qu' il
a I'inconvénient des liqueurs fpiritueufes ,
~
cncore ce–
lui de devenir épais
&
vifqueux.
Mais
fat~s
s'arrcrer plus long-tems fur le défaut des
Iiqueurs qu'on pem employer, eelle dom on fe rrouve
le
miel1x cft quelque efprir ardenr reétifi é , n'importe
ANA
qu'il foit tiré du vin ou des grains : qui foit toÜjours
limpide, qui n'ait aucune couleur jaune , & auque l 011
ajoure une petire quautité d'acide minéral, rel que ce–
lui de virriol ou de nitre: I'une
&
I'autre de
~s
li–
quems réliftent
a
la ponrriture;
&
les défams qu'elles
out chaeune f¿parement, fe rrouvent corrigés par leur
melauge'.
L ortque ces deux liquides font melés dans la pro–
portion requife, la Iiquenr qui en r¿fulte ne change
rien a la eouleur ni 3. la conliftance des parties , ex–
cepté celles ou il fe rrOuve des Iiqueurs féreufes ou
v.ifqueufes , auxquelles elle dotme pre[qu'autant de COIl–
lifiance qu'en donneroir I'eau bonillaute: le cerveau,
celui-meme des enfans nouveaux-nés , acquiert tam de
fermeré dans cene liqueur, qu'ón peut le manier avee
liberté .
L e eryftalliu
&
I'humeur virrée de l'reil y acquie–
rent aufii plus de confifiance, mais i1s en forrent blancs
&
opaques; elle coagule l'humeur que filtrem les
glandes febacées, la mucolité
&
la liqucm fpermari–
que : elle ne produir aucuo changemenr fur les liqueurs
aqueufes
&
Iymphatiques, comme l'humeur aqueufe de
I'<:eil, la férolité Iymphatique du péricarde
&
de I'amnios:
ell~
augmeme la couleur rouge des injeélions, de ma–
niere que les vaiJTeaux qui ne paroiJTenr pas d'abord ,
deviennenr tres-fenfibles lorfque la patrie y a été plon–
gée pendant quelque rcms .
La quamiré de liqueur acide qu'il fam ajouter
a
I'efprit ard'em, doir varier felon la oature de la patrie
qu'ou vem conferver,
&
felon I'imention de l'Anata–
mifte . Si on veur donner de la confifianee au cerv.cau,
aux Immeurs de I'reil ,
&c.
il faut une plus grande
quantüé de la liqueur acide: par excmple, il faudra
dcux gros d'efprit de nitre, pour une Iivre d'eCprit-de–
vin reétifi é : lorfqu'on veur Ceulemem conCerver le5-
patries , il fu.ffira d'y en meme
40
ou
30
gourres, ou
meme moins , fur-tour s'il y a des os dalls la p3rtie
préparée;
Ii
on en mertait une trop grande quamité,
les os deviendroienr d'abord flexibles ,
&
enfuire ils fe
dilToudroienr ,
L orfqu'on a plongé quelque patrie daus cene liquenr,
iI
fau t avoir une anention particul iere ql1'elle en roit
toíljours couverte : '3urrement ce qui fe trouve hors du
fluide perd fa couleur,
&
cetraines parties re durciJTent,
tandis que d'aurres Ce diJTolvenr . Pour prévenir donc ,
autant ql1'i1
ell
poffible, I'évaporarion de la liqueur,
&
pour
emp~cher
la communicarion de I'air, qui fair que
la liqueur fpirjtueufe fe charge d'une teinrure , il faut
boucher exaélemem I'ouverture de la bouteille avec un
bouchon de verre ou de liége enduit de cire, menre
par-deílus une feu ille de plomb , de la vefiie , ou une
m embrane injeétée; par ce moyen la liqueut' fe con–
(ervera un rems conlidérable, fans aucune diminurior¡
fenlible. Quand on a mis aJTe1- de Iiqueur pÓur anein–
dre
¡¡
peu pres le haut de la préparation, ji faut pour
la couvcir entieremem ajourer de I'efprit-de-vin fans
acide, de peur que ce dernier ne s'échappe.
L orfque la liqueur fpirimeufe devient trop colorée,
iI
fam la verfer,
&
menre fur le.s préparations une
nouvelle liqueur moins chargée d'acide, que la pre- ·
miere: on confervera cerre ancienne liqueur dans une
bomeille bien bouehée,
&
on s'en fervira pour laver
les prépararions nouvelles,
&
les déponiller dc lel1rs fucs
naturels ; atremion toÜjours nécellaire, avant que de
meme quelque parrie que ce fOlt dans la Iiqueur bal–
famique ;
&
tomes les fois qu'on renouvelle ccne li–
queur, il fam laver les prépararions dans une petite
quantité de la liqueur Cpiritueufe limpide, afin d'en en–
lever tout ce qui pourroit y refter de la Iiqueur ancien–
ne
&
colorée; ou bien il fam faire une nouvelle pré–
paration . L es Iiqueurs qui ne fom plus propres
a
fer-·
vir dans des vaiJTeaux de verre tranfparens, peuvent erre
encore d'ufage pour cooferver daos des vaiJTeaux de
terre OU de verre eommun cerraines patries, qu'il faut
rirer hors de la liqueur pour les préparer.
II
eft bon d'etre iufiruir qu'il fau r évirer, aurant que
cela fe peut, de rremper les doigrs dans cene liqueur
acidule, ou de manier les préparations qlli en ferohr im–
prégné~s !
parce qu'elle rend la peau ti rude pendant
quelque rems, que les doigrs en
de~iennenr
incapables
d'aucune dilTeétion fine: ce qu'i1 y
a
de meilleur pour
remédier
a
cene CéchereJTe de la peau , eft de fe laver
les mains dans de I'eau a laqueHe on aura ajoÜté quel,
<¡ues gounes d'huile de rame par défaillance .
Ceei efi riré d'uu eJTai fur la \maniere de 'préparer ,
&c.
par M. Alexandre
Monco ,
de la Sociére d'Edim–
bourg.
(L)
AN A-
./