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LE FANATISME.
SÉIDE.
Que ce. langage est cher
a
mon cceur combattu
!
L'ennemi de mon dieu connalt done la vertu
!
ZOPIRE.
Tu la connois bien peu, puisque tu t'en étonnes. (
4)
Mon fils,
a
quelle errenr,., hélas! tu t'abandonnes!
Ton esprit, fasciné par les lois d'un tyran,
Penseque tout est crime hors d'etre musulman.
Crucllement dociie aux le9ons de ton maítre,
Tu m'avais en horreur avant de me conna1tre;
Avec un joug de fer, un affreux préjugé
Tient ton cceur innocent dans le pi cge engagé.
Je pardonne aux erreurs ou Mahomet t'entra1ne:
Mais peux-tu croire un dieu qui commande la haine?
SÉIDE.
Ah! je sens qu'a ce dieu je vais désobéir;
. Non, seigueur, non, mon cceur ne saurait vous hair.
ZOPIRE.
Hélas ! pfos je luí parle, et plus
Íl
m'intéresse;
Son age, sa candeur, ·ont surp
1
ris ma tendresse. ·
Se peut-il qu'un soldat de ce moustre imposteur
-
Ait trouvé malgré lui le chemin de mon cceur ?,
Quel
es-.tu?de quel sang les dicmx _t'ont-ils fait naí'tre?
SÉID E.
Je n'ai point de parents, seigneur, je n'ai qu'un maí'tre,
Que jusqu'a ce moment j'avais touj·ours serví,
Mais qu'en vous écoutant ma faiblesse a trahi.
ZOPIRE.
Quoi
!
tu ne connais poiut de qui tu tiens la vie?
sÉIDE.
Sowcamp fut mon berceau, son temple est ma patrie: