A MADEMOISELLE CLAIRON.
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les défauts s.ont- mieux ,sentis qu'autrefois. C'est
faire votre éloge que de vous dire ici combien
les arts · sont difficiles. Si je vous parle de mon
'ouvrage, ce n'est que pour admirer vos talents.
Cette piece est ·assez faible. Je la
fis
autre°fois
pour essayer de fléchir un pere rigoureux qui ne
voulait pardonner ni
a
son gendre ni
a
sa fille,
quoiqu'ils fussent tr~ estimables, et qu'il n'eút
a
leur reprocher que·d'av@ir fait Jans soh consente–
ment un mariage que lni-m~me aurait
ch\
lem~
proposer.
L'aventure 'de Zulime , tirée de l'histoire des
Maures, présentait aux spectateurs nne princesse
bien plus coupable.; et Bénassar son pere, en lui
pardonnant
~
ne devai·t qu'inviter davantage
a
la
clémence•ceux qui pourraient avoit
a
punir une
faute plus graciable que celle de Zulime.
Malheureusement la piece para1t avoir quelque·
ressemblance a·vec
Bajazet;
et, pour comble de
malheur, elle
n'a
point d'Acomat; mais aussi cet
_Acomat me parait l'effort de l'esprit humain. Je ne
v&is ri,en dans l'~ntiquité ni chez les modernes·
qui·soit dans ce caractere, et la b éauté de la die-
"
.,
t1on
le releve encare; pas un seul vers ou
dür
ou
"'
faible, pas un mot
qui
ne soit le mot propre;
j'amais
d.e
sublime hors-d.'re.uvre, qui cesse alors
d'&tre sublime; jamais_de dissertation étrangere–
au sujet; toutes les convenances parfaitement ob–
servées : enfin
ce
.role me parait d'autant plus ad_..,
IAÚrable, q_u'il
.sé
trouve
dans
la
Seli!.le
tragédj e.
oú