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_I

186 E_XTRAIT D'UNE LETTRE, etc.

de conquete, ils ont supprimé deux ou trois cents

vers de ma fa<;on, et en <.>nt mis autant p.e la leur.

Je crois qu'ils orit tres bien fait: je ne veux point

, leur voler leur glo_ire comme ils

m'

ont volé mon

ouvrage. J'avoue que le dénouement leur appar–

tient, .et qu'il est aussi mauvais que l'était le mien.

Les rieurs ,auront beau jeu; car au lieu d'avoir

une piece

a

siffler,

ils

en auront deux.

11

est vrai

que les rieurs seront en petit nombre, car peu de

gens pourraient lire les deux ·pieces. Je suis de ce

nombre; et de tous ceux qui prisent ces bagatelles

ce qu'elles valent; je suis peut-etre celui quiymet

le plus has prix. Enchanté des chefs.,d'reuvre du

siecle passé' autant q:ue dégouté du fatras prodi–

gieux de nos médiocrités, je vais expier les mien–

nes ·en me faisant le comJI).entateur de

P

1•

Cor–

neille.

L'académie agrée ce tnavail : je me .flatte que

le public le secondera en ,faveur des héritiers de

ce grand 'nom. 11 vaut mieux co:pJ.menter

Héra–

dius

que de faire

T,ancrede;

on risque bien moins.

_Le premier jour qu'on joua ce

Tancrede,

b~au–

coup de spectateurs étaient venus armés d'un :µia–

nuscrit qui courait le monde, et qu'on assurait

etr~ mon ouvr~ge :

il

ressemblait

a

cette

Zulime

imprimée.