L'ENFANT PRODIGUE. A.C. III,
se~
l.
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Faut-iJ encor qu'un valet m'ihumilie
?'
Quelle accablantG et ter11ihle le~on !
Je sens encor, je sens qu'il'
a:
raison.
Ir
me console ·au moins asa, maniere.
II m'accompagne , .. et son ame gr?ssiere,
Sensible et terulre en sa rusticité,
N'a point pou¡. moi perdu l'h,umanité. .
Né mon égal, (puisquc·enfin il est homrrie)
Il me .soutient sous le poids qui m
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a:ssomme_;
Il suit gaiment ~on sort infortuné,
Et mes amis m'ont tous aba\1donné.
JASMIN,
Toi, des amis! héfos! mon p_auvre maitre
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Appre
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nds-moi done, de gr~ce,
a
les cop.naitre;
Comment sont faits les gens qu'on nomme amis?.
EUPHÉMON
fils,
Tu les a vus chez moi toujours admis,
M'importunant souvent de leurs visites,
A mes soup,ers déli<rnts parasites, ·
Vantant mes
goú.tsd'un esprit compl¡lisant
J.
Et s~r le tout empruntant mon argent;
·
De leur bon creur m'étourdissant la tete,
Et me louant, moi présent.
J ASM'IN,
Pauvre bete
!
Pauvre innocent !,tu ne les voyais pas
Te chansonner au sortir.-d'Un _repá.s,
Siffier, berner ta bénigne imprudence.
-
EUPHÉMON
fils.
Ah!
je le erais, car dans ma décadence
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Lorsqu'a Bordeaux je me·vis arreté,
Aucun de ceux
a
qui j'ai tout preté ,