ACTE II, SCENE VI.
Dans 'ces cruels moments vous offre son secours.
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a su que d'Egisthe on a tranché les jours;
Et cette part qu'il prend aux malheurs de la reine, . .
MÉROPE.
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y prend part, Erox, et je le crois sans peine;
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en jouit du moins, et les destins l'@nt mis
Au
trone de Cresphonte , au trone de mon fils.
ÉROX.
II vous offre ce trone ; agréez qu'il partage
De ce fils, qui n'est plus, le sanglant héritage,
Et que dans vos malheurs il mette
a
vos genoux
Un front que la couronne a fait digne de vous.
Mais il faut dans mes mains remettre le coupable ;
Le droit de le punir est un droit respectable :
C'est le devoir des rois; le glaive de Thémis ,
Ce grand soutien du trone,
a
luí· seul est commis :
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A vous, comme
a
son peuple,
il
veut rendre justice.
Le sang des assassins est le vrai sacrifice
Qui doit de votre hymen ensanglanter Fautel.
MÉROPE.
Non, je veux que ma ma.in porte le coup mortel.
Si Polyphonte est roí, je veux que sa puissance
Laisse
a
mon désespoir le soin de ma vengeance.
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Qu'il regne, qu'il possede et mes hiens et mon rang ;
Tout l'honneur que je veux, c'est de venger mon sang.
Ma main est
a
ce prix; allez, qu'il s'y prépare:
Je la retirerai du sein de ce harbare ,
Poui· la porteF fumante aux autels de nos die1ix .
ÉROX.
Le roi, n'en doutez point, va remplir tous vos va>ux .
Croyez qu'a vos regrets son coour sera sensible.