AVERTISSEM:ENT.
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II est vrai que l'histoire n'a pu fournir de
s~mblables allégories pour l'Espagne, car il y
régnait alors un prince cruel ,
"a
ce qu'on dit,
et sa femme n'était point une héro:ine dont les
enfants fussent des héros. Presque tout
l'
ouvrage
est done une fiction dans laquelle il a fallu s'as–
servir
a
introduire un peu de bouffonnerie au
milieu des plus grands intérets, et des fetes au
milieu de la. guerre.
Ce divertissement a été exécuté le
23
février
1745, vers les six heures du soir. Le roi s'est
placé au milieu de la salle, environné de la
fa–
mille royale, des princes et princesses de son
sang, et des clames de la cour, qui formaient un
spectacle beaucoup plus beau que tous ceux
qu'on pouvait le~r donner.
·
IJ eut été
a
désirer qu'tm plus grand nombre
de Franc;~is eut pu voir cette assemblée·, tous
les princes de cette maison qui est sur le trone
long-temps avant les plus anciennes d.u monde,
cette foule de dames parées de tous_les ornements
qui sont encore des chefs-d'reuvre du gout de
la
nation , et qui étaient effacés par elles ; enfin
cette joie noble et décente qui occupait tous les
creurs, et qu'on lisait dans tous les yeux.
On
est sorti du spectacle
a
neuf heures et
demie , dans le meme ordre qu'on était entré ;