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ACTE I, SCENE V.

s'il vient, comme il vi endra sans doute, qu'il ign,ore

absolument ma patr_ie, mon état , rnon infortun e .

POÍ.,LY.

Savez-vous bien que ce 1néchant Frélon se vante d'en

av9ir quelque connai'ssance?

LINDANE .

Eh! cornment pourait-il en etre instruit, puisque

tu

l'es

a

peine? Il ne sait ríen; personne ne m'écrit; je suis

dans ma chambre comme dans mon tombeau: mais

il

feint de savoir quelque chose' pour se rendre nécessa~re.

Garde-toi qu'il devine jamais seulement le lieu de ma

naissance . Chere Polly, tu le sais; je suis une infortu–

né~ dont le pere

fut

proscrit dans les derniers troubles,

dont la famille est détruite .:

il

ne me reste que mon cou–

ragc. Mon pere est errant de désert en désert en Ecosse.

Je serais déja partie de Londres pour m'unir

a

sa mau–

vaise fortune, si je n'avais pas quelque espérance en

milord Falbrige. J 'ai sY'. qu'il avait été le meilleur amí

de mon pere. Personne n'abandonne son ami. Falbrige

est reve nu d'Espagne;

il

est

a

Windsor : j'attends son

1·etour. Mais, hélas ! Murrai ne revien"t point. Je t'ai ou–

vert mon cceur; songe qu e tu le perces du coup de la

mort, si tu laisses jamais entrévoir l'état oú je suis.

POLLY.

Et

a

qui en parlerais-je? je ne sors jamais d'aupres de

vous ; et puis le monde est si inq.ifférent sur les mal–

heurs d'a ut

0

rui

!

LINDAN

E.

Il est indifférent, Polly, mais il est curieux, mais

il

aime

a

déchirer les bless_ures des infortunés;

.et

si les

hornmes sont compatissants avec les femmes, ils en abu-