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1

ÍIº~

Dans le

.regne végétal

, . il

efr;

heaucoup

plus

difficile

éle détermin€r,

genéral

eme.nt

l'identité

&

taltérité

d'efpece

:

-parce' que l'on n'a ancun p

oiint

bien fixe

&

bien caratlériíl:i–

que ,

d'onné par

la N

ature ,

f.ur

lequel on puiíTe étrablir .uni–

_verfeUement cette identitté ou ·cette al\érité.

..

Le célebre B.otai1ifie Fran9ois, Pitt0n de Tournefort, da ns

fes

lnftitutiones Rei herbari~

, .

divife les produél:ions du regne

v..égétal,

ou

les plantes , en claffes ,

en

genres

~

ea

efpeces.

Pour les réduire

en

claffes, íl

fe

fo.nde principalement

for

la

reffemhlance de lerus, fl.eurs:

pour les réduire en genres, il

~mr

loie

la

rejfemblance de leurs flwrs

&,

de teurs fruits :

pour

les réduir.e en

ef

pecres , _il eY.ige

la

reffemblance de toutes leurs

parties

&

de toutes lewr.s

propriétés.

Mais quel immenfe

laby

riathe.iI ouvre

pa-r-la,

aux obfer •

vations

des

:Sotani~es

! 11 ne

faut

r

ien

moins que lui-meme ,

'

pour ne pas

s'y

percke.;

&

en 'fNppofant que l'on · ne s'y

perde pas,. quel grand avantage réel retirera-t on d'une mé–

t11ode auffi incertaine- dans quelques-uns de fes principes,

auffi

difncil'e

d'ans toute

fon

application

!

Le fimple coup–

d' reil m,ápprend que la tulipe n'eíl: pas la renoncule , que

. le ch~ne n'eíl: pas le cerifier, que la planre qui produit le

froment,

n'eíl: pa:s

la méme que celle qui produit le mlllet ,

·ou

le mai's;

&

toute

la

méthode du Botaniíl:e Fran<;ois , ne

.m'apprendra rren de plus.

· 111°. Dans

le re-gne rninéral ,

il

ell beaucoup pfos facile

.rle déterminer

l'iden.tité

&

l'altérité d'efpece:

foit parce que

1e nofl.1bre

des

efpeces

y

eft moins mui tiplié · que dans le

regqe

végétal ; foir parce que les lignes de féparatio-n ,

y

four mieux marquée·s entre

une

efpece

&

une au'tre efpece.

l'.foc.~·

perite parce

lle d

'un grand chene, par exemple, reífem-

1

Ble beaucoup

a

u.ne

égale parcelle

d'un petit

buiífon : mais.

un

arome d'<Dr ou d'argent, differ.e comme infiniment d'un

arome

de

pierre,

ou

de foufre ,

011

de fel marin;

&

ainfi

dtli

reíl:e.

Dans ce regne, l'identi~é de figure,

de

couleur; d

e pro

.

priéres, de péfanteur

fpécifique

,

de

fixité

01.l

de

vola·

ri-li.té

,

decide aífe~ aifémenr,

&

avec une complette cerr~tude,,

ridentité d';![pece.

,, peuvent p.rocfiuire a'fec nos p.oules domeíl:iques , non-.feutement:

" efes,

mulet~.fl:ériles, mais des

métís

f éconds.

Car c'eft

a

e.et

effet

l'.,

u

q;.u'cft

a,tt:a.~héie fidée d!i,dentité d~efpece

.

.

,.

)