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fuípeéles qui peuyent les égarer ,
c;>tt
d'apres des paffion§
<léréglées qui peuvent les aveugler
&
les
f~duire.
De-la,
da.nseux , une infinité d'erreu_rs de t0ute efpece.
1.
,06.DÉFINITION
V. Le
Préjugé
efi un Jugement porté;
ou
fa.nsmqtif,
ou
fans
une attention .fuffifante an inotif.
Il réfulte de cette définition qu'un préjugé peut
etre
indif–
féremment,
0u
un jugement faux, ou un jugement vrai.
Cependant., par le nom de préjugés, on emend communé–
ment des
j
ugemens faux.
, •
1°. L'enfant bi~n né
&
bien él~vé, qui commence
a
bégayer le
langage
de la raifon
&
dé la religion , juge qu'il
faut
erre honnete ,
jufte, bienfaifann , véridique ,
religieux:
fans
étre.
encore
peut-etre
aíTez en é_tat de comprendre quel
eft le
fondement
&
le
motif
de
ces
obligations. Voila dáns
lui ,
un
jugement porté peut-etre
fans raifon;
~nais
qu'a–
vouera
&
que
confirmera
un jour
fa
raifon devenue plus
éclairée: c'eíl:
un
préjugé , mais urt
Préjugé vrai.
L'ignorante ·populace
juge que
la lune
a fur
les plantes
&
fur les animaux ,
des
influences alternativement falutaires
&
nuifibles.
Voila dans
elle ,
un
jugement
porté
fans
raifon.,
. &
comrc:;
toute
raifon ,
&
dom
l'expérience
&
la
fainc
philofophie démontrent la chimere: c'efi
un
Préjugé
_f.1ux.
· IIº. De meme,
dans
l'enfance
ou
notre raifon n'eft point
encore aífez développée
&
aífez
affermie, nous jugeons ,.
<l'apres
les le~ons de nos Maitres, qu'il exifie
un
Dieu
créate~1r ;
que
le Chrifüanifme
eft une
religion
diyine; que
les obJets qui frappent nos fens ,
font
des objets réels-;
qu~ le tout
eft
plus
grand que
fa
partie ;
que
Céfar
&
Alexandre ont été de
grancls guerriers ;
que MoiJe
&
Jffus–
~hriíl:
ont opéré de grands miracles. Ce f~nt-la des pré-
1nie-s,
mais
des
Préjugés
vrais;
qu'avoue
&
ratifie notre
ra1fo1;
~clairée par l'étmle de l'hiftoire
&
de la philofophie,
&
mune
par
l'age.
Dans
le
meme
état d'enfancc, nous jugeons d'apres nos
fens ,,,dom la
raifon
ne regle pas encore l'ufage , que la
terre
~ft
immobile ;
que tout le
cid
tourne chaque
j,our
autonf de la rerre; qu'une voute azurée eft comme le fol
:hxe
&
folide
ou
font cloués une infinité de lumignons,
que_
nous nommons étoiles.
Ce
font-la des préjugés _
&
des
Pré¡ugés foux,
qui difparoiífent
&
s'évanouiiTent devant le
flambeau
de la raifon éclairée par l'étude de l'aíl:ronomie.
1
lll
0 •
Les deux principales fources
de nos foux Préjugés,
fon.t
ou
l'Habimde plus ou moins invétérée de certaines id¿es ,
que
notre efprit a adoptées fans ~xamen,
&
par l€fquelles
i1
fe
J.aiífe c0nduire
a
l'av~u
e.:.~~,?S
fes
juge~n~ns;
ou
quelque
· ,.',_-,,\.
Pa.lJi,on
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