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Tttfotut

GfNERALlt

nts

tTiu:s:

' mais qui ne donne point une entiere

c.er'

titudc

l'efpr_it,

&

qui n'en exclut pas abfolumem tout

dou

te. Amíi un ¡uge–

ment eíl: vraifeh1blable, un fyfl:eme eíl: vraifemblable; quand

ils

ont il!lcompatablement plus d'apparence de vérité que de

fauífeté, quoiqu'ils puiffent abfolument etre faux.

IIº. La

Probabilité

eft auffi une apparehce de

vétité ;

ruais moindre que celle qui fonde ou qui confütue la V rai•

{er,nblance. C'eft une raifon grave ou un motif plaufible ~–

qui peut itre avou~ ,rar ~n homme édairé

&

p_rudent ,

&

qui efi capable de derermmer fon fuffrage ;

fo1t

dans un

jugement

a

porter, foit dans un parti

a

prendre; mais qui

ne détruit pas dans lui toute crainte d'erreyr.

I

IIIº.

La Vraifemblance

&

la Probabilité n'excluent pas

abfolument la fauíleté ; mais elles excluent toujours l'abfur~

dité: l'une

&

l'autre fondent

une Opinion

;

c'efi-a-dire, un

jugement qui a une plus on moins grande apparence de

vérité , mais qui n'a pas une entiere certitude. La proba..

bilité ,<lit quelque chofe de moins , que la vraifemblance.

Dans une infinité ele circónfiances de la vie, l'Homme

n'eíl:

&

ne peut etre tégi que par des vraifemblances,

01,1

par des probabilités : le plus fage ~fi celui qui fait le mieux

les évaluer ;

&

le plus heureux, celui

a

qui cette évalua~

t.fon , ~ans le cours des chofe~, réuffit le mieux.

104. ·

DÉFINITION III.

L'Opinioll

peut fe prendre en deux

fens

fort

différens, qu'il efi important d_e ne p0int confondre.

1°.

Ce qu'on nomme

une Opinion,

eíl: un jugement fondé

fur la vraifemblance ou fnr la probabilité des chofes ; juge–

ment qui a une plus ou moins grande apparence de vérité.

mais qui n'a pas une entiere certitude.

Une opinion peut changer de nature avec le tems :

foit

~n acquéram de nouveltes preuves de vérité , qui peuvent

la tirer de l'état d'opinion,

&

l'élever

a

l'état de cerritude;

foit

en acquérant des preuves complettes de fauffeté, qui

lui font perdre tout ce qu'elle paroiífoit avoir de vrai

&

de

réel ,

&

qui la releguent dans

la

claffe des vieilles chi-

1ileres ou des vieilles erreurs. Le fyfieme de Copcrnic, ne

fut

d'abord que l'objet d'nne opinion : il efi devenu une

vérité démontrée.

Le

fyíl:em€ de Ptolomée fut d'abord l'objet

cl'une opinion : il efi devenu une abfurdité manifefte.

11°.

~e qu'on no~me fimplement

l'Opinion,

efi le juge•

ment vra1 ou f~ux qu on porte des chofes , dans une nation ,

ou cfan's·

m1e

portio,n de cette ne:1tion. C'efi l'affembla-ge de~

i~ées tranfmiíes.

&

perpétuées par l'éducation , par la reli•

g1on , pa~ le gouvernement , par la réflexion ,

&

continue~

lemenc

fortifiées

par

l'e~mnple &

par

l'hijbitude.