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. ,08.
L'effence de/
la
Matiere ne doit point étre
plac¿e,
comm~
le
prétend un Auuur moderne, dans une Etmdue fans
aai·11ité.
DÉMONSTRATION.
Concevoir la Matiere comme un
fu.
·jet tqujours .nédfairement doué ·de quclque étendue, tou–
)@urs /
néceífairement
privé de
toute
aét.ivité intrinfeque :
,c'eíl:
s'en
former
des idtes tres-philofophiques, les
idées
rnémes que nous en donnent de concert
&
l'expérience
&
.la
fpéculation. Mais il ne s'enfuit pas
de
la
que cette Eten-·
'Gne
&
cette
Inenie
conílirn ent l'effence de
la
Matiere;
&
quo.
Ja
Maciere
puiíie
&
doive etre
définie
Exte11flun iner.s:
&
j~
-le
démontre.
1°.
Selon cette
définition de la Matiere;
l'Efpace
pur
(er;e
~'trne
vraie rnatiere:
puifqu'il
y
a dans l'efpace
pur,
ainfi
que
dans
la
matiere, une
vraie étendue ;
&
que
]'étendue
aa
l'efpace
pur ,
ainfi que
celle
de la matiere, paroit avoir e11-
partage une vraie inertie.
(24
2
&
899).
En vain <lira-
t-on,
en adoptant le.s
fophifliques
fpécula-·
tions
de Léibnitz contre
la
réalité d'un E/pace
infini,
que l'ef-–
pace pur
n'efi rien· de
réel;
que l'efpace pur
n'eíl
que l'or..
dre
&
le
rapport
des Erres
coexrílans.
Le
Pu~lic phdofophe
n'en
croira rien. Les
idées de
l'efpace
font au;ourd'hui
tou*
auffi decidées
a
peu pres' que
les
idees de la plup..art
d~~
objets
géométriques;
&
l'on n'a
pas plus
de
doute
fur
la
réalité
ci'un efpace
infiñi,
que fur
les
propriétés
du
cube
&
de
la
fphere.
IIº. Selon
cette
définition de
la
Mari ere,
l'Etendue
<levroit
etre
l'un
des
coníl:ituti'fs de
fon
e:íTence.
Or,
nons avons. dé–
montré
que l'eírence de la
Matiere
ne confi íl:e, ni dans une
étendue
fixe
&
déte rmínée
, _ni
dans une
étendue indét~rmi–
née
&
variable.
Ai.ufi,
fi
l'étendue entre toujours néceíTai–
rement . pour quelque
chofe
dans les propriétés de la ma –
tiere,
c.omme
elle
y
entre e n effet; ce n'eít
point
comme
confütuant fon
eírence, comme la déterminanc incrinfe que-.
menr
a
etre
matiere.
(910) .
lllº.
Selon cette défini·ion de la
Matiere,
l'lnmie
devroit
etre auífi l'un des conílitutifs de fon effence. Mais cecte efª
fence
de
la matiere , qui efi néceffairement
quelque
chofe de
yojitif,
peut-elle
erre confti tuée par l'inertie, qui eíl: eíren..,
tieHement
quelque
chofe
de
négatif. L'Inertie
n'eft
qu' une
fimple
négation
d'aélivite
intrin(eque. Or, que peut rnet-·
tr.e de
poíicif
~
ele réel
dans un
etre ,
une
fimple négarion?
'Une- négation
peuc
bien
etre
une
limitation, mais
elle
ne
fauroit
etre
un
confütutif
de
l'eíf~nce.
Elle
peut etre
ar..:'
;tachee
a
l'eq-ence,
comm_c
une
pr~priété
négative qui Ja
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