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THÉORIE

DU RAISONNEMÍN'Iq

423. REMARQUE

l.

ll

ne

fera pas inutile de faire obferver

ici

anx jeunes ELens de

la

Dialefüque , que ie vice

qui

re~

gne le plus communément dans la

lJivifioa idéale

des

cho/es,

c'eíl

celui que profcrit

la

tjerniere

panie de

cette regle;

&

qu'il

faut

~

pour l'éviter-,

&

beaucoup d'éter.due

&

beaucou¡rde

juíl:eífe

&

beaucoup de fagacité dans l'efprit. 11 regne aíiez

Communément

CC

vice

,

dans la plupart des divifiOllS qui

ont

pour objec les gonvernemens· , les religions, les

paúions,

le droit , la médeci ne , le regne animal , le regne

végétal

~

le

regne minéral. Mais

e

théatre ot1 il

fe

montre

le plus

fré ..

quemment

&

le plus impunément, ce font le5 Chaires chré--;

tiennes : nous n'en citerons ici qu'un feul exemple, qui fer–

vira

a

en faire obferver

&

peut -

etre éviter

une infi.nité

d'autres.

,. 11

nous efi arrivé d'emendre

&

de voir aífez générale-

,

inent applaudir un verbeux

&

pefa nt

Orateur; ·qui , dans

un

Difcours .aífez froid fur le touchant myfiere de la Paffion de

l'Homme-Dieu, divifa

ce

Dieu-Homme,

en viétime de

fon

amour pour les hommes, au jardin des Olives ; en viéhme .

c:les paffions huma ines , dans la ville de

J

erufalem ; en vit-:

time

de la

jufüce

divine ,

au

Cal vaire.

.

Mauvai(e Diviíion

l 11

eíl:

clé!ir , d'apres les principes

du

Chriflianifme , que le Sauveur du ·monde ,

fot

par - tout –

réellement

&

indivifi.blement vifüme,

&

de fon arnour

pour

les hommes,

&

des paffions humaines,

&

de

la

jufüce

di–

vine: foit au jardin des Olives,

foit

dans la ville de Jérufa–

lem

~

foit

au

Calvaire ;

&

par <;;onféquent , que tous les;

:membres d'une telle divifion , rentrent ineptement les uus

<lans

ks

amres.

424.

REMARQUE

II. La

Divifzc-m idé,zle

des chofes,

celle

'dont

nous venons d'expliqner

&

démomrer

les

regles

fon–

damentales, efi ou

doit

etre comme le flambeau de

la

plu–

part des Ouvrages qu'enfantent l'efprit , le génie, le

gout:

.e'

eft elle qui doic

y

faire

naitre

l'ordre , la méthode , la ré--:

gularité ,

la

lumiere.

Le

Poete épique divife

fa

narration , en pluíieurs chants.

Le

Poete tragique

&

le

Poete

comique, divifent

leur

aélion,

en

plufieurs aétes

&

en

plufieurs fcenes. L'Orateur facré

&

l'Ota.tenr profane divif~nt leurs difcours en plufieurs points.

J

La

divi(ion des idées

&

des chofes, fait

& qu'on

le.s.

faifot .

'JllienX.,

&

gu'on

1°s rerienr mieux.

_ Mais ,

fi

c~eí½ qt1elquefois un cléfant,

de

ne point_

faire

de

divifions, dans les produél:ions

<le l'ef

prit

&

du

génie; ce

n'eft pas 1,rn

moindre défaut

peut"'.etre,.

d'y

en faire. un

tro.?,

;rai:i-d nomb.rea

.

.