OU
LA
DrALECTI~UI.
ferceptionl~
34f
qu'il y a, chez les différens Peuples---qui prennent le oom
de Chrétiens, une oppofition réelle de c;royance.,
qui
<lonne lieu de les partager comme
en
différente$ eípt:ces •
toures comprifes fous un meme genre.
IIº. Il
faut evidemment, quand la chofe ell poffible, qu~
cette op-pofition réelle ou appareme des différens rpembres
de la diviíion, foit une
Oppofition pojúive;
qui mette
fou~
les yeux, des
qualités cont raires,
plutot que des qnalités con–
tradiéroirement oppofées: fans quoi, le membre qui ne fe–
roic
préfenté que fous fon oppofition contradiéroire avec un
autre membre, ne feroic pas fuffifamment connn en lui–
meme.
Par exemple,
fi
je divif~ contradiaoirement les
Peuple$
d'Allemagne, en Catholiques
&
en non -Catholiques; le
Ce–
cond mernbre de cette diviíion , ne me préfenrera qu'une
idée infinime11t confufe dans
fon
objet:
a.µ
li~u que
íi
je
divife ces
me
mes Pe
u
ples
4'
Allem.agne, tn Cathol_iques, eo–
Lurhériens, en Calvipdles ,
&
ainíi du reíle; chaque mem–
bre de ma diviíion, aura toute la lumiere
&
toute la netteté
qu'il cloit avoir.
lllº. 11
faut évidemmenr que les différens membres
oppo..
fés de la divifion,
ne remrent aucu.nement les uns dan! l~s au–
tres:
c'eíl:-a-dire qu'il faqt que l'un, ne foit p0int partie d(t
l'autre ; que l'nn
ne
puiífe point ' etre affirmé d~ l'autre : fans
quoi, les deux membres qui rentreroient l'nn dans l'autre,
ne
feroient point deux: différenres parcies du Tout
a
divifer,.
mais une
méme
&
rmique parti.e
de ce tour.
.
La_
clané
&
la netteté que l'on
a
en vue
de
donner ame.
cho[es, par le moyen de la diviíion, exige vifiblemenc que
l'on s'abfüenne de furcharger l'e(prit
&
la
mémoire,
d'tm
inutile farras d'idées qui reviennem
a
la meme idée,
&
gui.
ne préfencent que le meme objet. Done t0ute divifion qui
renferme une telle redondance
d'idées ,entrantes les unes
dans Les autres,
eíl une divifion vicieufe , plus propre
a
obfcurcir
&
a
embrouiller les chofes,
qu'a
les funplifier
&
a.
les éclaircir.
,
Par exemple,
íi
je divifois
les Corps,
en corps opaques;,
en corps lumincux ,
&
en corps terreíhes; cette divifion
fe-.–
roit évidemment vicieufe: parce que le troi.fieme membre
rentre néceffairement dans l'un des premiers; ou parce que
le troifieme mernbre repr.é(ente les corps ~erreltres , eomme
faifant une claífe diffé rente.
de
ceUes des corps opaques
&
des corps lunimeux ;
&
que les corps terrdl:res, qui
font
ou opaques ou luminaux, ne
font
point une claífe
c!ifférente de celles <les. co-rps opaques
&
des corps lumi.~
11eux. C.
Q.
F.
D.
Yiv