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VOYAGE
obligés de suspendre un instant leurs occupations spé–
ciales, ils trouvaient encore des forces pour visiter le
pays et se livrer
a
l'é tude intéressante de ses usages et
de ses mreurs. Payta r1e
fit
point exception
a
la regle.
La rieo de magnifique et d'imposant comme a Lima :
au lieu des palais de la grande ville et de ses riches tem–
ples, tout brillants d'or et d'argent, de pauvres cabanes
et de modestes églises ; au lieu de la morgue espagnole
des Liméniens, les mreurs simples et pittoresques de la
population de. Payta , presque entierement composée
d'indigenes. Les notes recueillies par quelques-uns de
nos voyageurs sont pleines d'intéret, et je pense qu'on
ne lira pas sans quelque cbarme ce qu'elles rapportent
du pays et de ceux qui l'habitent. ·
Aspect du pa ys.
Payta n'est pas beau, mais son aspect n'a nen de
triste comme celui de Cobija . La bourgade, assise au
bord de lamer, est pourtant, comme Cobija, entourée
d'un terrain
co~plétement
stérile et, sous un rapport,
encore moins favorisé de la nature , car
il
n'y a pas
d'
eau ; on est obligé d'en faire venir de six lieues ,
a
dos d'anes, pour les usages de la vie.
Le voyageur qui cherche des si.tes riants, embellis par
une riche végé tation , ne doit pas aller a Payta; il trou–
verait le pays horrible, et s'il remarquait les brusques
variations qu 'y S\1b it la température , il le jugerait fort