DE LA BONITE.
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lement, comme l'eau est rare, qu'il faut la faire venir de
loin et la payer cher, ils lui préferent volontiers un petit
vin du pays, ou plutót des environs, qui ne coute guere
plus et qui contribtie
a
les tenir en gaieté.
Ils sont gais, en effet
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ces simples enfants de la nature
péruvienne : ils aiment surtout la danse et la musique;
c'est ce dont on s'apen;oit aisérnent, quand on parcourt
le soir les rues de Payta. A cette heure, des accords
bruyants sortent d 'un grand nombre de maisons et for–
ment un ensemble quelque peu sauvage et discordant, du
moins pour des oreilles européennes. Cette musique, ou
se melent les sons
~es
violons, des tambours et du siffiet,
est accompagnée de joyeux éclats de rire, de battements
de mains et marque la mesure sur laquelle s'exécutent
.
les danses du pays.
Ces danses sont presque toujours des dan es de carac–
tere: elles figurent une action, dont l'amour fournit na–
turellementlesujet. Tantót c'est un homme et une femme
qui font assaut de grace et de passion, aux applaudis–
sements de la société réunie en cercle autour des
danseurs; tantót l..lDe troupe de quinze ou vingt en–
fants, amours enrubanés , qui sautent ensemble sur
un pied, sur l'autre, secouant des banderoles, riant
et s'animant
a
qui mieux mieux' pour leur plaisir
d'abord et pour celui de leurs parents charmés de leur
souplesse.
Ces braves gens ne peuvent procurer aux étrangers
qui les visitent beaucoup de distractions et d 'arnuse-