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t76

LA

SOCIABILITÉ ET LES FtTES.

tres simplement burlesques. Le char trainé par quatre che–

vaux blancs, sur lequel i1lrónait, était d'une hauteurdéme–

surée et tout doré; vingt patriciens portaient le dais de

brocart d'or

a

l'ombre duquel

il

s'avanl;ait. La partie du

cortége dont s'étaient chargés les Florentins présents

a

Naples, se composait d'abord de jeunes et élégant5 cava–

liers qui agitaient leurs lances avec grAce, d'un char por–

tant la Fortune et de sept Vertus

a

cheval. Conformément

aux inexorables lois de l'allégorie que les arlisles eux–

mémes étaient parfois obligés de subir, la déesse de la

Fortune

1

n'avait des -cheveux que sur le devant de la

téle; par derriere elle était chauve; le génie placé sur un -

rebord inférieur du char, qui devait représenter la fra–

gilité du bonheur, avait les pieds dans un bassin rempli

d'eau. Puis venait une troupe de cavaliers portant des

costumes de différents pays, figurant aussi des princes

et de grands seigtleurs étrangcrs; eofin apparaissait

Uf

un char élevé au-dessus d'uD globe terrestre qui tournait

sur lui-méme, un Jules César couronné de lauriers'; celui–

ci expliqua au Roí, en vers italiens, toutes les allégories

précédentes et se méla ensuite au cortége. Soixante Flo–

renlins, tous vétus de pourpre et

d'écarl~te,

complétaient

cctte magnifique exhibition. Ensuite

s'a van~ait

une troope

de Catalans

a

píed, ayant entre leurs jambes de petils

chevaux factiees attachés par devant et par derriere, quí

I

C'est une des nai'vetés de la Renaissanee que d'assigner une

place pareille

~

la Fortuoe. Lors de I"eotrée de lIIaximilien Sforza

1l

~lilao

(1512),

elle formait la figure prineipale d'un are de

triomphe; elle était au-dessus de la

Fama,

de la

Speran~a,

de

l'Aud/Uia

et de la

PeniCcllza;

tous ces personnages étaieot figurés par des

personnes vivantes. comp.

PRATO,

Arch. lIor.,

111, p.

305.

• L'entrée de Borso d'Este

~

Reggio, décrite plus baut, p.

f7f SS.,

!tlOotre quelle impression le triomphe d'Alpbonse avait faite dalla

loute I"Italie. - Sur ¡'entrée de César Borgia

l'l

Rome, en

1500,

comp.

GREGOROVIUS,

VII, 439.