EXAMEN
DES DÉCOUVERTES
faire la p-eur; ce n'est qu'en
le maintenant constam–
rnent e-n crainte' qu'on . peut parvenir
a
fui faire dn
bien , et empecher qu'il ne nui se . Les scenes désas–
t:reuses dont les Navigafeurs de notre age ont été les vic–
times ou les témoins , n'ont que trop prouvé cette tri ste
vérité qu'il f.aut bien reconnohre, toute humiliante qu'elle
est pour J'Espece humaine abandonnée
a
son instinct,
qu'il faut meme
rép éte r ' puisque l'oubli en fot si
'
souvent t'1:111este
aux Européeñs. Devoit - on oublier
qu'en 1769,
SURVILLE,
a une des iles de
SALOMON,
attiré dan s \lne embuscade par les Naturels qui s'étoient
offerts amica!ement pour conduire ses hareaux
a
une
Aiguade, ne dut le salut d•une partie considérable de son
Équipage ' qu'a la présence d'esprit et
a
l'intrépidite
d e lJOfficter qu·, au ·moment ou se re'n1barquoit le dé–
tache e
t
attaq é p,a
eJ\r
re
ar le.s Sauvages réun is
a no
eu
ou trols cents,
r-cé de deux fleches
e attemt
a'
ne pierre
í
n kur· Chef, que
le B
;Q:t1p
e qs"l tir ' Ju·
fit
payer sa trahison;
ce ne u qu'ap-re
en avoir puní de meme qua–
ran(e aunes , que les Franc¡ais échapperen t a l'affi-eux
traitement ' que ces Anthropophages
leur
réservoient.
Devoit-011 oublier qu'en 1772, le capitaine
MAR ION,
s'éta nt trop livré a la sécurité que lui inspiroient les
témoignages d'affection et de bienveillance de
fa
Nation
qui occupe le Nord de la
NoUVELLE-ZÉL-ANDE,
au
n;ilieu de laquelle ses Équipages vivoient depuis plus
d'un mois, sans armes, sans défense
~
comme compa–
triotes , comme freres ,
fut massacré
traitreuscment,
avec un grand nombre de ses compagnons, et mangé
par les Sauvages, en exécution d'un complot , auquel
nul acte de violence ou d'iojustice de
la, part des