· DE ROGGEWEEN.
et leurs blessés : les armes de la Nature triompherent,
cette fois , 'des instrumens de destruction que l'Europe
inventa.
Les Hollandais, comme on le pense, n'ont pas
manqué de crier
a
la
perfidie'
a
la cruauté : mais' je
le demande, de que! coté fut· l'agresseur
!
La ruse est
la
force du foible; et il n'est que trop ordinaire de
voir la cruauté souiller un triomphe qui enorgueillit et
enivre celui
a
qui le sentiment de sa foiblesse ne per–
rnettoit pas de l'espérer.
Mais, en paroissant justifier , en quelque sorte, la
trahison des Naturels de cette ile, je suis bien loin
de vouloir faire l'apologie de l'Homme Sauvage ' :
la
civilisation seule peut.corriger les vices qui sont de son
essence : I'Homme que quelques Philosophes ont jma–
giné et forme
a
laisir, l'Homme d
'est pas
celui de la Nat
1
Je n'entends pas par Peuples
Sauvagu
ceux qui occupent
une partie des lles situées entre les Tropiques ,
telles que
les iles de
la Sociéré,
celles
des Amis,
et aurres , ou le¡
Hommes ont déja fait de grands pas vers la civilisation, ont
un Gouvernement, des Lois, des Propriétés, et forment, pour
ainsi dire , un
Corps
de N ation : j'appe!le
Sauvages
le¡
P euplcs qui, ne reconnoissant aucun Chef, u'ayanr aucun
Gouvernement , aucune
lnstitution socialc , et satisfai rs ·de
pourvoir aux premiers besoins de la Nature, peuvent etre
considérés comme le terme intermédiaire entre la Brure et
l'Homme : on doit cependant classer au-dessous de la Brute
l'Homme qui mange son semalaf¡fc.