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peut-etre pouvions troubler la paix et l'harmonie. Souvent
CoRMOnANS.
on voit dans une meme ile, les
Nigauds
occupant les
Le Nig>ud.
pointes sai llantes des rochers escarpés , ou cantonnés
dans les Glaieuls et dans les Gramens; les
Lio11s M ari11s
ou d'autres
Phoques
répandus sur le rivage ; les
Ours
de Mer
retirés ordinairement dans l'intérienr ;.les
Ma11-
c/1ots
établis dans
f.esparties qui leur offrent une com-
munication plus facile et plus courte ayee la mer ;. les
atares oiseaux dispersés dans des lieux plus solicaires;
et I'on ese étonné que des animaux, si dilférens en force
et en moyens, done le Poisson ese a-peu-pres l'unique
nourriture et la subsistance commune a tous , puisse nt
vivre sur un meme sol, et dans les memes eaux, san s
y etre dans un état de guerre habituelle e le fort ne
cherche poinc
a
dominer le foible ; chaque Espece
y
végete ' tristemcnt'
a
la vér 't , mais
paisil;ilemen ~,
et
rravai lle, sans a
t
ces
ue oeJl[es qJJ
nos
i;sjtes
ont pu 'leur insp
a
oduire •de
<¡) énér üons qui .
seront aussi pa<di
que cell,es
u' !fes
placer. On
cr9
r
eux une convention taci i
jamais trou bler leur
tranquillité mutuelle : quelquefois nos Voyageurs
les
ont vus se meler et marcher' ensemble , comme ces
troupea x d'animaux domestiques qui paissent s'ous notre
ciel dans une prairie commune, comme ces divers Genres
de volatiles que nous rassernblons dans une basse-cour:
ils vivcnc pour ainsi dire en communauté de ménage,
en société habitnelle , sans jamais s'cffrayer réciproque -
men t , sans jamais se faire aucun mal. Ce spectacle fai t
naitre une réflexion qui n'est pas
a
l'avantage de l'Es-
pece humaine: I'Homme est done le seu! Animal qui
ne puisse vivre en paix, meme avee ses semblables' mcme
p
~