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LETTRES
qui en est le gardien, et qui exige un tribut 9-es pé–
lerins pour y entrer.
Je passai quatre jours dans cette agréahle
solitude~
J'allai rejoindre ensuite notre caravane pour nous
rendre
a
Saint-Jean-d'Acre ,
d'
oú nous continuames.
notre route jusqu'a Seyde, lieu de ma mission d'ou
j'
étois partí.
A n0tre arrivée, nous allames tous ensemble rendre
a
Dieu nos actions de graces de la protection qu'il
avoiL bien voulu nous accorder pendant notre pé-•
lerinage.
Je ue vous
ai
point ici parlé , mon révérend pere,
des Arabes , qui sont les pl
us redoutables ennemis
des pélerins. On les trouve partol.lt, et meme dans
des endroits
ou
l'on ne croiroit pas qu'ilsjmssent etre.
lls espionnent les voyageurs sru les chemins. ll est
presque impossihle de ne pas tomber entre leurs mains,
et lorsqu'on a eu le malheur d'y tornber, on n'ensort
point sans etre dévalisé. lis ne savent point se faire
un autre revenu qoe celui qu'ils trouvent en
pillant
les pélerins. Nous filmes assez heureux pour n'en
avoir point été attaqués.
Je ne finirai point ceLte lettre, mon révérend pere,
sans vous dire encore un mot des chevaliers de
Jéru–
salcm. lls sont ici daus tme tres-grande considération.
L ' honneur d'etre chevalier de Jé1·usalem ne s'ac–
Go.rde qu'aux personnes distiuguées ou par leur no–
blesse ou par les services qu'ils ont rendus aux saints·
lieux ' ou hien par les aumones consid.érahles qu'ils
ont faites au Sa.int-Sépulcre.
Le pere gardien de J érusalem, revetu de ses ha–
hits pontiflcaux, s'informe des
qualit~s
des préten...,
dtms. Ceux qui ont été chargés de faire les iufor–
matiqns nécessaires , en fonf leur rapport.
LeS'
informations étant jugées légitimes, on tire du
Saint~
Sépulcre
1'
épée de Godefroy de Bouillon, son collier
et
ses grands éperons. On met cil'ahord l'épée da1_1s