.222
l:iETTRES
indépendans les uns des autres. Le plus puissant est
le roi de Balk; le second, de Karisme ou autremcnt
d'U rgents; le troisieme de Chakar, et le quatrieme
de Kytar.
Vhahillement' des Yousbecks est le
m~me
que
celni des Mogols. Ils ne se servent qué de fleches et
de dards. Ils les lantent avec une adresse surpre–
hante. Lcur natutel est doux et humain. lls aiment
et
traitellt tres .....
bi'en
les étrangers de quelque
teligion qu'ils soient. Leur pays est bon et abou–
<lant dans tout ce qui peut servir
a
la nourriture et
a.
la commodité de ses habitans. Ils commercent avec
les P Lrsans et les autres Tartares leurs voisins,
et
memc avec les Chinois, quoiqu'ils en soiént tres–
éloignés.
On
trouve dans leur pays des rubis, du
lapis, des émetaudes, du coton, de la laine , <lu
lin, de la soie , des wiles et des étoffes tr€s-helles :
on dit meme qtt'ils ont des rivieres qui leur donuent
de
l'or.
Pour ce qui est de leur teligion,
il
est assez croya–
ble que leurs ancetres faisoient profession de la foi
catholique. Leur naturel est doux. Ils ont des qua–
lités qui les disposent
a
la p¡;atique des vertus chré–
tiennes, mais
p ar le
commPrce qu'ils ont continuel–
leme'nt avec les
llii.lhométan~,
ils sont devenus sus–
éeptihles des
m~'tl .rS
e
ceux-ci, et ont
re~u
leur loi.
PrH1ve
sensible qn'il
n'y
a qu'a perdre dans la
fré–
quentation
des
hér·ét.iqnes
et des libertins.
Nous avons su jet de fai re ici souvent une réflexion
tres-avanlagense
a
la
reljgiou
tatholique'
savo~r'
que
la
mahométane,
qHi
est]a
dominanle dans tout ce
gta11d empire, s'y tr·Yt'.i.Ve divisée, et, pour ainsi dire,
déchirée par diffürcntes sectes, qui se halssent
mu-
1'.1ellement.
11
n'en faut point chncher ailleurs
la
raison, que
dans
la
nature
mérn~de
l'e
prit
humain; cai· lorsqu'il
ne
veut avoir
que
sa raison
pour se fixer et se détcr-