EDIFIANTES ET CURIEUSES.
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la Religion, et la plus richement ornée. Entre ses
richesses les plus remarquables, nous vimes deuK
grandes figures ·d'argent de la grandeur naturelle
d'un homme; l'une représente un saint
J
ean ,
ét
l'autre un saint Luc. Elles sont placées
~aux
deux
cótés du grand autel. Entre le chceur et la nef, il
y
a un lustre
d'a~gent
qui a couté, dit-on, soixante
mille écus de Malte; c'.est un présent du comman–
deur
Fardel/a de Trapano.
Chaque langue des che–
_valiers a sa chapelle particuliere dans
l'
église. Ces
chapelles sont incrustées des plus beaux marhres.
Dans le faubourg de
Citta Vecchia,
nous .vimes
une tres-jolie chapelle, dédiée au grand apotre
s~int
Paul. A coté de cette chapelle , on voit la grotte
ou
l'
on dit par tradition que le saint apotre se retira pen–
.dant l'espace de trois mois et quelques jours, apres
son naufrage.
Les Actes des Apótres (
r)
qui nous en ont appris
les circons·t:ances , -ne nous ont pas laissé ignorer
cet autre fait. Ils rapportent que Paul et ses com–
pagnons ayan.t allumé un grand feu pour sécher leurs
hahits., une vipere sortit du milieu des broussailles
~
s'élan9a sur la main de Paul, et s'y attacha si étroi–
_tement, que les as3ista:ns qui en furent témoins, ne
douterent pas qt¡1e la piqi'ue de cet animal venimeux
ne lui dih causer la moxt; mais ils furent bien sur–
,pris, lorsqu'ils virent que l'Apótre ne
fit
que secouer
la main· pour s'en defaire , et que ses mains demeu–
. rerent aussi saines qu'elles l'étoient auparavant. Cet
événement le
fit
regarder
da.ns Mal.tecomme un
.homme extraordinaire.
Depuis ce temps-la l'1le de Malte jouit d'un pri–
vilége qui est singulier et remarquable., savoir, que
les viperes et autres animaux venimeux; qui portent
leur venin partout ou ils se trainent, n'en ont point
(1)
Chap.
21.
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