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LETTRES
.rétaMi, par le bon traitement que nos peres
lui
firent,
et par
les
soins particuliers qu'
en
prit
M. le chevalier
de Sarasse, qui possede parfaitement
la
science de
la
médet:iue ' et qui nous honore de son amitié.
Notre capitaine , obligé de rester
a
Malle plus
long-temps qu'il ne le vouloit, nous donna le temps
d'y
voir ce qui mérite la curiosité des étrangers.
Deux de nos peres s'offrirent
a
nous tres-obligeam–
ment, pour nous accompagner partout ou nous sou–
Iiaitions aller. Nous profitames de leur bonne volonté•
.raurai d'ahord l'honneur de vous dire, mon révé–
re11-d
pere , que nous fil.mes'charmés , comme le sont
tous les étrangers, de la beauté de l'JJe, de sa situa–
tion avantageuse, de la construction de la ville,
hatie
sur
un rocher
fort
escarpé , et défendue paP des for–
tificatio:rts qui la rendent la place de toute l'Europe
la plus forte.
Mais apres avoir vu et bien considéré tout ce qui
mérite de
l'
~tre,
soit dans 1'1le soit dans les villes ,
je
vous avouerai que je n'ai rien
vu
qui m'ait paru
plus
digne
d'admiration et de louange que la sagesse
du gouvernement qui
y
regne' que le grand"ordre qui
s,observe partout, que la noble et édifiante conduite
des chevaliers, jointe
a
leur extre1ne p olitesse
a
l'égard
de tout le monde, et
surto~tt
pour les étrangers.
Le
-peuple s'efforce d'imiter, autant'qu'il peut, cette po-
litesse de ses rnaitres.
.
Le Grand-Ma1tre commande· en souverain pour
le peuple, et en supérieur pour
tou~
ceux de l'ordre.
Il
a
continuellement
a
sa cour
un
tres-grand nombre
de chevaliers des plus anciennes et des plus illuslres
maisons de toutes les nations chrétiennes : car on
sait qu'il n'y en a aucune qui ne se fasse
un
tres–
grand honneur d'avoir eu des chevaliers de Malte.
J..Ja
ville de Malte est séparée en
trois
parties
par un bras de mer. Les trois parties sont trois
illes,
et autant de péninsules. Elles sont fortiiiées par les
roche s