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LETTRES
".Jue le ·commerce attire en cette florissante ville.
C'est
a
t.outes ces différentes nations que les mission_.
naires rendoien
t
leurs services pour entretenir et
perfectionner le bien que leurs prédécesseurs avoient
commencé
a
faire. Ils s'appliquerent en particulier
a
.corriger plusieurs superstitions familieres aux orien–
taux' et entr'autres
a
faire abolir l'usage d'un sacri–
fice particulier , et le plus criminel de tous, qu'ils
.appeloient
K orban.
Ce
sacrifice consistqit
a
conduire avec pompe un
mouton sur le parvis de l'église. Le pretre sacrifi–
cateur bénissoit ·du sel, et le mettoit dans la
gorg~
de la victime; il .faisoit ensuite quelques prieres sur
le
coute
au dont
il
alloit se servir , et ·apres avoir im–
posé ses
mai.nssur la
t~te
du mouton, il
l'
égorgeoit.
La victi
me étant égorgée, le
pr~tre
avoit grand soin
,d-e
s'en appcoprier une bonne partie, et abandonnoit
le reste aux assistans, qui en faisoient un grand festín,
dont les suites étoient tres-souvent funestes aux:
honnes mretÚs.
. C'
est
a
leur zele que nous devons le bonheur de
ne voir pr.esque plus aujourd'hui ces sortes de sacri–
fices
9
ni les superstitions de ces hommes qu'on ap–
pelle
chamsies.,
et d'autres qu'on. nomme
banianes.
Les premiers adoroien.t le soleil , et les seconds se
.dis.oient de la. religion d'Adam. Ils adoroient des
veaux..,
et
croyoient que manger de leur chair
e'
étoit
·un
.crune.
·
J·e ne dois point
ouhlier, mon révérend pere, de
parler ici du pere
J
ose.phBesson, qui qu.itta le rec–
torat de notre coll
ége deN'imes , pour venir con–
.sommer le
repte
de
se~
jours dans nos missions de
Syrie. Elles n'oublieront jamais les rnres exemples
-de vertus qu'jJ.
y
a laissés. Il
y
joignoit beaucoup de
capacité, et smtout
la
science qtú lui étoit la plus
nécessaire pour comhattre avec fruit le schisme et
l'hérés,ie. ll avoit
acquis
un
si grand usage de la