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O P U S C U 1 U M
VI
1
Y.
10)7
que .ce
foit
une
verité de
foi,
que
Ja grace éfficace
par
elle-m~me
peut
ne pas
convertir.,
qu'au
contraire la propofition
dn
P.
Daniel efl: une erreur contre
Je
premie~
article de
_n&c~e
Foi,
Je
~roí
en Dieu le Pere .tout-
puifl~nt com~e
die
S.
Au~ufbn.
(a)
Car
11
n eft pas vemablement Tout-pmffant,
s)1l
ne fatt pas
tout e.e qu:iI veut for la terre comme dans le ciel:
&
fi
l'éffet de fa volonté
abfolue,
,&
de
fa
grace éfficace qui en eít l'infirument'
&
la
vertu' peut erre
empeché par
Ja
volonté de
Ja
cr~ature.
Hoc nifi credamus, periclitatur ip(um
no–
/lrit Confe..ffionis initium, qua nos in Deu111 Patrem Omnipotentem credere confitemur.
Neque enim ob aliud veraciter dicitur Omnipotms, nifi quia quidquid vult, porefi, nec
voluntate cmµur12 voluntati1 Omnipoten1i1 impeditur elfeélu; .
-
S.
Thorn11s
rn
bien éloigné d'enfeigner que la grace éfficace par elle-méme
peut ne pas convertir, il enfeigne expreífément le contraire. ,, Si la
prep~ra,, tion
a
la grace,
(b)
dit
ce
DoéteÚr Angelíque,
eíl:
confiderée entant qu'elle
,, vient d
e Die
u
qui meut
(la
volonté , ) alors elle enferme une neceffité
d,
,, avoir
e~
ff.et!Uquel elle en defiit ée de Dicn' non une neceffité
de
contrainte,
,, rnais
u
neneceffiré d'infaillibilité, parce
que
l'intention-,
&
le de!Tein de Diell
,, ne peut manquer d'avoir
fon
éffet, comme die
S.
Augufün. D'oú vient que
n
,fi
c'eíl:
l'intention
de
Dieu que celuí dont
il
meut
le
creur
re~oive
fa
gra–
" ce,
il
la
re~oit
infailliblement. ,,
J'ecundum quod efi a Deo movente
••.
haber
nece!Jitatem ad id ad quod ordinatur a Deo, non quidem coaflioni1. fed infallibilitatir,
~uia
intentio Dei de/icere non pote{l, fecundum quod Augufiinus dicit. 'Vnde
Ji
ex
in–
tentione Dei efl, quod horno cujus cor movet, gratiam confequatur, infallibiliter ipfam
confeqrlitur.
Et
cell
eíl:
conforme
a
ce que dit Jefus-Chrifi:
T aus ceux qui oni
eú'i la voix de mon P.
&
ont
eté
enfeignez de lui, viennent d moi.
(e)
Le P. Da–
niel dit que la grace éffi.cace par elle meme qui meut
le
cceur du pecheur '
peut ne le pas convertir: S. Thomas enfe.igne qu, il eíl: necelfaire qu, elle le
convertiífe. Le P. Daniel dit que c'eft une verité de
foj,
qne la grace éffica–
ce par
elle- m~me
peut man
1
quer d'avoir fon éffet: S. Thomas dit que c'eíl: une
veriré fondée fur la parole de Jcfus·Chrifl:,
&
for la doétrine de S. Augufiin.
qu'elle ne peut manquer d'avoir fon éffe r. Lequel des deux doit-on croire?
11
efl:
done vrai que Dieu
conno~t
que
fa
grace éfficace convertira infailliblemenc
le pecheur; qu'iJ
y
a une liaifon infaillible entre la nature de la grace, entant
qu'elle eíl: l'iníl:rument,
&
la vertu de la toutepuiffance de Dieu,
&
de
fa
vo..
lonté abfolue,
&
la convedion ; que cette liajfon eíl: connue de Dieu indé–
pendamrnent de Ja liberté humaine, dont le confentement n'eíl: pas la caufe,
mais l'éffet c:le la grace éfficace, c'ect une neceffité d'infaillibilité qui précede
l'ufage de la liberté comrne la canfe précede fon éffet , felon
l'Axiome des
Philofophes . Mais cela
n'emp~che
pas qu'elle ne s'accorde tres-bien avec la
liberté de l'homrne, comme
je
vas vous. expliquer.
(d) La douziéme ViGon du P. Daniel eíl:, que toute neceffité antecedente
détruit la liberté. l1 faut éclaircir eme ·matiere que vócre Prophete embroUil–
le par fes fanx raifonnemel'ls.
(e)
Toute neceffité de contrainte,
&
rout necef–
~té
qui vient d•une caufe nJmrelle, détrnit ·la liberté; mais 1,1ne ..neceffité
d''
mfai\\ibiliré qui vient de la liberté mérne, ou de la premiere
(f)
caufe qui
la.
-
rneut conformement
a
fa narure, ne la détruit pas. Comme Dieu
meu~
lescaufes
~1aturelles
.en qualité. Cie caufe premiere, fans derruire leur nature, parce qu'il
il
les
fait
agir naturellement :
il
meut
le~
caufes libres
fans bleíler feur
li ber-
."'"':
..
{a) Enchir. c•.
96,
(b)
Sahzt Thom!l.s
pr1mlere
{econde,
q·.
r
H .
11.
J.
( e) Omn1s
<]Ul
audivit a
Patre,
&'
didic-it, .venit a<l me.
Joan.
6.
41·
(d)
XI l:' Vilion du P••
Daniel
~
(e)
VIII. Ltttre ar4 P. ,Alexand.
p.
10.
(f)
La
Grace éfficace par
~He
méme ne détrn it point la
lihmé.