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0

P U S

C U L U M

V I

I

r.

Jo6j

bqnne volonté, m2is foible

&

languiifante , comme ¡?arle

S.

Augufrin,

efi ap–

pellée

fuffij~nre

felon

l'

ufage

de l'Ecole, parce

qu'

elle donne un poavoir fur..

hatu

el

de

faire

une aétion de pieté. Cela

n'

empeche pas

qu'

1Jne grace plus

forte ne foit neceífaire pour augmemer

(a)

&

pour fortifier cette bonne volo.n–

té, pour appliquer

le

pouvoir

a

l'aftion '

&

pour faire faire le bien

a

celui qui

a

voit

ja

le

pou

voir dele faire; il ne

faut

pas étre grand Theologien, il

ne

fauc

que

du

bon feos pour concevoir cette verité •

Je

m'explique par des

ex–

emples qui en peuvenr faciliter

l~

intelligence

a

tout le monde.

(

b)

Die

u

a le pouvoir de créer plufieur.s Mondes atmes que celui-ci, puif ..

qu'il eíl: toutpuiífant • On ne peut

dire

fans erreur que ce pouvoir n' eíl: pas

fuffifant: cependant il eít neceffaire affin qu' il les crée, qu'il ait

formé de

toutc éternité un decret

de

les créer;

&

ce decret ou cet aéte de

Ca

volonté

applique, pour ainfi dire'

fa

toutepuilfance

a

leur création ' autrement il ne

les créera jamais. Dieu veut

cré~r

en nous

un

creur nouveau,

un

creur pur;

il

nous veut créer en Jefus Chriil, dans les bonnes ca:uvres qu'il a préparées

affin

que nous

y

march.iffions.

La

Grace fuffifante nous donne un vray pou•

voir de le faire, puifqu'elle éclaire l'efprit,

&

q11'elle

excite

12

voionté

au bien:

mais cette creation fpirituelle ne s'accomplira jamais en ne:>us fans le fecours

d'une

grace plus puiífante

&

efficace, qui appliqlle

le

pouvoir que

Dieu

nous

a

voic

ja

donné de faire le bien,

&

qui nous le

faífe faire en effet.

(e) Un

enfant

a

qui

l'

011

a donné une nourrice dont Je lait

dt

bon

&

abondant ' a

le pouvoir d' etre a!laité

&

1rnurri en effet • Jefus Chníl: qui eíl:

le

pain des

Anges, eft devenu

le

lait des Hommes par fon Incarnation. La Grace

fuffi–

fante nous infpire un faint defir mais imparfait de ce lait adorable, elle nous

difpofe

a

focer les mamelles de la divine Mifericorde : mais

il

faut que

la

Grace efficace nous

y

applique,

&

qu'

elle nous aproche

du c&cé

de Jefus

Chriíl:, pour

y

goúter les confolations fpirituelles en faifant le

bien.

Un

oi–

feau

a

un vray pouvoir

de

voler lorfqu'1l a

des

ailes bien

dif

pofées ; mais il

eíl:

necdfaire qu'1l les érende,

&

qu'1l les agite. Une aigle excite

fes

petits

a

voler , elle vole au delfus d'eu

x, &

elle les applique, pour ainfi dire,

au

vol.

L'

efprit

&

la volonré

font les

de.ux

ailes

de

ndrre ame , incapabks

d'

elles–

m~mes

de

nous élever

a

Dieu

&

aux

aétions fornaturelles fans

le

fecours

de

fa

grace. Prévenus

&

excités pas la Grace fuffifant, nousavons un vray pou.

voir de prendre n6tre eJfort vers Dieu ,

&

de faire des aél:ions de pieté: maii

il

fauc que ce pouvoir foit reduit

a

l'

éte

par une grace plus forre,

qtü

nous

fait étendre les ailes fpirituelles de nocre ame pour nous élever

a

Dieu ,

&

pour faire le bien, qui applique nórre volonté

a

l'

attion ,

&

qui

fak

qu'auf–

fi

t&c

l'

aétion fuit

la

volonté, comme

dit S.

Bernard.

Deus igiwr auélor efi me–

riti

,

qui

&

t1oluntat1m upplicat operi

,

&

opu1 explicat voluntati.

(

d) U

ne bon–

ne femence jettée dans

la

terre

eíl:

fuffifanre pour produire

dU

grain ,

une

plante ou un arbre;

(e)

elle a dans elle-meme un vray pouvoir , une vraye

vertu de gerC}ler

&

de produire : cependant elle ne produira 1amais le blé ,

b

pl~nte

ou

l;

arbre,

fi

fa

vertu

n'

eft

aidée par les raions

du

Soleil , par

les

X

x x

1

infhien-

(a) Qpoique la Gtace fuffifante donne un vray

pGuvo1r,

la Grace efficace par elle meme elbb–

folumertt neceífaire

pour toutes les aaions de

piete.

(

b) Per

ha~c

etiam

~t.

ut

ipfa

bona vo–

Jumas

.qu~

iam e{fe

c~pit,

augeatur,

~

tam magna

6~t, u~

poffic

1mplere

divina mandata qul!

vo.luertt,

cu~

valde per(eaeque voluertt '/ .. Tune enun ut1le efi velle, cum poffumus;

&

tune

uclle efi poíle , cum volumtts •

s.

Au!.

itb. de

grae.

&

lib. Arb. c.

1

(e) Certum

eíl

nos

maodata

fe~vare,

{i

volu

mus:

{ed

quia· pr<t'paratur voluntas a Domino , ab illo petendum eft

uc

tancum veltmu$,. quJ.ntum

fut'licit

ut volendo faciamus,

&c.

s.

.A11g.

lib. de gr1ui"

&

Lib.arb.c.J

6•

. ( d)

S.

!Je~n.

lib. de gratia

&

lib.

arb. c.

1

z..

.

(e)

Fi~nt

ergo

inchoatione~

qu:edam co_nce"-

pt1on1bus f1mdes: non

tam~n

folum

concipi ,

fed

ettam nafri opus efi , ut ad vitam

~ervent:ltuc

a:ternam.

S. Aug.

lib.

1,

4d

Simplic.

qu.

&,