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1066

f'.

NA T A

l.

A

I.

E XA

N

DR I EPIS

T

0 l

.iE

me fervira pour la folution de fon argument . Je me fervirai

de

fes

armes

po 11 r

pa rer les coups qu'il me porte,

&

je lui en ferai voir enfuite le défaut

.

D~e u

eíl, la

caufr~

univerfelle .

&

,Prem~er~. ~our~s

les, caufes

fecondes&par~

t1ct:l1eres et

ant

~1d1fferemes

&

~ndetenmnees

a

ag1r

.&

a

n'agir pas,

puifqu'el–

les ne

f~nt

,PªS

tOUJOUrs en aébon,

&

qne

~eur

aét_1on eíl: diíl:inguée

de

1eur

erre , qut

n

eft

pa~

un

aét~

pur.

c?mme celut de D1eu ,_ elles

ne

peuvent

agir ,·

fi

ell s

ne

font mues

& ·

decermmees par

la

caufe prem1ere.

ll

ell vray

que les

caufes libres

fe .

meuvent

&

fe dé.terrninent; mais leur motion

&

leur détermi–

nation érant fubordonnée

&

dépendante de celle de Dieu,

il

eíl: inconcevable

qu'elles

fe

meuvent

&

qu'elles

fe d

érermine

nt fans que Dieu agiíTe en elles :

autrement elks feroient le premier princi.pe de Jeur détermination. Parlcr ainli

ce feroit parler comme les Manichéens, qui établilfoient deux ptemiers

prin~

dpes , Dieu done comme caufe uni verfelle, fans la motion de laquelle aucun.e

canfe particuliere ne peut

agir

ni fe dérerminer, puifque cette détermination

meme eft

une

aétion, s'eíl: fait une loi de mouvoir toures les caufes particu–

lieres conformément

a

leur nature,

&

de mouvoir

&

dérerminer leur liberté •

En fuppofant cette loi gue Dieu s'eft impofée, fa motion

eU:

tonjours

pr~te

a

toutes les caufes libres dans l'ordre naturel de

fa

providence .

(a)

JI

eíl en

]eur puiffance de fe dérertniner

a

telle

Oll

a

telle aéfion: mais elles ne peuvent

fe dérerminer elles feules aux aetions faintes

&

furnaturelles • C'eíl:

~ere

De–

r;nipelagien,

de dire

comme le

P.

Daniel

&

comme vos Theologiens , que

la

volonté eíl:

la

caufe premiere

<le

fa

détermination

a

l'aa:e de foi ' comme

a

l'homicide. C'eíl:

la

le défaut de l;i réponfe du

P.

Daniel •

Qu'il

apreune du

Cardinal Tolet, (

b)

que ,,

felon

la

doétrine

de S.

Augufiin il faut tout don–

'>

ner a la Grace

d

ns les aaions de pieté, parce

que

Dieu

fait cooperer l'–

'' homme;

&

il dérermine le libre arbitre de l'homme, parce

qu'il

luí donne

s1

Je pouvoir de vouloir

le

bien •

&

qu'il

le

lui fait vouloir.

Augu/linu1 exi/li–

mat totum e/Je Gratitt, quia Deus

f

acit hominem cooptrari ;

&

determinat .arbitrium

hominis,

q11ia

dat ut velle poffit,

&

facit

velle.

11

n'en eft pas de meme des aaions m:mvaifes. (e)

La

volonté

s'y

déter-·

mine elle

fe u

le.

Dieu

n'a point d.e part

a

fon peché, elle en

eíl

la feule cau–

fe •

ll

eíl: vray que dans tous les pechez de commiffion, comme dans l'homicide,

il

y

a

deme chores a conGderer;

la

premiere eíl: l'ecre de l'aétion ; par exemple

le mouvement avec lequel l'homme poulfe fon épée au tra vers du c9rps d'uri

autre.

La

frrnnde eíl:

la

malice, le déreglement, la diformilé de l'aétion.

L'–

étre

&

le mouvement de l'aétion font des

~tres

.participez ,

qui

dépendenr

par

confequent

du

premier

~rre

&

de la

cau

fe premiere. Mais ce n'eíl: pas en

ce

mou–

vement que le peché conftíle; il n'a

pas

meme une liaifon elfentielle

•ou

nccef–

faire nec le peché. Car une femblable aétion ne fera pas un peché érant

fa1..

te daos une guerre juíle , ou par l'autorité publique, ou pour fe défendre d.e

Ja

violence d'un agreífeu r

qui

nous veut ruer, lorfque nous

ne

pouvons

év1...

ter aurrement le coup mortel qu'il nous porte.

(d)-

C'

ell

dans

le

defordre ,

d.ans J'averfion de Dieu, dans l'oppofition a

fa

Loi que le

peché con{iíle.

C–

eíl: done

tres mal raifonner , de condure que Dieu ne penr

~ere

l'aureur de

l'etre

&

du

mouvement de cetre aétion rnauvaife,

f~ins

erre

l'aur

u.r

<lu

pe~

ché,

&

fa ns rnouvoir &

décerminer

la

volonté

a

fa

malice. Le P. Daniel voudra

bien

(a) la

volonté ne peut

fe

dérerminer elle (eule

aux

aétions

~a

in

tes,.

.

( b )

Tf'!et. A nnot.

4.

in c.

14.

Epi(l.

atl

Rom.

(e)

La

volante

fe

deter1:11tne elle feule au peché .

( d ) O mois qual it:is

&

omnis ;iétio ,

&

quicquid

aliquam

~:ibet

eil"enttam ,

a Deo

eíl •• • Fa•

cit ígitur

Deus

omnia ,

qu~

juHa

vel injuíla volunrate

fiu_n t ,

id eíl?

bona opera

&

mala. In lJo–

nis

quidem

fac ir

quod

fun r ,

&

quod

bona

fu1~t

:

in

malts

vero factt quod

funt ,

fed non quod

mala fum .

S•

.&nfelm.

mifl.

d1

'mcord.

p111,

&

/ib,

lfrb,

7•