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rn70

P. NATA L. ALEXANDRI EPISTOLJE

·

(a)

V&tre Prophete fe tromp.e, mes RR. Peres. La Grace éfficace par

elle~,

m~me

dans Je- Siftéme des Difciples de S. Thomas, n'eíl:

point

une qualitéque·

Dieu imprime dans l'ame. C'eft tout enfemble ·une illuítration , une infpira..:

tion, un fecours, une motíon ·prévenance, excitante,

f

ecourante , medidnale ,.

viB:orieufe, qui éclaire l'efprir,

qui

touche le creur,

qui

guerit

&

qui corrige·

Ja volomé, qui agit en elle,

&

qui la fait, coope.rer 11brement. C'eíl: une mo–

tion comme phyfique

&

morale tout eníemb1e: elle efi comme phyfique, parce

que Dieu meut propremenr, ·effeétivemenc

&

immed1atement la

volonté par

fa.

grace; elle efl morale, parce que la Grace nous découvre les attraits du bien

qu'elle nous

fait

aimer,

&

qu'elle nous

faic

faire . Cette grace

eíl:

une

verru

de la

Tourepuiffance de Dieu,

qu'íl f,üc paffer

dans le creur de

l'homll)e

par

l'infpir:ition

&

l'infufion du Saint Efprit , comme la vertu de l'art paffe des

mains de l'ouvrier ,daos l'rnflrument done il

fe

fert

pour faire fon ·ouvrage .

Ceft l'application de

la

volonté

a

l'aétion ; c'eft l'accompliífement

&

la per–

feétioh du pouvoir que

Oie~1

nous a donné par la grace habituelle , ou par

la fuffifante, ou par

~

&

l'

aurre,

de faire des aéhons

fornaturelles,

&

des

ceuvres de pieté comme il les faut faire pour le falut érernel. C'elt enfin une

deleétation viétorieufe, qui nous fait trottver fous la main toute-puiífante de

Dieu plus de plaiílr

a

accomplir

fa

Loi ,

qn'a

fatisfaire nos paffions • Parler

ainíi , e' elt parler _comme S. At1gufüA , commc les ConciJes d'Orange

&

de

Trente, comme S. Thomas

&

comme fon Ecole. Si le P. Daniel

&

vos -Theo–

logiens ne comprennent pas cela ' je _ne me glorifie pas auffi de !-e compren–

dre. Il ne

faut

pas nous imaginer que nous puiffions tous comprendre. Dieu

opere en oons par fa grace d'une maniere fecrette, admirable, ineffable, tout

a

fait éloignée des fens, comme S. Auguflin (b) le repete mille fois •

lntern(f–

atque

occu~ta,

mirabili atque ineffabili potefiate

• • •

valde remota a fenfobur carnis

(e)

~aut-il

nier ce

qui

eft cerrain' parce

qu'on

ne

peut comyrendre ce qui eíl:

fecret?

(d)

Numquid negandum efi quod apertum ufi

,

quia comprebendi non potefi·

'}uod occultum ofi

?

Adieu, mes RR. Peres, il eíl: tems. de prendre man quartier d'hiver;

mais.

trouvez

bon, s'il

vous

plait,

qu'en prenant congé

de

vous ,

je

declare au P.

Daniel

&

a

fes Compagnons,

que

fi

leur

demangeaifon d'écrire des Libelles, .

des Lemes ,

&

d'.mtres Ouvrages furcifs contre le P.

ATexa~1dre

&

les Tho–

miftes, continue, je prens le parti de ne leur plus répondre • Je ne

fu

is pas

Apologiíle de ce Doétem·

&

de l'Ecole de S. Thornas en tifre d'office • Elle

dl:

pleine

de

f~avans

Theologicns, qui ont plus d'érudirioul

&

d'éloquence que

moi pour fe défendre.

lls

n'y manqueronr

pas,

q .iand vos Confreres

les

arra–

queront

en

braves,

&

qu'ils feront imprimt r contre Jeur Doétrine , a

vec

Ap–

probation des Doéteurs

&

avec Privilege>'quelqud)uvrage qui merirerépon fe.

Que

fi

vos Avanturiers continuent de combattre centre les Joix,

&

d'oppofc: r

quelques fubtilités de Logique

&

de Metaphi<iqt e avec une

v~ine

declama–

trion,

a

la plrole de Dieu,

a

la doél:rine des. Saint; Peres, aux Concites, au

Decrets des

Papes ,

&

au plus folides raifons , on les.

ab~ndonnera

au 1uge–

ment du pubtic. Je fuis

av.ec

refpcét,

Mes RR. Peres ,

Votre

tre.s

humhle

&

tres

obé1ífant

Se.rviteur

*

**

1JJe .louvain. le

i.0.

De.cembre

1697~.

(;a.)

9¿1'ef1

ce qu.e

Ja

Grace éfficace chns- le

Sil!éme des Thomiíles .

tb)

S .• A:ug, lib.. de SrntiJs-.Chriftj c•.

44,

Ge)

DePr.tde/f:. Sanéi+

'il,

(d)

De.

Dono

Pe.rfev.

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