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EPI
~tniverfelle ~
le pere Merfenne donne le
plan
d~un
;manicorde de qua tre o étaves ordinaires.
Le mani-cordion a vraifemblablement donné lieu
d'imaginer
l'Jpinette
a
.marteaux de bois dur . On place
ces mdrteaux ou honzontalement ou verticalement.
Quelquefois on met entre les marteaux
&
la
co~de
_un perir morceau de peau de mouton, ce
qm
fa;t rend:·e un fon
~e
lurh
a
la cOl·de qui efr
frappee; ma1s lorfque
l
on veut faire rendre un fon
d'éP_ínette
.'
il faut avec le genou fáire mouvoir un
levter
'q~u
fouleve les peaux.
n
eft .évident que dans
cette
epmette
a
marteau on peut falre le
piano
&
le
.(orte
,
o
u
fur
l'
épirzette
o
u
fur le luth. Cette
épinette
a
marteau rend beaucoup plus de fon que
l'épinette
a
plume; elle
a
l'avantage furcette derniere de n'exiger
prefque aucune réparation : il efi: vrai que l'on
a
un
petl de peine
'A
s'accoutumer
a
frapper la touche plus
ou
moins fort'
&
a
ne donner que
le
dégré de force
que l'on fouhaite.
n y
a grande apparence que
l'épi–
nette
a
marteau prévaudra dans peu aux
épinettes
a
fautereaux emplumés ,
qui
exigent des réparations
continuelles. Le marteau a environ fix lignes de
face fur trois Iignes de hauteur, il efi porré par un
§1
de fer; pres du marteau
eft
une feconde branéhe
qui porte
a
fa fommité un morceau d'écarlare qui
s'éleve lorfque le maneau va frapper la corde ;'ces
.de~x
machines
~ont
fixées
a
la
f?m~ité
d'un petit
levter du prenuer genre , en
b01s;
1l a
environ un
pouce de hauteur; l'e levier eft foulevé par l'extré–
miré'de la touche clu clavier.
Nous
repréfe~tons
ici la principale méchanique
de cet ingénieu:x infrrument.
L'épinétte
a
marteau renferme fouvent cinq oéta–
ves: on pourroit encore
y
ajouter des fautereaux
a
plumes qui rapprochés
du
chevalet collé fur le fom–
met, procureroit aux cordes le fon de la harpe. On
préfume que les Allemands ont inventé
l'épinette
a
marteau fur la fin du fiecle dernier.
On dit, qÚ'en
1758
0\1
environ, les Anglois ont
ajouté
a
l'
épinette
ordinaire íix rangs de fautereaux
emplumés
&
un rano- de fautereaux
a
marteaux. Les
fautereaux emplumés heurtent la meme co:de'
~es
uns pres du chevalet, les atttres plus ou m01ns lom,
ce qui
eft
caufc que la meme corde peut rendre
fix
fons d'un différent genre, c'efr-a-dire, aigus, durs,
doux, mous .,
&c.
Tel
eft le méchanifme de
l'épillette
admirable qui fait le
,piano
&
le
forte
,
que le .fieur
Virbes, rnuficien de
Paris,
promene aéh;tellement
dans les provinces de la France.
Les
épinettes
ordinaires ont fi.x pieds de long
&
deux pieds
&
demi de large ; elles font compofées
de deux clav i.ers , le fu périeur a un fautereau fur
chaque touche; le clavier inférieur porte deux faute–
reaux achaque touche: l'un fait mouvoir une corde
a
l'uniífon,
&
l'autre fait mouv<?ir uríe corde
a
l'oétave.
On pourroit y ajouter fans beaucoup de dépenfe,
un quatrieme fautereau rapproché du chevalet; ce
fautere~u
procureroit a la
~orde
le
~on
de la
har~e.
On pourroit eocore fans frrus
y
ap~hquer
une pet1te
regle qui gliíferoit dans une c
ouhífe; cette regle
íeroit arm
' e
de pea
u
de buffie
po.ur·.empecher en
partie la vibration de la corde
&
lm fatre rendre un
fon de luth.
Les meilleurs faéteurs d'
épinettes
ordinaires ont
été
André
R
ukers, réfidant
a
Anvers, qui vivoit fur
la
fin du fiecle dernier,
&
Jean Denis de Paris: mais
depuis la mort de Rukers on a fait quelques chan-
EP
getneñS
:IVahtageux
a
fes
pinettes.
1
ó.
L'on
a
d
r.n
plus d'étendue
~fe~
clavi ers qui n'avoient que trois
o étaves
&
demle' lis
commen~oient
a
fa'
oaa" e
a!l-deífous de la clef de
fa'
&
fi.niífoient
a
l'ut
'dou–
Zleme au-deíius de la clef de
foL;
l'on a ajouté une
oétave aux baífes ,
&
une quarte aux rons fupé·
rieurs' en confervant le meme diapazon
&
la
m
me
formoe: on
y
a
ajouté outre cela les machines fuffi–
fantes pour in
;it.erle luth
~la
harpe : qu elques per•
f0nnes
y
ont
JO!btune pente orgue, ce qui centu...
ple l'agrément.
'
La plns finguliere
&
la plus étonnant
e desdécou–
v:ertes que l:on ait faite dans ce fiecie,
po.urperfec..
twnner les
epinettes
de Rukers, efi cell
e deM.
Ber–
ger, muficien , réfident
a
Grenoble : il a inventé
une méchanique fort filT!ple qui fait rendre
a
l'épi""
nette,
non feulement le Jen du luth
celui de la har–
pe, le
p iano
,
leforte.,
mais encore
1~
crefcmdo
effet
qui
jufgu'alors avoit été regardé comme
imp~ffible
a
trouver: Mrs. de
I'
Académie des Sciences de Paris
1ui
ont donné des certificats avec beaucoup d'élooes
da~s
le mois d'aottt
176
5.
Les gazettes l'ont
annon~é
mals comme tous les connoiíreurs de Paris fe
fon~
borné
a
l'admirer,
M.
Berger n'a point trouvé
ao
p:opos
de publier la méchanique de cet inflrument,
amfi que celle. de
l'orgt~e
gui
y
étoit joinre , dont
les fons hauífment
&
batífo;ent; elle faifoit auffi le
crefcendo
que l'on regardoit également comme
im–
poffible d 'appliquer
a
l'orgue. Ces deux méchanif–
mes finguliers font applicables
a
tonte efpece
d'épi–
nette'
&
a
toute e(pece d'orgue' fans en altérer le
toucher
&
le corps fonore.
Il
y
a
grande apparence
qne
fi
quelque fouverain n'achete pas inceffamrnent
le fecret de
la
méchanique de
M.
Berger, on ne le
trouvera vraifemblablement jamais.
M.
de Laine
maitre de vielle de París,
a
tenté de procurer le
cre./–
cendo
a
fon
épinette,
en faifant avancer o
u
reculer
'!e
faut~reau:
mais
il
arrive fouvent que dans cette
mventwn la plume du. fautera':l ne peut pas
{e
déga·
ge~de
la corde; au h eu que Jamats on ne fent au–
cune difficulté dans
la
mécanique du fieur Berger;
fon
épinette
n'exige
poin~
que l'on appuie plus ou
moins le doigt fur la touche pour faire le
p iano
,
le
forte,
ou le
crefcendo;
le genou
ou
le pied preíie
un
levier qui aboutit
a
la méchanique; alors l'on a des
fons plus ou moins forts dans
l'épinette,
ainfi que
dans l'otgue. Voila tout ce que l'on fait de la mécha..
nique de ces infrrumens.
Quelques perfonnes ont tenté de donner
a
1'
épi·
nette
la commodité du tranfport,
&
daos cet objet ils
ont divifé le clavíer
&
le corps fono re en trois par..
ties parallelement aux cordes : par
ce
moyen on eft
parvenu a réduire ces
épinettes
en parallélogramme
reétangles, en tranfpofant une des parties: mais ces
épineues
ont raremenr les corps fonores proportion–
nels en force,
&
er.1
e(
pece de fon ; d'ailleurs elles
font {ujettes a des réparations continuelles ' quoique
l'on faífe modeler les fautereaux en étain pour les
rendre plus folides.
Le fieur Renaud, bourge01s de Paris, originair.e
d'Orléans, artifre fort ingénieux, a tent é de qua–
drupl~r
le fon de
l'épinette,
en
y
mettant un archer
fans fin, formé d'un
tiífu
de crin, coufu fur une
courroie. Une p édale fait mouvoir
la
roue fur
la~
quelle paífe l'archet. Les ronches par
l<:1
preiron du
doigt, font baiífer la corde fur l'archet par le moyen
d'un pilote qui eft fixé
a
la touche. Ce pilote fúfit
la .corde en-deífus ; illa rapproche de l'a rchet , qui
circule horizontalement fous toutes les cordes. Cet
inílrumen t a de ux d 'fauts:
1°.
comme les cordes
fornt en boyanx,
il
ne tient pas l'accord ; l'humidité
&
la (échereífe le font varier d' un inílant a l'autre..
2
o.
Si l'on baiífe plufieurs
touche~
a
la
f~is
,
e~les
preífenr
trop
fortement
l' archet ,
d
r efie
1mmobi1€".,