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EPE

malgré le feu des ennemis. (' La vigueur avec la–

»

quelle ces r

1

gimens donnerenr, dit Moreau de

,, Bratey, qui étoit

a

cette aétion,

&

dont nous en

»

avons un détail tres-circonftancié, ranima les ref–

»

tes des régimens de la premiere ligne , & tous en–

'' femble ils ébranlerent l'arm

1

e ennemie , l'attaque–

'' rent de toutes parts,

&

enfin la mirent en fui re (

d)

>>.

La brigade des gardes, au combat de Steinkerque,

en 1692 ' fit une charge

'l'

épée

a

la main' qui ne fut

pas moins déci!ive que cell es qn'on vient de citer.

Voici commenr le maréchal de Luxembourgraconte

certe glorieufc aélion.

H

Les ennemis étant íorris des

'' bois, &

1

tant venus fort pres de nous

pofer les

»

chevaux ·de frife, derriere lefquels ils faifoie.nt

»

un feu tres-coníidérable , tout le monde d'une com–

'' mune voix, propofa de mettre nos meilleures pie–

'' ces en reuvre

&

de faire avancer la brigade des

»

gardes. L'ordre ne lui fut pas plutot donné qu'elle

'' marcha avec une fierté qui n'écoit interrompue

»

que par !a gaieté des officiers& des

foldats~

eux-me–

»

mes, auffi-bien que tous les généraux, furent d'avis

'' de n'aller que

l'épée

a

la main'

&

c'eíl: comme cela

" qu'ils marcherent. Les gardes-Suiffes, imitateurs

,, des Frans:ois, marcherent avec la meme gaieté &

»

la meme hardieífe. Reinold vint propofer de n'al–

" let que

1'

pée

a

la main; & Vaguenair dit que

»

c'étoit la meilleure maniere. Tout auffi-tot il vola

»

au centre de fon bataillon '

&

le mena

a

la meme

' hauteur que les gardes, droit aux ennemis, qui

"· ne purent tenir contre la contenance auffi hardie

'' qu'avoit cette brigade; je dis contenance , paree

') qu'elle ne tira pas un feul coup; mais la vigueur

" avec laquelle elle alla aux ennemis , les furprit

»

affez pour qu ils ne fiífent qu'autant de réfifiance

)) qu'il en falloit pour etre joints'

&

en meme tems

~'

tués de co ups

d'tfpée

&

de pique , tous les gardes

" étant enués dans les bataillons ennemis

(e).

S'il

eíl:

vrai, comme on le penfe généralement,

que les armes blanches font plus propres qu'aucune

aurre

a

l'humeurimpétueufe des Fran<;OlS:

s'il

efr re–

connu qu'on ne peut fe paífer de la pique ' ou

a

fa

place du fufil pique, ni du fufil ,

il

n'y a perfonne

qui ne doive admettre

a

ve

e

ces armes la néceffité

de

l'épé,;,

d'aurant, qu'outre

les

occaíions générales

qu'on peut a voir de s'en fervir, il en eft de I?.arricu–

lieres

0~1

elle eft pr lf¿rable au fufil avec fa bawnnet–

te; telles font les atraques de poftes, les efcalades ,

les furprifes de nuit,

&

toute

les aétions oh l'on

peut faire porter le fu!il en bandouliere

(f).

.

A

la défenfe de Luzerne, en 1690, par le marqms

de Feuquieres, conrre un détachement de l'armée

du duc de Savoie, le régiment de Quinfon, qui gar–

doit un pofte hors de la ville , ayant été attaqué

&

vivement pouífé par les Barbets, celni de Poudins,

placé pour le foutenir ' s'avan<;a

l'épée

a

la main '

fon<;a fur les ennemis, les tailla en pie ces ,

&

reprit

le pofie cl'ou Quirifon avoit

ét!é

chaffé.

lournal de la

€ampagne de Piedmont.

M.

de Maizeroy dit qu'il a vu un jour un capitaine

(

d) Joumal de la campagne de Piedmont fous le commande–

ment de M. Catinat, en z69o.

Par M. Moreau de Brafey, Capi–

taine au régiment de la

~arre ,

·

P

aris

t6

9:2.

(e) Leure du maréchal de

Luxcn:bou~g-

au Roi fur ce qui s'efl

paffé au combat de Steenkerque. Hifl. mtlzt. de Flandre.

(f)

Tour le monde conviem que les

Fran~ois

font plus

redoucables dans routes efpeces d'anaques qu'aucune des na–

tions contre lefquelles ils font ordinairement la guerre. Mai

comme il n'efi pas fans exemple que cerre impétuoíité, qui

leurefi naturelle, n'aitété rallemie

&

rebutée parquelAu'obfiacle,

ou par quelqu'incidem inoph1é' je crois que le melange des

armes leur eH: abfolumem néceff'aire. Rien ne feroir plus propte

a

fonifier lem audace'

a

aff'urer leur choc'

a

le rendre meme

encore

plus

terrible : avec la confiance qu'ils auroiem dans

leurs armes

3

loríque la fortune ne leur feroit pas favorable,

on auroit bien moins de peine

a

les ranim r,

&

a

en tirer

parci.

EPE

de gr.enadiers chargé de l'attaque d'un pofie dans les

montagnes de G "nes, faire mettre le fufil en bandou.

liere

a

fa troupe, la mener le fabre

a

la main

&

r

1

llf–

ftr

a

fouhait.

Traité de ta.Elique, T. I, chap. 1: art.

LV.

En fe décidant

a

rendre

l'ép é.t.

a

l'infanterie

on ne

croit pas qu'on puiffe donner une forme plus ;vanta–

geufe

a

cette arme, que celle dont on fait mention

a

la fin de

l'article

FuSIL-PIQUE'

dansce Supplément.

On en a fait fabriquer une fuivant les dimenfions

propofées, qu'on a trouvée tres-maniable

&

d'un

tres-grand effet.

On fe difpenfe de rapporter ici les raifons qui ont

fait fupprimer

l'épée

dans l'infanterie, paree qu'en

totalité elles r:te valent pas mieux que celles qu'on a

e

u

es pour quitter la pique , & qu'il efi aifé de fentir.

qu'elles n'oot rien de folide.

(M. D.

L.

R.

)

ÉPÉE,

(Artmilit. Antiq.)

Pluíieurs habiles généraux

ont regardé

l'epée

& le fabre que portent les folclats

comme inutiles & incommodes, depuis l'ufage de

la

ba!oonette. Car, dit

M.

le maréchal de Puyfegur,

dans fon

Art

de la guerre ,

H

co

mme on l

es porte en

?'

trave rs ' des que les foldats touche.nt

a

ceux qui

H

font

a

leur drOÍte &

a

lellr gauche, en fe remuant

»

&

en fe rour:nant, ils s'accrochent toujours

».

Un homme feul meme ne peut alter un peu vite,

qu'il ne porte la main a la poignée de fon épée

~

de peur qu'elle ne paífe dans fes jambes, & ne le

faífe tomber ;

a

plus forte raifon dans les combats

>

fur-tout dans des bois, haies ou retranchemens, les

foldats pour tirer étant obligés de tenir Ieurs fnfils

des deux mains. Mais

ces

raifons font- elles folides

?

Voye:z. l'article préc

1

den

t. (

+)

·

La plupart des armes & des

lpées

romaines q e

l'on

a

d

1

couvertes dans les anciens monumens , font

faites avec environ e·

parties de cuivre & une

partie de fer fondus enfemble. M. le comte de

Caylus, dans le premier volume

in-4°.

de fes

Re·

cueils des antiquités égyptiennes, étmfques, grecques

&

romaines,

dit

qu'il

préfume que les armes des

anciens étoient faites a vee de la mauvaife mine de

fer qui étoit melée de cuivre,

&

que les Romains

préféroient cette matiere, paree que les armes {e

ronilloient mo ins facilement,

&

par~e

que le cuivre

étoit ·plus commun que le fer. Ce favant pro uve

par des expériences, qu'il eft poffible de donner a

u

cuivre, par le moyen de la trempe, un dégré de

dureté a-peu-pres égale

a

celle de l'acier.

Dans le

6

1

e

T

ableau de la colle8ion des pitture

antiche

d'

Ercolano,

on voit que Perfée, qui va pour

délivrer Andromede, a une

épé~?-

recourbée, qui ref–

femble

a

une faux' conformément

a

la defcription

que donne le poete O vide , dans le

IV~

tivre des

fotétamorphofes.

Quelques auteursanciens appeiJoient

cette ép 'e

telum uncum,

dard crochu. Tfetfées

~

fur Licophron,

Y.

836,

dit que Perfée préfenta la

tete de la Gorgone au monftre marin ,

&

le frappa

d'une arme tranchante

&

crochne : il fépara une

partie de fon corps, tandis que l'autre partie fut

p ltrifiée. Les Turcs fe fervent encore aujourd'hui

de fabres un pe

u

courbés, dont la partí e tranchante

efi dans la partie concave.

Il

eft évident que des

épées

ou des

fa~~e~

de cett.e efJ_;ec.e ont.

d~

grands

inconvéniens. L

epee

des anctens et01t ordma1rement

courte a-peu-pres comme nos couteaux de chaífe.

L'on

e~

a trouvé pluíieurs dans Herculane : l'on en

voit la repréfentation fur quantité de médailles, de

bas-reliefs ,

&c.

La forme des

épées

a beaucoup

varié depuis huir

íi~c~es.

M.

le comte d'Olan _dans

Avignon ,

&

quant1te de perfonnes dans Pans

&

dans Rome , ont formé des cabinets de curioíité ,

compofés d'armes anciennes. La forme des

épées

&

des [abres a mojos varié dans la Chine

&

dans le

Japon: on peut:

a

e~ ~uj~t' conful~er

.les ouvrages

qui ,oncernent

1

art m1hta1re

des Chmots. Le peuple

/