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o

I4

EPE

fuivoit

1

tparcha

Olt

pr./Lude.

Voyez

EPARCH

A

{

Mufiq . des anc.)

dans ce

SuppL.

(

F. D . C.)

..

ÉPÉE,

(Art militaire.)

On-ne s-arr

"ter

a point.

1~1

2

parcourir tomes les nations ele l'antiquíté qm :ie

fervoient de

1'

épie

'ni

a

décrire les différentes formes

qu'eHes lui donnoient. On fe content era de remar–

quer, comme l'ont déja faitplufieuTs at!teurs, qu'il

y

avoit des

ipées

courtes, fortes, qlll frapp01ent

d'efioc

&

de taille ; telles qu' 'toient celles des Ef–

-pagnols, que les

~om?.ins

e_mpru?terent d'_eux ,

&

avec lefquelles, d1t.

Tite-Ltv~

, 1ls coupo:ent des

bras entiers, enlevo1ent des

t

tes>

&

fa1f01ent des

bleífures terribles

(a).

Il

y

en avoit de longues

&

fans pointes, qui ne fervoient qu'a frapper cle taille,

comme étoient celles des Gaulois, qui, quoiqne

plus braves que les Romaios, ne les défirent pref–

que jamais, paree que leur ignorance

&

leur aveu–

glement ne leur permirent pas de recoormltre le

-défaut de leurs armes,

&

de prendre celles de leurs

ennem1s.

Les Frans:ois {ous ·la premiere raee, des-lors com–

me aujourd'hni pleins de vigueur

&

d'impétuofité ,

portoient, outre leurs francifques

(b)

&

leurs jave–

lots, des

épées

courtes

&

tranchanres qui les ren–

·doient tres- redoutables clans toutes forres d'atta–

~ues.

I1

y

eut quelques changemens da ns leurs ar–

mes

fous Ja feconde race, du moins on leur donna

des ares

&

des fleches, mais pour cela en ne leur

óta pa-s

l'éple .

On

remarque feulement que depuis

il

y

eut quelques variations daos la forme

&

les di–

.rnenfions de cette arme.

Il efi certain que tant qu'on ne quitta pas l'armure

compiette, les

épées

devoient

~tr·e

larges, forres ,

&

d'ur.e excellente trempe, pour ne point fe caífer fur

les cafques , les cuiraífes, &c. qui faiíoient tailt de

r éfifiance ;

&

telle fans doute fut celle d·e Godefroi

de Bouiilon, dont les hifioires des ct·oifades nous dí–

fent qu'il fendoit un homme en deux. Le

P.

Dani el

(

Hifloire de La Milice Fran9oife

,

tome

1,

livre

r

1,

.chapitre

)

qui cite les merveilles de cette

épée

,

tapporte que la meme chofe eíl: racontée de l'em–

pereur Conrad au fiege de Damas. Il ajoute que ces

faits, tout incroyables qu ils paroiífent , ne

fembl~rent plus fi forts hors de vraifemblance

a

du Cange ,

depuis qu'il eut vu

a

fa int Pharon de Meaux une

épée

antique, qu'on dit avoir été celle d'Ogier le Da–

nois , fi fameux dn tems de Charlemagne; tant illa

trouva pefante ,

&

tant par c0nféquent il fuppofoit

de force dans celui qui la manioit. 11 efi probable

que ces fort es

d'épées

étoient plus longues que cell es

qui étoient

Le

plus généralement en ufage dans ces

tems-la , afi n d'avoir plus de coups

&

faire de telles

exécufions. En effet , felon le meme auteur, celle

tl'Ogier a trois pieds un pouce de lame; trois pouces

de largeur vers la garde,

&

un pouce

&

demi vers

la pointe ; la garde efi de fept pouces de longueur,

&

elle pefe cinq livres un quart.

H ifloire de la MiLice

Fram;oife

,

tome

1

,

Livre

VI,

chapitre

Les

épées

du tems de faint Louis étoient, comme

célles d-es Francs , courtes

&

tranchantes des deux

t:otés: c'eíl: ce que nous apprenons par la relation

cle la bataille de Bcnevent, ou Charles d'Anjou,

(

a

)

G

fadio Hifpanienfi detrurzcata corpor.z brachiis abfcijfzs

,

~Ut

IO!.d

c.ervice defefla

,

divifa

a

carpore capita , patÍentiaque

'q¡if–

cera,

&

f.a.dítatem aliam vuln rum viderunt;

Liv

.lib. X XXI.

n~J

( b)

C'etoit une hache d'arme, nommé

Francifllue ,

du no,n

·u

e la nation. Le fer de cette hache , felon Procope, étoit gros

&

a

deux cranchans;

1

manche éroit de bois ,

&

forr courr.

ce

Au momem, dit cet auteur , en parlant

de

l'expédition

,, que les Franc;ois firem en Iralie fous Théodebert ,

l.

roi

:" de

la

France Auftraúenne., qu'ils entendem le ílgnal ils

,

s'avancem,

&

él.ll

premier aífam, Jes qu'ils font

a

portée

,, ils lancem le

ur h

ache contre les bouclier de l'ennemi ,

;1)

les caífenr,

&:

pn's fautant

l'ép~

a

la main fur )eur homme

?l

ils le

Ulent.

Hijl.

d~

la mil.

frans:

par Daniel,

tQm.

l.

chap.

1.

EPE

frere de faint

Loü.is

, défit .Jainfroi fon comp 'tite

u

pour le royau

m

e de

icile , rapporrée par le pere

Daniel. Sous le regne de Frans:ois

I.

felon du Bellai,

Langey

&

Montluc, elles étoient plus longues que

celles des anciens Frans:ois. En un mor , il femble

qu'on peut dire que dans ces

t~ms

d 'ja recul 's , com–

me dans ceux qui les précéderent, il

y

eut des

épées

de toures les formes

&

de différentes longueurs. Il

y

en avoit de courtes nommées

bracquemart,

qui

avoient de la. pointe

&

étoient

a

double tranehant;

il

y

en avoit de larges, nommées

jlocades ;

il

y

en

avoit d'antres qui étoient fans pointes ,

&

taillantes

fe·ulement d'un córé. Il y en avoit enfin des unes

&

des autres, dont on ne pouvoit fe fervir qu'avec les

deux mains,

&

qu'on nommoit

efpadons;

telle eft

celle de Henri

IV,

qui efi au tréfor des médailles

du roi. Les gendarmes portoient auffi quelquefois

de

grand~

-courelas tranchans pour coupe r les bras

maillés

&

trancher les morillons.

! bid.

Du tems de Louis

XIU,

les mol,lfquetaires

&

les

piquíers avoient des

épées

d'une moyenne grandeut.

Une ordonoance de Louis

XIV,

du

16

mars

1676 ,

dit qu'outre les piques , fufils

&

moufquets , les fol–

dats feront armés chacun d'une bonne

épée,

mais elle

R'en déterm.ine pas les dimeníions. Les dernieres

épées

qu'on dO!fna

a

notre infanterie avoient víngt–

fix pouces de lame (.JVec un talon de deux pouces ;

étoient

a

deux tranchans

juíqn'a

la poínte' termi–

nées en langue de carpe (

réglemem du

'9

)a7J.vier

1747)

&

avoi ent une monture de cuivre; rnais elles

étoient d'une mauvaífe trempe. Ce n'efi que depuis

le commencement de la guerre derniere qu'on a né–

gligé de les porter ,

&

qu'infenfiblement elles ont

été fupprimées. On peut voir fur nos

pLanches deL'.Art

militaire armes

&

machines de guerre,

dans ce

S upplé–

mem,

différentes (ones

d'ép ées

anciennes

&

moder–

nes

&

de diverfes nations, telles que plufiel;lrS au–

teurs les ont repréfentées,

&

qu'il s'en trouve encore

en quelques endroits:

.

L'épée,

comme on en peut juger parle précis hifio–

rique qu'on vient d'en faire, eíl une arme fort an–

cienne,

&

dont toutes les nations ont connu l'ufa–

ge

(e).

Cette arme, plus fimple, plus maniable

&

plus forte qu'aucune autre, fut en quelque forre le

principal infirument de la grandeur des Romains.

On a déja fait remarquer que les premiers Fran<;ois

s'en fervoi ent tres-avantageufement:

&

nous favons

que ceux de la troifieme race , notamment fons les

regnes de faint Louis , de Fran<_;:ois

l.

de Henri

IV ,

de Louis

XUI,

en faifoient tout autant. On pourro it

citer différens exemples tirés de l'hiítoire de ces

tems-la; mais nous en avons de bien plus

réc ente~ ,

qui prouvent que la nation, toutes les fois qu'on lui

en a fourni l'occaíion, a fu faireufage de

l'épée

avec

la meme vigueur' la meme vivacité

&

le m"me

fucces.

A

la bataille de Caífel , en 1677

C'ViCloires mémo–

rables des Frant;ois.),

deuxcompagnies de moufque–

taires , ayant

a

leur tete MM. de Forbin

&

de

Janv

lle,

mirent pied

a

terre

&

attaqnerent '

l'épée

a

la main'

deux bataillons des gardes du princ_e d Orange , qui

étoient environnés de haies, ayant un large foífé

devant eux.

Ces

compagniesfranchirentle foffé mal–

gré le feu des ennemis, taillerent en pieces tour _ce

qui leur fit réfifiance ,

&

prirent le refie prifonmer

avec le comma ndanr.

A la bataille de Staffarde , en

i

690 , quatre

~égi­

mens de la feconde ligne que le marq uis de Feuqmeres

fit

avancer pour fout enir la premiere, atta9uerent

1

épée

a

la main, des caffines

COU

verteS de

haleS ,

de

foffés

&

de chevaux de frife,

&

les emporterent

( e)

On en atcribue l'invemion

a

Tubalcain, fils de Lamech,

qui commenqa le premier

a

forger l'airain

&

le fer, l'an du

monde

qo.