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ENT

tle'S

qttattc rnurs

;:.battus;

&

alers méme le

moy~n

concevoir que l'aéteur érant vu, ne verroit

pas de

m@rne,

&

agiroit comme s'il étoit feul?

Le fpeüateur n'efi done préfent a l'aétion '}Ue

par

la

pe-nfée,

&

le fpeétacle n'efl: fuppofé fe paífer que

-dans fon efprir.. Cette hypothefe éroit fans doute

une chofe hardie

a

propofer, fi on l'eut propofée.

Mais comrne elle étoit indifpenfable, on en eH con–

l'enu

meme fans le favoir.

Ce n'eíl: done ríen propofer de nouveau, que de

voutoir qu'a la fin de chaque aéte l'idée dulieu difpa–

roiífe,

&

que notre illufion détruite nous rende

a

nous–

memes en un !ieu totalernent clifiinét de celui de l'ac..a.

tion; en forre, par exernple, qu'au Ípeétacle de Cin–

na

quanclles aéteurs font fur la fcene

~

nous foyons

en

efprit

a

Rome,

&

que l'atl:e fini

~

l'illnfion ceífante

~

nous nous retrouvions

a

Paris. Ces rnouvemens de

la

penfée font auffi aifés que rapicles;

&

l'iníl:ant de

lever

&

de baiífer la toite les produit narurellement1

Cela pofé,

la

conféquence imrnédiate

&

néccífa ire

qu'on en doit tirer, c'efi .que la toile, qui déttuit l'en–

<:ban et11ent du fpeél:acle, devroit romber tomes les

fois qne le charme efi inrerrompu. Ne

flh-ce

m "me

que pour cacher le befoin gu'on a qn.elquefois de

baiíl'e r la toile' il fero!t

a

fouhairer qu 'on la hai{l'at

t.oujotlrs, des qu'un aét

e feroit fi

ni: l'illufion

y

gagne–

:toit, les moyens de la produi.re feroient plus íirnples

&

en plus granel nombre; on ne verróir plus (;:e jeu

-des machines qui n'eft plus éronnant,

&

qui devient

Iiilble quand le mouvernent efr manqué; on ne ver–

reir plus des valets de théatre venir ranger ou déron-=

ger les fieges du

{¡'

nat romair1, l'reil

&

l'oreille ne

.féroient pas en contradiél:ion, comme lorfqu'on en–

tend des violons jouer un menuet

pr~s

des remes

<l'Agamemnon, ou

a

fa porte du capitole;

&

le coup

d 'reil d'un changement fubit de décoration feroit

r éfervé pour le fpeétacle du merveilleux.

P'"óye{

.AcrE,

U~ T ITÉS,

Sup

pl. (M

.

MARMON1'EL.)

§

E

lTR'A CTE'

e

.

lr1u.fo¡

.)

On trouve dans

l'article.

dn

Diélionnaire raíf. des

Sciences,

&c. que les Grecs

avoieM des

entr'aéles

de chant

&

de danfe dans tous

leurs fpeEtacles,

&

qne les Romains les imiterenr.

M.

Rouífeau dit au contraire, dans fon

Dlaionnaire

de

Mujique,

que

les Grecs n'ayant pas divifé leurs

pieces de

théfttr~

en différens aétes, il n'efi p3s pro·

bable qu'ils euílent des

entr'aaes;

&

il en attribue la

premiereinvention aux Romains. Nous ne nousme le·

rons pas de décider cette

q~oiefiion,

feulement nous

r-emarquerons que

íi

ce qu'on a rapporté

a

l'

article

DIAULIE,

(Mujiq.

des

anc.)

~upplbncnt,

efi: vrai, les

Grecs interrompoient du m01ns leurs dramcs par une

mufique purement infirumentale.

L'

entr'

(la

e

efi manifeHement defiiné non-feule

men

t

a u

repos des aél:eurs, mais encore

a

celui des íi)

eé.ta-

teurs

&

a

fournir au poete un tems pendant lequel il

puiffe fuppofer qu'il s'efr paífé qu elque

~hofe,

qui

r-/auroit pu fans inconvénient, fe paífcr fur la fcene ,

ou

qui auroit alongé

inurilem~ n~

le fpettacle. C'eO:

2tinfi.que dansl'Aüxandre_de Racwe,

P<?rus~fi bata~

ans l'intervalle du quatneme aB:c au cmqmeme.

~I

le

príncipe qu'on vient ci,'avancer eíl: jufte, il

efr

clair que

le

théatre doit reíl:er abfolumenr vuid€ pen–

dant

l'erttr'aRe ,

car

il efr fajt:pour repo{;

r,

non pou r

tiifi:raire l'attention du fpetl:ateur, que ríen ne doit

rlétourner de la fitnation oit l'a laiífé

la

fin de l'aéte

précédent.

(F. D. C.

)

Mais

quoi:Iu~

le théatre refre vuide

?ans}'ent~'.tae,

ce n'efr pas a d1re que la muúque do1ve erre tnter–

rompue: cara l'opéra

Oll

elle fait une partie de l'exi f–

tence de ehofes

le fens de l'ouie doit avoir une telle

líaifon avec

cel~i

de la vue; que tant qu.'on voit le

lieu de la fcene on entende l'harmonie guíen efi fup–

pofée inféparab-le; afinque fon concours ne paroiíl€

enfuite étranger ni"nouveau fous le chantdcs aaeurs.

Tome _JI.

/

EN

Bt

ta

di:fficuhé

9u~

fe

~r

' f:nte

a

ce ft

jet

efi de ftivbit

ce que le

mufi~

l.en

don dléter

a

l'orche.fire quand ii

n_e íe paífe

plus

n

eo fur

la

fcene: car fila fymphonie;

~1C:fi

que

tour~

la t:nuúque dra_rnatique

~

n'efi qu'une

Imllatwn contmuelle, qu.e clou-

el~e

dire quand p€r...

fono e

~e

parle?

Qt~e

dOit- elle. fa¡ re quand il n'y

a

plus d aéhon

?

Je

r

ponds

a

cela' que

quoique

le

th ·arre

foit

vuide,

le

cceur des fpeétat'eurs ne l'efi

pa~.;

il

.a du leur refie,r une forte impreffion de

te

qu 1ls

v1ennent

de

votr

&

d'entendre.

'efr

~ Í'or~

~he1he

a

no ~1rrir

&

a

foutenir cette irnpreHion durant

l

emr,aéle,

afin que le fpeél:ateur ne fe trouve pas a

u

début de l'atle fuivant, auffi froid qu'il l'éwir a

u

c~m­

D?ence.ment_

~€

la piece,

&

que l'intéret

·{o

ir;

pour

a1nfi d1re, h e dans fon ame comme les événemens

1~

font dans l'aétion repré{; nt ' e. Voila cornment ie

m u...

ficien ne ceHe jamais d'avoir un objet d'irnitatíon

ou daos la fituarion des per onnages, ou dans cell;

des fpeétateurs. Ceux-

ú

n'enrendant jamais fortir

·--de

l'on;hefire,.que .l'expreffion des fenrimens qu'ils

0prouvent, s 1dentdient, pour ainfi dire

ave<:: ce

q~1'ils

ente,?dent,

&

leur état efi d'autant

~lus

el

'li-:

~:€ux,

qu 1l

r ~gne

un

aG:co_rd plu_s parfait entre ce qui

frappe leurs íens

&

te

qm

touche leur

creur~

L'habile rtmfi(;:ien tir€ de fon orchefire un autre

avantage pour donner

a

la repréfentation tour l'effet

qu'€11~

pe,ut avoir

~en ~menant

pa1·

dégrés le fp eaa ...

teur OJfif a lafitutltlGn dame la plus favorable

a

l'effet

des

f~enes qu'i~

va voir dans l'dtte fuivant.

·

La durée de

l'entlaéle

n'a pas

d~

mefure 6xe · mai9..

c_lle eft

fuppof~e

rtus

ou

~oins

grande'

a

pr~por­

tiOf.l

du tems qn exige la pat·tte de l'aétion qui fe paífe

d€rriere le théatre. Cependant €ette durée

doit

avoir'

des bornes de fuppoíition' relativement

a

la durée

hypothétique de l'aétion totale,

&

de

bornes réelles

relatives

a

la

dt!rée de la repréfenration.

'

. Ce

n~efi

pas ici le lieu d',examiner

fl

la regie

de~

vmgt- quatre heures

á

un tonde_ment fuffifanr

&

s'il

n'eit jarnais permis de l'enfreindre.

Mais

úl'on ve ut

donner a la durée fuppofée d'un

entr'aélc.

des bornes

tirées. de la nature des chofes, je

~e

vqis point qu'on

en pmíTe !rouver d'aurres que celles d,u tems durant

l~qu~l

il ne fe fait auG:un cha.

gem~nt f~I?-íible.

&

régu.o~

l1e~

clans la nature, cornme.

Il

ne

s

en falt point

d'ap ~

parent fur la fcene dnt-ant

1'

e.ntr'(Jéle,

Or

ce

tems

eit

dans fa plus grande étendue'

a-

peu- pres de

douz~

he

u

res, qui font la dur 'e moyenne d'un jour

o u

d'une

nuit. Paífé cet e{pace, il n'y a pius de poffibilité

ni

d'illufion dans la durée fuppo(ée de

l·erur'aéle.

Qua

m

a

la durée réeUe, elle doit etre, comme

je

l'ai dit' proportionnée

&

a

la durée totale de la re–

préfentation'

&

a la durée partielle

&

r.elative de

ce qui fe paífe derrier€ le rhéatre. Mais

il

y

a

d'autres

bornes tirées de la fin générale qu'on íe propofe

favoir, la mefure de l'attention: €<Ir on doit bien

f~

garder de faire durer l

'entr'ac1e

jufqu'a Iaiífer le fpeél:a–

reur tomber dans l'engourdiífement

&

approcher de.

l'ennui. Cette mefure n'a pas, au refie, une tetle

précifion par elle-

m

eme que l€ muíieien qui a dtt

feu'

du

génie

&

de l'ame' ne puiífe a l'aide de fort

orchefire, l'étendre beaucoup plus qu 'un autre.

Je ne doute pas meme qu'íl n'y_ait des moyens cÍ'a...

bufer le fpettateur fur

la

duré e effettive de

1'

entr'

aéle*

en la lui faifant efitmer plus ou moins granel€ par la

maniere d'entrelacer les caraéteres de

la

fymphonie

1

mais íl efi tems de finir cet article qui n

dt

déja

<qt:HR

trop long.

e

S)

.

§

ENTRAVAILLÉ;

Ét,

adj.

(terme

de

.Élafon.)

(e

dit du dauphin, de la biíf€, de l'aigle, du lion

&

des

a utres animaux qui fe trouvent enrrelac

's

daos

~e s

cotices, bureles

&

anu·es pieces de

longue~n·,

De Quenazret, en Breragn€ ;

.bureLé

d'argent

&

de gueulas

a

deax bi.f!es d'

az.ur

affrontl~s; entravait~

JJ~s

dans les bureles, de maniere q!..te La

deux~e_me

&

1~

KK kkk

11