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616

COR

mufcle

a

fe VOllter plus que ne le demande la ref–

piration, mais encore retardet

&

empecher le mou–

vement des différentes parties néceífaires

a

cette

fonB:ion vitale. La refpiration genée par le ferre–

ment des cotes inférieures '

&

par la voute forcée

du diaphragme, trouble la circulation du fang dans

le creur ,

&

dans les gros vaiífeaux qui en dépen–

dent,

&

d,_autant plus , que la preffion de_l'aorte

defcendante

&

de la veine cave inférieure, retient

en partíe le fang daos les gros

vaiíf~a~1x fupé~ieurs,

non feulement daos ceux de la pmtnne ·, ma1s auffi

dans ceux de la tete

&

du cerveau,

&

y

occ~:fionne une efpece de regorg_ement qui, felon 1es

différentes difpoíitions du fuJet, peut occaíionner

des palpitations, des polypes , des maladies pul–

monaires , des maux de tete , des vertiges , : des

anévrifmes'

&

meme .tot

Oll

tard l'apopfexié. La–

compreffion de l'eíl:omac , du foie

&

de la rate,

produira des accidens plus ou moins facheux par

rapport aux nerfs , aux glal\ldes méfenrériques,

a

la route du chyle ' aux reíos '

a

la veffie '

&

aux

autres parties contenues daos la

c~pacité

du b'as–

ventre. Du genre nerve!JX offenfé naitront

les

foi..;'

bleífes, les fnffocations, vulgairement appellées

va–

peurs'

les difpoíitions

a

la paralyíie'

&c.

accidens

auxquels les femmes du peuple qui ne portentpointde'

corps

a

baleine'

font biell moins fujettes que les autres.

Tels font les maux dont l'ufage continu des

corps

forts menace la partie inférieure

&

rnoyenne du

tronc. Il efi: encore nuiúble

a

la partie fupérieure'

quoique ces corps a

cet

endroit foient plus évafés.

&

plus larges. Leurs échancrures au-deífous des

bras,

&

qui ré[:>Ondent a-peu-pres au créux de

l'aiífe lle , brident violemment deux mufcles, favoir

1e gran d peéloral

&

le grand dorfal, qui forme¡11t

le creux de l'aiífelle

&

qui fervent anx principaux

mouvemens des bras; le 'tranchant

&

les bords de

ces échancrures ferrent auffi les vaiífeaux& les nerfs

axillaires , de maniere qne quelques perfonnes en

ont les bras rouges,

&

fouvent tout livides avec

plus ou moins d'engou rdiffement, &qu'elles ne peu–

vent les étendre en avan

t.

D'ailleurs, les épaulettes,

ces qandes qui paífent par deífus l'épaule, reculent

tellement les moignons des épaules, que les extremi–

tés 'antérieures des clavicules au haut du

Jlemum,

deviennent quelquefois Rar-la tres-faillantes, & font

comme pretes

a

fe déboiter' ce qui paroit fur-tout

aux perfonnes maigres.

Riolan, premier

méd

ecin de la reine Marie de

Médicis, qui vivoit

P.ar

conféquent dans un tems o

u

les

corps

étoient encore plus en, ufage parmi les

femmes du grand monde que dans celui-ci, avoit

obfervé que la pluparr de ces femmes avoient l'épaule

droite plus groífe

&

plus

charnu~

que la gauche. Le

célebre Win:ílow a tres-bien prouvé daos un mé–

moire , dont cet article efi: l'extrait, que cette dif–

formité verioit de l'ufage des corps forrs.

V

oila d'affez puiflans motifs pour profcrire ces

cuiraífes de baleine,

&

de leur fubíl:ituer de fimples

<orfets de toile.

CORRECT,

TE,

adj.

CO~RECTION,

f.f.

(Beaux–

A rts.)

C'eíl: une attention fcrupuleufe

a

perfeél:ion–

ner un ouvrage de l'art jufques dans fes moindres

parties' a corrige r les plus petites fautes '

a

ef{acer

les défauts )es plus légers'

&

a

ne

égliger aucune

beauté de détail.

Charaélerem filicis Aeftlzetici

,

dit

Baumgarten dans fon Eíl:hétique,

coronat correélio-

.

n is Jludium,

linue

Labor

&

mora, feu habitus protenfa

attentione

in

pulchre informatum opus, quantum po.f!is,

minores , minutorum etiam ejus partium ¡hrfiéliones

augendi, toLlendi imperfeéliones , aliquantula phamo–

mena

,

citra detrimentum totius.

Aeíl:h.

§

97·

La

correaion

fait

p~rtie

de l'exécut'íon,

&

clu fini.

Yoyez

ExÉCUTION,

dans ce

Suppt~

COR

,

~omme

les grande,s/

~ea~tés

d'un

ouv~age

de

l ,att confiftent

da~s

1

elevauo~ de~ p~nfees

qui

s

emparent avec v10lence de l'1magma.twn,

&

qui

donnent d.e forres fecouífes aux pafHons , un ou–

yrage peut

tr.es~

bien

produire de grands effets fans

erre·

corr~éf. S~

l'1

mpreffi0n qu'il fait réfulte

des

gran·

des

p~rt1es

, 11 fuffit que ces grandes .parties foient

parfalt~.s;

fortement remué par le fentiment de leur

per

fe~IO?,

on ne feroif pas en érat d-'afn1'ercevoir

les

mmutJ.es

1

de détail. Celu.i qui a de

ara~des

&

de

mé~

oraJ

:?le.s

chofes a raconter eft

fl'tr d'excit

er l'at–

te~tlO~ ~

de ,fai_·re une im¡xeffion. tres-for.te, quand

meme 1l fe neghgera dans-Ies peutes partH!s du dif–

cours

t

fur le choix des meilleures expreffions

fu:r

les

motS",

les tons , l'inflex·ion de la voix

&

les.

geftes. Le.peintre ou le fc_ulpteur qui fait

no~ts-

frap·

per par de belles pr0portwns, de nobles attít-üdes

un grand ·carattere, n'a

pas

befoin de

~s'occupe.r

de;

minuties.-de

l'.exéc~Hion ~ n~

de la plus g.ra11tle beauté

clu colons, m de 1exaélitude fcrupuleüfe daos cha–

que

pli

de la draperie, ni de la perfeélion·-des ac–

ceífoires. Il eft aífuré de plaire indépéndamrrient de

ces petits moyens. C'eft

la

prérogative de

tolis

les

ouvr.ages de l'art, dont la grandenr réúde- dans

l'iil–

ve~tiOn,

&

d~ns

les grandes pa r_ries. Trop de

cor–

reélwn

leur nu1t, ou tour au· moms elle

y

eft fu-

perflue.

·

11

en efi autrement des ouvrages, ou des parties

d\rn ouvrage , dont la perfeél:ion réfulte de l'aífem–

blage .de pluíieurs petits rapports,

&

de la fineífe

~es

rapprochemens; tels font tous les ohjets fins

Jolis" délicats , done l,.eífence confifte dans la. réu:

~ion

d'un grand nombre de perites parties.

~'

effet

~e 1~

correélion

eíl: done de polir chaqne

pettte part1e d un ouvrag_e. Lorfqu'on .aura mis dans

cet ouvrage

la

vérité

&

la

juilefl.e ·, on peut encore

y

a)ourer la

fin~íre.

Une fiatue

d~

,marbre peut re..

prefenter fon fuJet avec tant de venté

&

de jufieífe

que coníid.érée

d't!~

certain _point de vue , il

n~y ai~

pas. le momdre defaut ; rna1s elle

ne fera p

as bien.

pohe, les contours ne feront pas marqu.és jufques;

dans les plus petites inflexions dés lignes. Ce ne fera

pas un

o~vrage

fini , ou exaél:ement correa. On

e~

peut due au;.ant

~'un

ta?leau quí exprimera par–

fanement c.e qu Il

dot~

reprefenter, quoique les cou–

leurs ne fo1ent pas bten. fondues ,

~

que ni chaque

n:embre de

la.figu~e,

m chaque plt de la draperie,

m chaque feudle d arbre, foit aífez 'travaillée pour

que féparée de l'enfemble, elle paroiífe

u~

tout

achevé j ufques daos fes moindres parties.

De-la on connoitra dans quels cas !'extreme cor–

reélion efl: fuperflue' ou meme nuiúble;

&

tlans

quels atltres elle eft néceífaire

a

la perfeél:ion de

l'ouvrage. Daos tous les objets qui font du reífort

de la vue

~

&

par conféquent dans tous les arts dLt

deffin, la

correaion

efi inutile 1orf'1ue l'ouvrage doit

~~re ,Pl~cé

a une .gra?de

di~ance

de

l'~il

' paree que

1elo¡gnell}ent fa1t dtfparmtre les. pet1tes parties.

n_

feroit parfaitement inutile d'exprimer dans une fi–

gure qui fera placée fur une haute colonne , ou dans

un lieu élevé, les traits fins du vifage, les petites rides

de la peau , les légeres inflexions des mufcles. On

fait par l'hi.fioire des deux fculpteurs Athéniens,

que dans ces cas-la, la

correéli@n

eft nuiúble en ce

qu'elle empeche l'effet du tour. Un peintre quitra–

vailleroit un plafond dans le g9ftt de la miniature ,

ou meme d'une piece de chevalet' ne préfenteroit

rien

a

l'ceil qui put lui plaire' quelque grandeur–

qu'il donnat

a

fes figures ; paree que des que l'ap–

partement eíl: élevé, l'éloignement affoiblit les cou- ·

leurs. Ce qui de loin doit produire un grand effet,

ne peut qu'etre groffier

&

rucie étant vu de pres.

La meme remarque doit également s'appliquer

aux objets que l'c.eil

voit

>

a

la vérité ' de p res'

ma~s

qm, •