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BOU

a

fruit Clans Ia fuite ; d'autres petits

&

maigres me–

nacent de ne donner que des branches chi:ffonnes

ou ftériles : il en efi enfin d'affez gros & un

pe~

a:rrondis : ceux-ci renferment ces petites

branch~s

appellées

crochets

ou

chicots,

qui durent fept ou hlllt

ans , fe métamorphofent fouvent en

br~nches

fé–

condes,

&

ne croiífent par année que de cinq ou

fix lignes.

Au-deífous des

boutons

terminaux dont nous avons

<l:'abord parlé , on en voit plufieurs d:aífez forts,

dont quelques-uns donnent, en certames Circon–

.frances , des branches auffi vigoureufes que celles

produites par les premiers : c'efi ce qui arrive ,

lorfque ceux-ci périíTent par quelqu'accident , ou

bien qu'ils fe trou vent affamés par le cours irrégu–

·Jier que la fe ve efi quelquefois déterminée

a

prendre

vers ces

boutons

latéraux fupérienrs. Cependant les

'houtons

inférieurs, quoique plus maigres, donnent

des branches plus vigoureufes que les uns

&

les

-autres, lorfqu)on a rapproch ' la taille jufque un peu

au-deífus.

Souv€'nt les

boutons

latéraux font environnés d'un

certain nombre de tres-petits

boutons

plats, dont les

1.1ns ·les avoifinent ,

&

les autres fe trouvent au–

deífous de la protubérance qui les foutie,nt : la ils

font comme en réferve pour fupplé er aux premiers,

s'ils viennent

a

manquer. Ils ne fe développen t guere

qu'apres un pareil accident; & telle efi la prévoyance

de la nature qu'elle a encore enrichi. l'arbre

d~une

nouvelle

&

abondante reífource , au cas que

ces

boutons-á

vinílent

a

périr eux-memes' en répandant

fous

les tégnmens de l'écorce

d~

petits tubercules

qui fe développent par éru ption , mais plus on

moins aifément fuivant les efpeces d'arbre ; ce qui

fait di re que le pecher reperce difficilement,

&

rend

::fa taille plus favante que celle des autres fruitiers,

Otl

une branche retranchée par mal-adreífe , peut

etre

re~placée

par une branche éruptive qui s'élan–

cera du corps ligneux.

·

·

J

ettons maintenant un coup d'ceil

d'intér~t

fu'r les

bOUtons

a fleur, puifqu'i!s flatt'ent la VUe , l'odorat

&

le gottt, de jouiífances prochaines. Ils font plus

enflés par le milieu , & plus arrondis par le bout

que ceux

a

bois. La nature des branches

Oll

ils fe

trouvent le plus fréquemment, la place qu'ils occu–

pent f\:lr celles qui en produifent moins ordinaire;–

rnent ; la maniere meme dont ils

y

font difpofés

Oll

grouppés' fe:rvent

a

les faire reconnoitre dans leur

tems d'inertie.

Dans certaines efpeces, comme l'aubépine, les

fleurs , felon l'expreffion de Linné , ne font pas

.affifes, c'efi-a-dire, que le

bouton

ne les renferme

pas d'une maniere immédiare ; il cache feulement

le rudiment d'une menuc branche , d'un crochet

qui doit s"alonge-r a un certain point' & procurer le

développernent de fes feuilles, avant que les petits

.embryons de fleu rs quí fe trouvent au bout , grof–

iiífent, fe féparent, s'ou vrent & s'étendent.

On ne rencontre dans différens arbres, par

exem–

ple ' dans l'abricotier ' que des

hout'ons

a fleurs affifes ,

-c'efi-a-dire, qui n'enveloppent qu'un certain nombre

de petites fleurs clofes

&

immédiatement attachées

cpar leurs pédicules fur cette protubérance ligneufe

qui fouti ent le

bouton,

& qu'on

appellejupport

par

cette raifoB:

la

elles bravent Fapreté du froid fous

les écailles dont elles font abritées , & n'attendent

pour rompre ces entraves que les premi ers & doux

regards du foleil printanier : meme du fein de leur

afyle ,

e'llcs éprouvent déja la chaleur vernale,

tandis que nous la fentons

a

p-eine ; elles groffiífent

des-lors, &foulevent les

tu~etnens

du

houton

qu'on

voit s"enfler ; les écaiHes s'e1oignent ,

&

il efi aifé

de reconnoitre de combien elles fe font écartées

par la couleur daire

&

ordinairement herbac_ée de

BOU

leurs

p~rties

.lnférieures qui avoíent été jufque-Ia

couvertes par leurs pointes refpeétives,

&

qui de

ce moment fe montrent toujours davantage.

Enfin les écailles s'cuvrent, s'étende nt

&

quel–

quefois

fe ren

verfent: alors on voit paroitre le bout

encore

fer.mé

de la fleur -, -dont le b:anc dans l'abri–

cotier

éclate

bientot par-

le contrafie agréable d'un

calice de corail. Toute dofe qu'elle eft encere, la

fl eur prend du volume, le pédicule s'affi rmit , s'a–

longe

&

s'élance. C'efi le moment pr¿cieux d

la

génération. C'efi fous le dais

nupti c~ l

des pétales

cimrés que fe préparent fes myfieres. Les fomm"'tS

des étamines collés centre la bouche du fiígmate ,

le difpofent a s'imprégner de leur ve rtu f¿condante;

bientot ils y projetteront une rofé organique par

l'explofion de ces boites ínfiniment petites, qu'on

appelle imp1oprement

pouifieres:

les rideaux

s'ou–

vrent _, les pétales s'étendent

&

brillent des

ph.ts

vives couleurs. Ils fervent maintenant de p

arure

aux fexes amoureux qui s'élevent

&

triomphent ;

l'odeur exquife que répand alors la fleur, efi l'en–

cens que la nature o:ffre aux noces végétales ; elle

fe réjouit

d'~tre

perpétuée ; nous-memes fommes

ravis , nous goutons cette fete avec un délicienx:

attendriífement qui nous invite a la partager. Les

refies du fefiin ne font pas inutiles : l'abeille vient

puifer le neél:ar demeuré au fond des vafes, il con–

lera bientot a flots d'or dans la coupe de l'homme

champetre ; & des pouffieres prolifi.ques furabon–

dantes elle compofe la cire qui brille fur les autels

du Maitre de la nature.

(.L\1.leBaronDE

TscH ou

DI.)

§

BOUTONNIERE, (

Art du Taillmr.)

Toute

boutonniere

n'eíl: pas con11ruite par le tailleur: il s'en

fait-

de diverfes fa<;ons, foit en galon, en brode–

rie,

6-c.

qu'il ne fait qu'efpacer

&

coudre; mais

quand illes forme lui-meme, il fe fert de trois fortes

de points : d'abord il trace fa

boutonniere

avec deux

points Iongs & paralleles ,

A,

fig.

.5

,

pl.

1X du T

ail–

Leur

dans le

Diél. raif. des Sciences,

&c. qu'il nomme

points-coulés

;

ces deux points deffinenr , pour ainfi

di re, la

boutonniere·,

& c'efi leur difpofition qu'il ap–

pelle

la paffe :

il enferme la paífe d'un bout a l'autre

dans ce qu'il nomme

le point de boutonniere ,

&

finit

par faire les deux brides' une achaque bout' par

trois petits

points~coulés

pres-a-pres qu'il enferme

enfuite dans une rangée de points noués.

Le point de

boutonniere

B

fe pique de deífus en

deffous, le long de la paífe, fe releve enfuite un peu

en arriere & d'équerre a la paífe; l'aiguille ayant

repercé en deífus , on la fait entrer, avant de fer–

rer, dans l'efpece d'anneau que la premiere piquíhe

a formé le long de la paífe , ce qui fait un nrend

qui prend la paífe en fe ferrant; on continue ainíi

jufqu'a ce que toute une paífe foit couverte de

nceLids ; on les travaille ainfi

ton tes deux; il ne

s'agit plus que de faire une bride

a

chaque bout•

Pour faire la bride, on commence par trois pe·

tits points coulés pres-a-pres du fens des points de

hout~rzniere;

puis on les enveloppe avec

le

point de

bride; qui efi une efpece de point-noué tel qu'on

peut le voir en

e;

ce point n'entre pas dans l'étoffe

7

il ne prend que les trois points coul és.

une

boutonniere'

pour etre bien faite, doit etre

un peu relevée, faillante & égale par-tout. Pour la

rendre telle, on commence par repouífer avec

l'ongle les endroits que l'aiguille en coufant aura

trop app latis; on la releve encore, s'ille faut, en

la preífant entre les dents; maís alors on doit leur

interpofer un petit morceau de quelque étoffe de foie,

de peur que les dents feule s

y

faífent trop d'impref–

fion; eniuite on fait chauffer modérément le car–

reau

&

la craquette;

&

pofant la

boutonniere

a l'en–

droit le long d'une d€' ces rainures, on fai t couler

la

pointe

du carreau

a

l'envers

le

long

de

cene