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CMI
réfuaia
a
Cluny
&
y
mourut; on voit encore fon
tombeau dans l'églife; Guy de Bourgogne, arche–
~eque
de Vienne,
y
fnt élu pape fous le nom de
Calixte 11
en
11
19.
Innocent IV
{e
trouva
¿
Cluny
en
1
242,apn!s la célé–
bration du premier concite général de Lyon, accGm–
·pagné de deux patriarches , de douze cardinaux, de
trois archeveques , de quinze éveques
&
de plu–
fieurs abbés : le roi faint Louis, la reine Blanche,
{on frere le duc d'Artois
&
fa freur, J'empereur de
Conftantinople, les princes d'Aragon
&
de Caíl:ille,
le
duc de Bourgogne, fix
comtes
&quantité de grands
feigneurs, s'y trouverent en
m
eme tems avec une
fuite nombreufe, fans que les religieux, au nombre
de plus de 5oo, quittaífent aucun des lieux réguliers.
Le tréfor fut pillé jufqu
a
trois fois du
tems
des
\ ,gnerres de religion, les reliques brftlées
&
les chaffes
emportées par les huguenots; l'invenraire du der–
nier pillage fait au chateaLl de Hourdon ' monte
a
plus de deux millío11s.
La bibliotheque , fort curieufe en manufcrits
qui
a11oient
a
I8oo volumes'
fut
difperfée. Le creur
d~
M.
de Turenne eíl: dans une boite d'or au tréfor,
dépofé par le carclinal de Bouillon fon neveu, abbé
de
Cluny.
·
Cette abbaye, premier chef d'ordre de la regle
de fain Benoit, a porté au lo
in
fon nom
&
fa fplen–
deur,
&
a eu dans fa dépendance plus de
2000
mo–
nafteres. Ses premiers abbés , Bernon, Odon, Ai–
rnar, Mayeul:, Odillon, Rugues,_Pierre le
V
énéra·
ble, fe font diitingués par leur favoir & leur fa in–
teté. Le premier abbé commendataire fnt
J
ean, cardi–
nal de Lorraine , en
1
529..... Le commerce de la
ville, qui a trois paroiífes, eft en gants tres·efiimés,
en fils' en toiles
&
en cuir.
e
c.)
CM
CMIELNISKI
(BoGúAN),
Hijloire moderne. Hifl.
des
Cofaques,
hetman ou chef des Cofaques, naquit
dans l'obfcurité; fon élévation fut la récompenfe de
fes fervices. Il avoit porté les armes comme fimP.le
foldat. Son courage l'avoit fait diftinguer de la foule,
fa fortune fut rapide:
a
peine une belle aaion étoit–
elle payée par un grade un peu relevé, qu'il en faifoit
llne feconde pour rnériter un grade plus coníidéra–
ble. C'eíl: ainfi qu'accurnulant toujours par fes fer–
vices les dettes que fa patrie contraétoit avec lui,
il parvint au rang de capitaine. Son ambition n'étoit
poinf encore fatisfaite, il vouloit commander
a
fes
compatriotes. Ce peuple fu.p rílirieux
&
barbare
étoit plongé dans Ja plus profonde ignorance, & de
tous les arts
cu~rivés
en Europe, ne connoiífoit que
celui de la guerre.
Cmieln
iski lia connoiífance avec
quelques favans, polit fes mcet.rs par le commerce
des lettres,
&
acquit bientot, par fon éloquence ,
un afcendant irréíiftible fur l'efprit de fes compatrio–
tes.
n
étndia enfuite les intérets des états voiilns ' le
génie des peuples, les intrigues des cours;
&
de–
vint en pe u de tems auffi capable de repr 'fenter fa
nation dans une diette, que de la commander dans
un jour de comba
t.
A la tí1.ort de Sigifmond Ill, on
l'envoya en ·PQlogne, oit il fut bienrot gagner les
bonnes graces du nouveau roi, pénétra íes de:íreins
fur la Tartarie,
&
lui propofa des vues fi fages fur
cette entreprife, que ce prince ne cntt pasen devoir
confier l'exécution
a
d'autr~s
rnains. D éja tout étoit
pret pour cette exp ' dition, lorfqu'un événement
imprévt\ fit évanouir toutes les efpérances du cofa.
que. La nobleffe refufa de marcher. Les puiífances
qui devoient contribuer
a
la deíl:ruétion des Tarta–
res , ne purent fournir les
feco~us
qn'on attendoit
a'elles. L'appareil de· guerre qui couvroit la Pologne
difparut en un inftant,
&
les
troupes
fnrent li,entiées.
Tom~
11.
C M I
473
.
Cmie!nfs~f
reto urna
~onc cl~ns
fa patrie. Ce n 'étoil:
myar
amlt~~ P,ou~
Uladi,fias, m par
zele
pour Ja r
1
pu..
h~19ue,
gu
í!
etolt
e?tr~
dans le projet de certe exp
1
..
d1t1on ,
Il
n a vo1t d antre deífein que de
ú~
rendre
redoutable
&
puiffant. Indifférent fur le choix de fes
ennemis, égorgeant les hommes fans les ha1r Tar–
ta re ou l>olonois, tout lui étoit égal,
pou;v~
qu'i!–
eut les armes
a
la main. Depuis fon départ de Polo–
gn~
,_ il cherchoit un prétexte pour rompre a
ve
e
cette
pud1ance avec le meme empreífement qu'il avoit
marqué pour la fervir. Mais trop foible par lu:-meme
J~OUf
tenir tete
a
la république,
il
fe fortifia de l'a}..
hanc~
des Ruífes foumis
a
la Pologne : ces peuples
ab:utis par un !ong efclavage, pottoient avec peine
le JO~tg PolonOis ' prets
a
le fecouer des qu'íls trou-.
vero1e.ntun chef pour la révolte. T...a nobleífe fuivoit
pour eu?' le fyfteme polítique adopté en Pologne,
les tenolt ?ans un
~fclavage
rigoureux, confornmoit
dans la pa1x le frua de leurs travaux,
&
prodiguoit
leur
~a;tg dan~
la
guerr~; ~mieln~ski
leur promit de
les dehvrer d une domrnat10n od1eufe
de les faire
ren~rer
fous l'obéiífance du Czar, o
u
de Ienr Iaiffer
choiiir
t.el~hef
&
telle
~orme
de gouvernement qu'il
leur platrOit. Ces magmfiques promeífes tirerent les
Ruífes de
la
profonde léthargie o1t ils étoient plon..
gés. D'un autre coté ,
Cmielniski
repr 'fentoit aux;
Cofaques que la prote8ion que la république leur
avoit accordée n'étoit qu'une tyrannie déguifée -
qu'elle fe fervoit d'eux pour défendre fes frontiere;
contre les Tartares; qu'apr ' s tant de fervices impor–
tans , lorfqu'ils s'étoient vus attaqués eux-memes
par leurs voifins, la reconnoiífance des Polonois
av?it
to~tjo;ns.
été ou trop foible, ou trop len_te,
qu enfin 1ls eto1ent aífez pmífans pour vivre fans pro–
teéteurs
&
fans maitres. Ces difcours firent fur l'ef–
prit des Cofaques le m"me effet qu'iis avoient fai t
fur celui des Ruífes , tout fe fouleva.
Tandis qu'en Pologne on délibéroit fur cet événe–
ment, qu'on publioit un ban, qu'on fe difputoit fur
le nombre des troupes
&
le partage du commande–
ment, le Cofaque allvit chercher un appui dans cette
merne Tartarie ou il avoit d'abord voulu porter la
guerre. Le
génér~l
Potoski_fe .hata de pr ' venir les
effets de cette alhance. Ma1s
¡}
commit une faute
effentielle. La république avoit confervé c¡uatre mille
Cofaques attachés
a
fon fervice. I1 en forma l'avant...
garde de fon armée.
n
avoir en foin de leur faire
Jurer qu'ils rnourroient fideles
a
la Pologne. Mais ce
ferment ne devoit point raífurer un républicain ex–
périmenté qui devoit favoir combien un Cofaque eft
peu efclave de fa parole
9
&
combien un homm€
libre aime fa patrie. Deux miile de ces foldats s'em–
barquerent fur le Boriíl:ene.
A
peine eurent-ils perdtt
de vue le camp de Potoski, qu'ils jerterent les en–
feigne;.s Polonoifes dans le
~euve
,
&
fe rangerenJ:
fous celles de leurs compatnotes.
Cmidrziski
courut
au-devant de ceux qui cotoyoient la rive ' les fit
rougir de porter les armes pour les oppreffeurs de
leur pays, les ramena
a
fon camp ' & tailla en pieces
quinze cens Polonois qui les accompagnoient.
Potoski fentit, rnais trop tard, la faute qn'il avoit
commife. Il lui reíloit
a
peine cinq mille foldats;
l'armée de
CmieLniski
étoit de quarante mille hom–
mes,
&
groffiífoit tons les jours. Potoski, trop foi–
ble pour tenir tete
a
tant d'ennemis, fut contraint de
rentrer en Pologne. Son armée pr 'cipitoit fa marche
au milieu de fes chariots, qui protégeoient fes flanes
par un double
rempa~r·.
Elle s'enfonc;a dans une fo–
r"t épaiífe, dont le fond marécageux rendoic la
roure auffi dangereufe que difficile. Les chari.ots ne
fervoient qu'<\ redoubler le défordr'e. Les rangs
étoient rornpus
a
chaque pas. La foret retentilfoit
de cris melés au bruit des coups de haches. Chacun
fongeoit
a
foo
falut'
perfonn~
ne s'occupoit de
'~luJ
o
G)
Q.
•