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CMI
l'avantage de s'y loger. La famine faifoit des ravages
affreux dans Sbaras
&
dans l'armée , le foldat difpu–
toit au bourgeo¡.s les plus vils alimens. Le partage
d'un.e proie dégoutante divifoit des hommes raífem.
blés par l'héroifme le plus pur.
Telle oit l'affreufe íituation des Polonois, lorf–
qu'on apprit l'arrivée du roí.
11
s'avanc;oit
a
la tete
de vingt mille hommes raífemblés
a
la hate ' mal
armés' mal payés' mais
a
qui l'exemple des affié–
gés apprenoit
a
ne rien craindre. Cafimir,
apn~s
avoir
fait faire
a
fon armée une marche forcée , campa
pres de Sborow. Le kam
&
Cmielniski
ne l'attendi–
rent pas dans leurs lignes, mais ils coururent
a
fa
rencontre avec foixante mille Tartares & quatre–
vingts mille Cofaques. L'armée de lar ' publique
n'~·
toit pas encore rangée en
batai~le
, qu'une parue
des Tartares & des Cofaques vmt fondre fur les
Polonois, tandis que le reíl:e les prenoit en queue;
apres une vigoureufe
ré~~ance ~ l'avant-gard~
fut
enfoncée les Tartares penetrerent dans les VLudes,
tour fut ¡;ris ou, maífacré. La viétoire penchoit e.n
faveur des a llies, lorfque le cafi:ellan de Sandom1r
fe jetta fur les Tartares. & les prit en flanc. Cette
diveríion danna le tems
a
l'avant-garde de fe réta–
blir & au reíle de l'armée de fe déployer.
Cmielniski
marcha de front contre le corps de ba·
taille. Caíimir ·éroit au centre, & donnoit
a
fes fol–
dats l'e>...emple du courage. Le choc fut terrible; les
Polonois fermes
a
leurs pofi:es, encouragés par la
vue de leur roi, ne laiíferent prendre fur eux aucun
avantage; il n'en. étoit pas de meme aux ailes, la
gauche écrafée , "culbutée par,
l~ cavale~ie
Tartare,
menac;oit d'entramer dans fa defatte la nune de toute
i'armée, Caíimir y vola: fa préfence rétablit le com–
bar. Telle étoit la íituation des deux armées lorfque
. la nuit furvinr' chacun la paífa
a
fon pofi:e couvert
de
e
S
armes. Caíimir exhortoit fes foldats' les com–
blot d'éloges & leur promettoit de nouveaux triom·
'
''1
f
phes : cependant malgré la
~ere contenanc~
qu1 a.-
feél:oit,
il
n'étoit pas tranqmlle. Le kam lm donn01t
peu d'inquiétudes , mais
il
craignoit
Cmielniski
&
fes
Cofaques.
Il
eífaya de le déracher de l'alliance des
Tartares.
Il
lui fit tenir une lettre, dans laquelle il
luí
rappelloir les bienfaits d'Uladiílas & les anciens
traités qui uniffoie?t les Pol<:nois
&
.l~s
Cofaques ;
illui dévoiloit enflllte les prOJets amb1ueux du kam,
que
Cmielniski
connoiífoit mieux que lui ;
e~fin.
il
l'exhortoit
a
quitter ce ramas de Tartares qlll laif–
foient aux Cofaques tous les périls de la guerre,
&
en recueilloient tout le fruit.
Le roi attendoit avec impatience
la
réponfe de
Cmie.lniski.
Mais lorfque le jour parut , il vit les
Cofaques
&
les Tartares rangés en bataille.
11
fe
prépara
a
les recevoir. Uévénement de cette jour–
née
fut
le meme que celui de la veille. Les Polonois
en eurent tour l'honneur , puifqu'ils ne furent pas
vaincus. Les Tartares &les Cofaquesrentrerent dans
leur camp. La diviíion étoit prere
a
naitre entre les
généraux.
Cmielnislci
foupc;onnoit la fidélité du"kam.
Celui-ci,
au
lieu des conquetes aifées qu'il s'étoit
promifes, ?e .rr_ouvoit par-t<?ut qu'une
réíifi:~nce
?Pi–
niatre.
Il
ecn.v1t a
u
ro1 de Po,logne pour llll offnr la
paix.
Cmielniskí,
craignant d'etre abandonné feul
a
la fureur des Polonws, demanda un accomrnode–
ment.
n
l~obtint
a
des conditions tres-dures : il fut
obligé
a
venir fe jetter aux genoux de Cafimir, le
prier d'oublier fa révolte & de luí pardonner.
Il
efi
vrai que le roi
~
fenfible
a
fon repentir, le déclara
chef de la milice Cofaque. Les députés de la répu–
blique lui préfenterent la queue de cheval & l'éten–
dard , marque de l'autorité dans laquelle il étoit
confirmé.
Tandis qu'on négocioit dans le camp de Sborow,
on coll}battoit fous les murs de Sbaras. La nouvelle
Tome JI.
C NI
475
de la P.aix _n'y_
avo~r
point
en~ore
é;é portée. Le kam
&
Cmzelmskt
avotent rera.rde le depart des courriers
pour donner
a
leurs troupes le tems d'exterminer les
Polonois.
Ceux.cife défendoient avec une confiance
inébranlable ; ils étoient réduirs aux plus crnelles
extrémités,
&
ne parloienr pas encore de fe rendre.
Enfin ils rec;urent une lettre de
Cmielniski.
Ce
gé–
néral
profita~t
de leur ignorance, Ieur mandoir que
s'ils vouloie nt lui payer un fomme confidérable, il
donneroit
a
fes troupes le fignal de la retraite.Les ha–
bitans demanderent quelques jours pour contribuer.
Pendant ce délai le traité fut publié : on reconnut
l'artifice de
Cmielniski,
&
il fut obligé de fe re–
tirer.
Ce général n'avoit point oubliél'affront qu'il avoit
rec;u
a
Sborow, ni la démarche humiliante que la
perfidie de fon allié l'avoir forcé de faire ; il négo–
cia fecrétement avec la Porte ; il obtint la protec–
tion de l'empereur ennemi né de la république. Bien–
tot la guerre fut rallumée. L'armée Polonoife s'avan–
c;a vers le Borifi:ene.
Cmielniski,
par des diveríions
faites
a
propos' fut la divifer' & remgorta quel–
ques avantages; mais enfin il fut vaincu, & s'en–
fuit. On croyoit les Cofaques domptés par cetre
viétoire , mais
Cmielniski
reparut
a
leur tete; il fut
plus
malh~ureux
encore que dans la campagne pré-
. cédente. Cependant la république, laírée d'une guerre
qui minoit fourdement fes forces, donna la paix ame
Cofaques, pardonna
a
leur chef qu'elle devoit pu–
nir,
&
rétablit les anciens traités.
Cmielniski
trouva une mort digne de lui dans
un
combat qu'illivra aux Polonois,
&
Otl il difputa la
viétoire jufqu'au dernier foupir. Tels font les prin–
cipaux traits de la vie de cet homme célebre, qui eut
la gloire de mettre la Pologne
a
deux doigrs de fa
perte.
11
charmoit les loiíirs que lui laiífoiel'\r les in–
tervalles de fes expéditions par des fefiins , ott il
s'abandonnoit
a
la débauche la plus crapuleufe. Ba–
zile, prince de Moldavie, dont la filie avoit épou(é
un des fils de
Cmielniski,
ayant été chaífé de fes états
~
-vint un jour implorer 1e fecours de fon allié. Le
chef des Cofaques étoit alors au milien des plaifirs
&
de la bonne chere.
11
fallut que le prince de Mol–
davie attendit une femaine entiere pour trouver le
moment favorable de l'entretenir. En fin il obtint une
audience, & fir au Cof.1que une peinrure touchante
& pathétique de fes malheurs. Pour toute réponfe
Cmielniski
fe faiíit d'une large coupe pleine de vin
~
&
s'adreífant
a
Bazile, ill'invite
a
la vuider, en l'af–
furant qu'elle contient un sftr remede contre tous
fes chagrins. Le prince de Moldavie fe retira indi–
gné, en difant:
J'avois .crs:
jufqu'~ci
que Les Cofa1ues
étoient des hommes, mazs
je
ne
VOLS
que trop mamee–
nant, qu'on a raifon de dire que ce font, ou des hom–
mes changés en ours, ou des ours changés en lzommes.
(M.
DE SACY.)
CN
CNÉPH, (
Myth.
)
c'efi: l'etre fupreme dans le
fyfieme des Egyptiens: ce premier etre
exifio~t
a,vant
la formation du monde;
&
de fa bouche fortit
1
ceuf
primitif, dont les aurres erres étoient érnanés. On
le repr 'fentoir fous la figure d'un homme qui tenoit
un fceptre
a
la main, ayant la tete coaverte d'un
plumage magnifique, qui marquoit fa fouveraineré
fur toutes chofes' &
a
la bouche un ceuf
~
fymbole
du monde qu'il avoit formé. Ou bien, on prenoir la
figure d'un ferpent replié en rond, tenant fa queue
dans fa bouche , pour nous apprendre qu'il n'a ni
commencement, ni fin.
e+)
CNISME, (
i11ujiq.
des anc.)
danfe
&
air de danfe
des Grecs,
qu~on
exécutoit
úu la
flúte.
(F. D,
C. )
O
o o
lJ