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CLO

fóulée

&

durcie par les nombreux troupéaúx

dont

on la charge, quelque tems qu'il fafTe.

2°.

On pour–

roit tirer parti des champs l'année de repos, en y

femant certains grains, des légumes,

&c.

J

0

On les

amélioreroit par

la

culture alternative. 4°. On labou–

reroit de la fac;on la plus convenable

a

la nature du

te'rrein'

&

l'on ne fetqit plus forcé de s'aífujettir

a

l'ufage, fouvent tres-déraifonnable. 5°. Daos

les

páys

-oill'o manque ·de f'oin

&

otr l'on a befoin de fu–

mier, n établiroit des herbages artificiels ou des

prés naturels, fuivant la nature du terrein.

La clóture d€s bois, fur-tout pendant qu'íts fónt

jeunes , eíl: auffi d'une abfolue néceffité : des qu'on

a

fait un taillis' ou que la foret eíl: coupée

a

net' on

ne doit y permettre l'entrée au b€tail, que lorfque

les jeunes plantes font aífez hautes , pour que les be–

tes ne puiífent atteindre

&

brouter

les

jeunes cnles

'ou plier les arbres. Si la coupe fe faít en jat:dinant,

&

qu'on fe propofe de laiífer le terrein en bois

~

il

faut en exclure le bétail qui brouteroit infaillible–

ment les jeunes plantes. D'ailleurs la clorure des bois

~fr

le feul moyen d'en prévenir les déprédations,

&

d'établir des bois par la tranfplantation.

_ Enfin les montagnes, que l'on, fait paturet,

&.,9-tr

l'on ne feme point' devroient erre fermées' fans cela

la propríété efi incomplette,

&

le terrein foulé

&

¡·avagé ne peut entretenir qu'une móindre quantité

de beíl:iaux.

Le~

bois n'y fauroient croitre

3!

&

le pro·

duit '

a

tous égards ' en efi diminué.

11 réíi lte done que les terres qtti ne font point fer–

rnées, produifent moins, Cy qui fait une diminution

réelle

&

fort confidérable de la richeffe nationale. La

valenr des fonds efi par conféquent diminuée auffi

pour le propriétaire. Le fouverain, le feigneur, ou

tous ceux qui tirent les dixmes, les cenfes, ou le prix

des lods

&

ventes, perdent par la diminution de la

valeur du fonds ou celle de fon produit. Dans

les

'pays oir il y a des taxes fur les terres , elles doivent

.etre moindres, on le cultivateur eft furchargé,

&

:ne peut plus faire les avances néceíiai res pour la

:tneilleure culture. En un mot, il n'efr perfonne qui

ne perde ,

&

aucun ne gagne par cette défenfe de

cloture. La permiffion achetée pour certains terreins,

de le fermer, multiplie trop les haies

&

les clótu–

,res, au líeu qu'une permiilion on un ordre général

les rendroient moins néceífaires. Il feroit done de

l'intérét général du fou verain

&

des propriétaires ;

que

toüs les domaines fut'fent libres

&

(etmés, que

les héritages grands

Ol

perits fuífertt réunis , arron–

nis

&

a

clos;

&

íi le fouverain paroiífoit d'abord

· faire quelqtte fa"t:rifice en faveur des propriétaires ,

Íl

en feroit amplement dédommagé par 1'augmenta–

tion de la valeur des fonds

&

par celle des produc-

tions. (

B

~

C.

) . ·

,

.

CLOTAIRE

U,

dixieme roi de France, (

Hift. de

France.

)

naquit en 584, de Chilperi<;, fon

pr~dé­

ceffeur ,

&

de la fameufe Fredegonde. Ce prmce

n'avoit que quatre mois lorfqu'il perdit fon pere,

qui mourut aífaffiné : il fut élevé fous la tutelle de

Fredegonde

&

de Gontran, roi de Bourgogne , fon

oncle paternel. Le comrnencement de fon regne fut

agité pat une infinité d'orages; Childebert, roi d'

A

uf–

trafie, fon coufin, afpiroir

~ .le

dépou-iller, fous

pr€~

texte de venger la mort de Sígebert

1,

fon pere, que

Fredegond.e avoit fa-it aílaffiner ; il enttoit daos fa

treizi~me

a!"lnée lorfqu'i_l fut abandonné

a

lui -meme'

par la mort de fa mere, princeífe plus capable que

digne de régner: il avoit perdu, plufieurs années

auparavant, Gontran, fon principal appui, apres

elle. Chit.debert, fon ennemi, avoit tranfrnis fa haine

contre lui

a

Théodebert

li

&

a

Thierri , fes fils, qui

lui avoient fuccédé , l'un dans fes états d'Aufrrafie,

l'autre daos ceux de Bourgogne :

Ctotaire

n'eftt pu fe

foutenir fur le

t~pne,

fi

·'-e-s

d~ux

princes, ligués pour

cto

Í

9

en faire

def~endre

, .fuírent toujours refiés unis¡,

Plufieurs bata1lles

qu'1l

foutint contr'eux l'avoient

m~s

a

~e~x

doigts _de fa perte :

heureufe ~ent

pour

lm

~~ d1~1fi0n

fe ffilt, entr

~.me, ~

ils

employerent

a

fe dettu1re, les armees qu 1ls avo1ent ievées

a

deífein

d'opérer fa rtlÍne. Théodeberr, vaincu par fon frere

fut aífaffiné peu de tems apres fa défaite,

&

Thierri

n'eut pas le tems de jouir de fa viétoire; ce prince

mourut de diífenrerie l'année d'apres.

Clotaire

fe ren–

-dit maitre de toute la monarchie, mais il abufa cruel–

lement de fa puiífance ·: moins roi que tyran, il fit

attaE:h~ r

Brunehaud

a

la queue d'un cheval indompté.

Telle fut 'ia fin d'une princeífe, fille, femme

&

mere

d'n?e

i~finité

de rois : de quatre enfans que laiífoit

Th1ern , le barbare en maífacra

de~tx

, il confina le

troifieme daos un cloitre ; le quatrierrte chercha fon

fa~ut

dans l'obfcurité,

&

fe cacha

fi

bien, que l'hjf ...

to1re n'a pu nous apprendre quelle

fut

fa defl:ínée.

Clotaire

gouverna avec une extreme foibleífe ;

&.

fi l'.on fait confifter la puiífance daos 1'autorité, ja-

"mats prince n'en eur moins que lui; il fut toujours

fubordonné

a

fes minifires' qui to us trancherent du

mon~rgue.

Ce fut fous fon regne q,ue les maires du

palats ;etterent les fondemens de cette énorme

puif~

fance qui tinr celle des rois

a

la cha1rte '

&

finit par

Fanéantir. Radon qui l'éroit d'Auftraíie, obtinr de

ne po.uvoir etre defiitué; cette inamovibilité s,éten–

dit aux poífeífeurs des grandes charges de l'état,

&

d~s-lors

le tróne chancella fous les légitiQ'les maitres.

Clotaire JI

mourut en

628,

&

fut enterré dans

l'églife de Saint Germain-des-prés ;

il

éroit ágé de

45 ans; fon regne égaloit prefque fon age.

o'ñ

peut'

dit l'auteur de

l'Abrégé

Ch.rfJnologique,

temarquer

trois chofes fur ce prince: il eft le troifieme roí qui ait

réllni toute la monarchie; il eft le {econd dn nom;

&

par une defrinée attachée

a

ce nom' ayant eu pour

partage le royaume de Soiífons, le moins coníidéra–

ble de tous, il réunit tous les autres, ainíi qu'avoit

fait Clotaire I, fon aieul. 11 avoit eu trois femmes ,

Haldetrude, Be-rtrude

&

Sichilde : illaiífa deux en–

fans , Dagobert qui lui fuccéda,

&

Charibert qui

eut une partie de PAquitaine, ma-is plutót comme

appanage que cpmme royaume.

De tous les hifioriens qui onr traité de I'hifioire

de

Clotaire 11,

aucun n'en a parlé

av.ec

plus de vé–

rité que M. Velly; voici le tableau qu'en fait cet

excellent écrivain :

~'

clefi en vain, dit-iL, que les

hifioriens de fon tems ; ou trop efdaves, ou trop

comblés de fes bienfaits , repréfentent ce monarque

comme un prince jufre

&

débonflaire ; fes aéhons

nous le peignent fous d'autres couleurs; l'ufurpation

du trone de Thierri, le maífacre des petits-fils de

Brunehaud, la mort cruelle de cette reine, celle de

Bofon, eelle de Godin, fils de Garnier: tour prouve

qu'íl n'avoit ni -cette inflexible équité, ni cetre in·

croyable douceur que lni donnent fes panégyrifies.••

ce font des taches fi contraires

a

l'efprít d'équité'

aux loix de l'honneur, aux maximes du chriftianif–

me, qu'il efi impofilble de les excufer. I1 efi hon–

teux pour l'humaniré, que le fiecle de

Clotaire JI

n'J"

ait vu ni injuíl:ice, ni Cntanté; au tefie , on ne peut

di(convenir qu'il n'ait été un princé vaillant

&

brave;

habile dans l'art de gouverner, populaire, affable

~

charitable pour les pauvres, libéral envets les égli–

fes, zélé pour l'obfervation des úiints canons, ami

&

proteéteur ardent de tous les ferviteurs de Dieu..

o

c'eft

a

lui que nous devons le code des loix Alle–

mandes ; elles furent rédigées

&

mifes par écrit daos

un parletnent de trente-trois éveques,

&

de trente;.

quarre ducs aífemblés fous fes ordres :

il

avoit l'ef–

prit orné, aimoit les belles·lettres, fe piquoit dé

politeffe

&

de galanterie; fa complaifance pour lé

beau

[exe

alloit

a

l'exces; on Jui reproche

fon

ex.;.

treme

paffion pour la chaife

,~