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C IM

d e Fleimbs., &. l'un de ceux ol! paífereet

&

féjourne–

·.renr.autrefois les

Cimbres,

lors de 1eur expédition en.

l talie.

(D. G.)

§

CIMET LERE, f. m. (

l'dédecine .)

L'on donne

ce nom

.a

un efpace de ter rein, entouré de murs

p lus ou moins élevés , dans lequel on enten:e les

morts.

La putréfaélion s'empar e de

~0s c?~PS

des qu'ils

ceífeat

d

etre animés par Je,princ1pe

VItal.

Ce mouvement inteftin dét ruit leur tiífu,

&

par

hii les .cadavres deviennent ..autant de foyers d'oU.

s'exhalent des miafmes déletel:res capables de

pro–

<luir.e les plus

funeíl:~s

effets ,

~n

infeB:ant l'air que

·.nous refp irons

&

qm nous env1ronne.

Voye{

AI-R

.& ,

P .UT RJDIT.É ,

D i8 . raif. des Sciences

~&c.

C'efr pour prévenir

les

fuit

es de

cett.e i nfeél:ion

gu'on donne la fépulture aux .mor.ts.. Si des motifs

p ar ticulie rs ont fait abandon111er 'I'ufage de les brft–

l er ,

&

ont fait prendre

e

parri de rendre nos corps

.a

la terre d'ol1

jJs

foht fortis

~

on ne les foufrrait

pas

a

la putré'faB:ion en les lui confiant. La couche

terre nfe, qui les recouvre, rend feulement cette

.put réfaél:ion plus lente;

&

comme

Ja

terre eft per–

?.méable , les érnanations cadavéreufes la percent & fe

:me lent .né.ceífairemet'lt

a

l'air qui touche la furface .

des lieux confacrés a l'inhumation. L'infeél:ion, qui

-€n réfulte ,

e1l:

infiniment moins grande qu'ellc ne le

.íeroit' fi les ca·davr es pou.rriífoient

a

l'air libre' mais

d le peut avoi r aífez d'intenfiré pour deveni<t perni–

.Cieuíe,

&

l'on ne doit pas pe

rdre de vu

e cet te vé–

ni ré , l,orfqu'il eíl: quefiion de confrrui.re un

cimetiere.

.Faire enforte que l'air r.l'y foit jamais aífez infeét:é

p ou

r etre da

ngereux ' ou que l'infeél:ion ' lorfque

fon

intenfi.té

efi inévirable, ne puiífe

y

caufer au–

~un

fu

nefte accident; voila ce que l'on doit fe pro–

pofer.. Par qu els mo

yens réuf

fira-t-on

a

empecher

-que cette infeétion n'

a

cquie.re une intenfité redou–

t able? C'efr ce qu'on découvrira en fe rendant raÍ·

fon de l'effet de la terre fur les émanations cadavé–

reufes , de la formation des vapeurs qui réfultent

du melange de ces émanations avec l'air'

&

de l'ac–

tion-de l'air fur ces vapenrs.

Q uoique la terre foit perméable ,

&

que dans les

ctmetieres

le fe u central, de concert avec la fermen–

tation pntride , faífe exhaler de fon fein les fubílan–

ces volatiles qu'elle renferme , il efr certaia que ,

par leur denfité , les parties intégrantes de

la

terre

genent cette exhalation,

&

qu'agiífant comme un

.:filtre, elles fnbtilifent les écoulemens cadavéreux

€n s,oppofa nt

a

l'émanation des molécules animales

les plus groffieres.

Mais il efi également certain que les fubfiances ,

<¡ni

font volatifées, partant de tous les points de la

fu rface des cadavres, s'échappent dans di1férentes

direétions,

&

fortent de terre fous des angles plus

()ll

moins aigus , de maniere que fi plufieurs cada–

v res fon t rapprochés les uns des autres, les rayons

.d'écoulement fe réuniront néceífairement.

Jl fuit de-la que les exhalations cadavéreufes au–

r ont d 'autant moins de deníité , que les cadavres

.feront plus pr ofondément enfouis , mais que pou–

vant en acqué rir par leur r ' un.i.onX' elles feront en–

cere d'au tan t m

oins de

nfes , qu'il

y

aura plns de dif–

t ance

entre

ces

foye.rs

putrides.

Ces émanations

a

u

fo rtir de terre fe melent

a

l'air

{c;>us forme de vapeurs ,

&

eelles· ci font d'autant

plus fenfibles , qu'elies ont plus de denftté.

, L'air

e íl:-it

~e

&

tient-il en

diírol~1tion

peu de mo–

lécules aqueufes, il abfo rbe avec facilit é les émana–

tions cadavéreufes ,

&

les diffout

fi

complettement ,

que leur diviíion, portée auffi loin qu'il efr po:ffible,

l es

fait échap_per aux feos .

El

les fe condenfent

&

<l~viennent

fenfibles

fi

l'air

e.fr

humide ,

&

elles le

íont

.xnem~

d'autant plus

~ qu~ '~

r uide étant

p_lus

CIM

cha rgé d'eau, l'anio n de fes molécules avec celles

des émanations fe fait plus difficilement.

Le volume de l'air influe également fur le pe

u

de

clenfité des vapeurs. C'eíl: en -cédant

a

la force at·

traB:ive des molécules aeriennes

&

en fe logeant

dans _leurs interftices que les corpufcules , exhalés

du

fem de la r.erre , forment ces vapeurs.. Les molé–

cules aeriennes font-elles tres-nombreufes ·, eu égard

aux corpufcules ex.pofés a leur aélivité

elles fe les

parra.gent

.&

les di v.ifent de forte ·que , r6pandus dans

une maífe conúdérable, ceux--ci ne s'uniífent

a

celles–

la qu'un

a

.un '

&

les vapeurs ra-réfiées affeél:ent foi–

blement les fens. Le contraire arrive , íi la rnaífe

aerienne efi moins volumineufe' chaque molécule

d~air

eíl: forcée de fe charger de plufieurs corpufcules

cadavéreux ,

&

la denfité des vapeurs eíl: d'autant

plus grande, que le volume d'air eíl: moindre.

Mais c'eft dans fes couches inférieures que fe fait

d'abo'rd cette union

&

la pefanteur des fubíl:ances

qui pénetrent ces couches , faifant continuellement

ohfiacle

a

leur élévation ' leur difpedion dans un

grand volume d'air ne peut avoir lieu qu'autant que

le.s

couches fup érieures ou collatérales viendront fuc–

ceffivement prendre la place des inférieures. Si l'air

efi: íl:agnant

&

immobile, les couches inférieures fe–

ront biento t fatur ées des corpufcules exhalés,

&

les

vap eurs qui réfult eront de cette diífolution, acqne-

'

reront une deníité coníidérable•

Ce ne feroit pas aífez que l'air des couches infé–

rieures füt quelquefois renouvellé, il faudra encore

qu e l'agitation de la maífe aerienne' capable de pro–

duire cet effet, foit continuelle , o u du moins tres–

fréquente.

Les vapeurs réunies

&

condenfées par la durée

de la ftagnation des couches inférieures, ne feroient

pas aífez promptement divifées par le mouvement

momentané qui leur feroit communiqué,

&

ces

va–

peurs, pouífées alors en maífe, pourroient devenir

d'autant plus pernicieufes, que ce mouvement feroit

plus fubit

&

plus rapide.

Cet inconvénient fera cependant bien fouvent iné–

vitable ' paree que l'humidité' occafionnée par' les–

pluies, donnera néceífairement de la deníité aux va:.

peurs' en s'oppofant

a

leur diífolution; paree que

la raréfaB:ion , caufée par la chaleur , néceffitera

cette denfité, en rendant l'air immobile

&

fragnant;

paree qu'enfin la réunion de ces différentes caufes

condenfera ces vapeurs. Ainfi l'air des

cimetiBres,

par

l'effet des pluies & ·de la chaleur, ou par leur con–

cours, deviendra fouvent capable d'infeéter cemc

qui le refpirer0nt' foit dans le lieu meme ' foit dans

le voifmage , fuivant la direB:ion

&

la véhémence

des vents.

Enterrer profondément les cadavres ,

&

mettre

entr'eux une difiance coníidérable; placer les

cime–

tieres

dans des endroits

oi1

l'air foit le moins humide

qu'il eíl: poilible,

&

jouiífe d'une liberté qui puilfe

favorifer le mouvement de toutes fes couches; voila

done les moyens d'empecher que les écoulemens ca–

davéreux ne forment des vapeurs d'une denfité dan..

gereufe,

&

que l'air dans les

cimetieres

ne foit jamais

aífez infeB:é pour etre pernicieux.

Mais comme cette infeB:ion e'fi fouvent inévita–

ble , il faut encore que les

cimetieres

foient íitués de

fac;on que les vapeurs infeB:es qu'ils fourniífent ne

puiífent etre portées fur des Jieux habités ' qu'ils

en

fo ient aífez éloignés pour qu'elles aient

le

tems d'etre

diífoutes avaot d'y arriver,

&

que la nature qes

v ents, capables de les

ch~rrier ~

favorife leur

diífo~

lution.

A

quelle profondeur faut-il enterrer les morts?

Quel efpace doit-on ailigoer

a

chaque fépult

?

La folution de ces problemes

efi en

core néceífaire

p_our

pouvoir

déter~~e¿:

les

CQ.nd~

t~ops

que

doi~