CHR
Des foins pacifiques occuperent le reíl:e de fon regne.
Il
groffit fes tréfors par la vente des fiefs que l'ache–
teur ne pouvoit po:lféder que jufqu'a ce qu'un gen–
tilhomme plus riche en offrit un prix plps confidé–
rable.
11
valoit mieux fans doute mettre fur l'ambi–
tion des nobles cet impot déguifé, que d'appauvrir
réellement l'état' en cherchant
a
l'enrichir de la fub–
il:ance du peuple.
Chriflophe
établit dans les villes
&
dans les cam–
pagnes, une police jufqu'alors inconnue, fit payer les
dixmes aux eccl éfiafiiques. D'apres fon réglement,
un tiers de ce tribut appartenoit
a
l'éveque' un tiers
au curé, un tiers
a
l'églife paroiffiale. Le roi favo–
rifoit ainíi le clergé, paree qu'il le craignoit ;
&
le
dergé ne troubla point l'état, paree qu'il craignoit
Chri{lophe.
Cette inquiétude réciproque a1fura le
bonheur des Danois. Ils payoient un dixieme
a
l'é–
-glife, un clixieme au roi,
&
fe trouvoient heureux,
en achetant a ce prix leur tranquillité.
Il
confirma
les privileges accordés au-x différenres villes dLt
royaume,
&
combla des m "mes faveurs plufieurs
villes Anféatiques : leur puiífance lui donnoit de
l'ombrage' il eut voulu les opprimer; mais il fentoit
toutes les difficultés d'une pareille entreprife. Tous
les prínces voifins éroient intéreífés
a
protéger des
vill~s
qui fervoient de frein
a
l'ambition des rois de
Danemarck. Ainíi
Chriftophe,
défefpérant d'aífervir
ces petit's peuples libres, aima mieux s'en faire des
alliés,
&
il
y réuffit. Tant de bonté pour les étran–
gers avoit attiré dans le Danernarck une foule de ces
hommes indifférens fur le choix de leur patrie, qui
p'en connoiífent d'autre que le pays oirla fortune
le~
appelle.
n
leur avoit donné des fiefs' & les admet–
toit meme aux charges publiques. Les D anois mur–
murerent ,
&
Chrijlophe
congédia les étrangers.
11
continuoit
a
réprimer les abus '
a
établir de íages
loix pour le commerce
&
l'agriculture, lorfque la
rnort l'enleva en
1448.
On
prétend qu'en rnourant
il
exhorta les feigneurs -
tle fa cour
a
lni choifir un fucceífeur qui achevat ce
qu'il n'avoit pu lui-meme entreprendre, la ruine de
la ville de Lubec. ll ajouta meme que la guerre qu'il
méditoit contre cette république étoit l'objet des
foins économiques qu'il n'avoit point fufpendus pen–
dant tout fon regne,
&
que les tréfors gu'il laiífoit
devoient fervir
a
envahir cenx des Lub 'kois.
Chrijlopheavoit
épouféDorothée, filie
du
margrave
Jean de Brandebourg. Pontanus a:ífur e intrépidernent
que ce roi du nord avoit cherché une femme au
fond de l'Egypte , que le Soudan avoit confenti
a
luí
donner fa tille ; il cite meme la lettre du prince
M
u–
fulman, qu'il nomme
Balthatar.
Mais c'étoit Amurat
qui régnoit alors,
&
dans un fiecle de barbarie,
Amurat plus barbare que fon fi.ecle meme, ignoroit
peut-etre qu'il exifioit un
Chrijlophe
a
plus de mille
lieues
de
fes états.
Tout le Nord regretta ce prince. Jufqu'alors on
n'avoit vu que des rois belliqueux armés ou contre
leurs voiíins ou contre leurs fujets meme. Celui-ci
n'avoit fait la guerre qu'aux vices de fon rems
&
auxabus anciens. Ceux qui connoiífent les hommes,
conviendront que tant de viétoires remportées fur
les préjue1és nationaux n'étoient pas moins difficiles
que
celle~
aue fes prédéceífeurs avoient remportées
fnr
les Vandales
&
les autres nations voifines. Si le
nom
de héros efi le partage des princes qui détrui–
fent le genre humain' quel nom réferve-t-on
a
celui
quj l'éclaire
&
le
rend heurenx?
(M.
DE SACY.)
CHROME, (
Mu.fu¡.)
On appelloit quelquefois
chrome
ce qu'on appelle ordinairement
diete:
dans ce
f.ens, on difoit
chromejimple, chrome double
,
chrome
triple'
ce q\Jti revienta dieze enharmonique mineur,
dieze chromatique, & dieze enhartnonique majeur.
Tome
11.
CHU
Poyez
DIEZIS, (
Mujiq.) Di8.raif. des Sciences,
&c.
(F. D. C.)
<?HROTTA, (
~ujic¡.
injl.)
efpece d'iníl:rument
anc.tennernent ufite par les Anglois, qui le
tlOm•
mo1ent
crowde.
Du Cange veut que ce fut une ef–
pece de flute ouunecrotale.
(F. D.
C.)
*
§
CHTONIES, '' fetes que les Hermioniens
~élébroi.e nt
en l'honneur de
Cére~,
a laquelle on
~mm?lon
pluíieurs
v~ches:
Ce facnfice ne fe paffoit
Jamats fans un prodige' e
ea
que du meme coup
dont la premiere va che étoit renverfée, toutes les
aut~es to~boient d~
memc coté». Quand les quatre
gem1fes, da Paufamas dans fes
Corinthiaques,
font
aupres dLt temple, on l'ouvre, on en fait entrer une
&
l'on ferme
au~-tot
la porte; en meme tems qua:
tre matrones qUI font en -dedans aífomment la vic·
time &.l'égorgent; elles rouvrent enfuite la porte
pour laiífer enrrer la feconde viétime
&
de meme
pour la troifieme
&
pour la quatrie:ne
qui font
aiqíi
égo~gées
les unes apres les autres p;r ces ma–
rrones. S1 on les en croit, les trois dernieres vic–
ti~es
tombenr touj_ours du meme coté que la pre–
miere, & cela fe d1t comme un prodige. Paufanias
n'a garde de dire que
du meme coup dont La premiere
vache étoit renverfée, toutes les autres tomboient du
me–
me cóté. Lettres fur
t'
Encyclopédie.
CHUNDA,
(.m.
(
Hifl. nat. Botan.)
efpece de
fvlanum,
morelle du Malabar, tres-bie.1 gravé avec
la plupart de fes détails par Van-Rheede, dans fon
Horttts Malabaricus, vol. 1/.pl.:znc.XXXVII. p.
69.
Les Brames l'appellent
dolari.
C'eft
lefolanum fpi–
ne>fum Malabaricum
de Jean Commelin.
C'efi une plante annuelle qui s'éleve fous la forme
d'un buiífon fphéro1de de trois pieds de diametre ;
a.
racine ligneufe brupe' de fix lignes enviren de
dl~metre? lo~gue
de
q~_atre
a
cinq pouces' rami6ée;
auge cylindnque' moelleufe a
u
centre' ramifiée'
a
fix pouces au-deífus de fon origine , en plufieurs
branches alternes ouvertes fous un angle de
45
dé–
grés, rouge-obfcures, veloutées, couvertes de poils
épais étoilés,
&
hériífées d'épines coniques droites
vertes, longues de trois lignes, une fois moins lar–
ges,
femé~s
á
des diíl:ances de fix lignes enviren.
Les feu11les font alternes, difpofées circulaire–
ment au nombre de cinq
a
fept le long des branches'
elliptiques , pointues aux deux bouts, longues de
trois
a
quatre pouces ' une fois moins larges' mar–
cp..:tées de deux
a
u·ois ondes fur leurs bords ' cou.–
~ertes
de poils épais, comme les tiges, verd-foncé
deffus' plus claires deífous' relevées d'une cote
épaiífe rarnifiée de trois paires de nervures rougea–
tres femées de quelques
épin~s
coniques comme
celles des tiges,
&
portées fur un pédicule cylin–
drique une a deux fois plus court qu'elles' hériifé
de polls
&
d'épines cqmme les tiges.
Sur le coré de l'aiífelle des feuilles fupé rieures fort
une fleur une fois plus-courte qu'elles, bleu-clair
~
onverte en étoile
d'un
bon pouce de diametre,
&
portée fous un angle de
4
5
dégrés, fur un péduncule
de eNte longueur,
tUl
peu renflé vers fon extrémité
&
fans épines.
Chaque fle1.1r eft hermaphrodite
~
mono
pétale,
réguliere., pofée au-deífous de l'ovaire. Elle confi.íl:e
en un calice verd d'une feule piece '
a
tube court
évafé períiíl:ent' a cinq divifi.ons triangulaires ' ou–
vertes inégalement' une
a
deux fois plus longues que
larges' femées de quelques épines; en une coro!le
bleu-clair, monopétale, prefque une fois plus lon–
gue que le calice'
a
tube court
é~afé
horifontale–
m~nt,
pa:rtcagé prefque jufqu'a fon milieu en cinq
diviíions égales triangulaires, une fois plus larges
que longues .
A
la bafe de ce tube fogt attachées cinq
étamines une fois plus courtes que
la
corelle'
a
an–
t.hetes longues prefque feíftles jaunes, rapprochées
Hhh