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CHR

rindépendance ; on augmen .oit la puiífance des

grands par de

nouveau~

domames; enfin,

d~ns

ce_t e

négociation on n oubha gue le pcu ple qu on ladfa

dans l'oppreíiion

Otl

il gémiíf?it.

Ckriftoplze

, qui n'é–

toit point a

vare?~

fern:ens ,

¡u~a d'o~ferver tous_l~s

articles de ce traite. Ma1s la nauon qu1 ne s'oubbott

pas elle-meme , préfenta au1Ii fes remontra nces par

la voix des communes. Le notweau roí promit d'al–

lé"er le fardeau des impots, de favorifer la circula–

ti~n

du commerce' de veiller

a

l'adminifrration de

la jufrice, d'encourager l'agriculture; il promit enfin

tout ce qu'un bon roí exécute fans rien promertre.

A

ces conditions

Ckrijloplz.e

fut proclamé

a

la diette

de Vibourg, ainG. que fon fils Eric, le

2

S

janvi r

13

20;

mais ils ne furent couronn

~

s qu'au retour de

l'archeveque de Lunden qui étoit allé fe plaind re au

pape de ce qn'Eric lui avoit oté l'ile de Bornholm.

Chrijlopke.

la lui refiitua, pour mectre la cour de

Rome

&

le clergé daos fes inté rets. La

cér:ém~~ie

fe

fit fans trouble, mais non pas fans une 1nqmetude

fecrette de la part des affill-ans.

Cltrijloplze

qui fentoit que fon affermiífement fur

le trone, dépendoit plus des grands

&

des princes

voifins que du peuple, fe fortifia par deux puiífantes

alliances, l'une avec Louis, margrave de Brande–

bourg,. fi[s de l'empereur Louis de Baviere; l'autre

avec

G~rard,

comte de Holfiein. 11 donna Rugen,

Barth, Grimm

&

Loyz.its

a

Witi:!las, duc de

Pomé~

ranie ;

&

Roftoch

a

Henri, prince de Mektenbourg,

a

qui Eric Menved

1

'avoit en

gag~

; car les rois de

D anemarck, lorfque leurs finances ne {uffifoient pas

aux befoins de l'état ou

a

leurs plaiíirs' engageoient

pour quelques années une portíon de leur domaine

a

des hommes pniífans qui leur pretoientdes fommes

coníidérables,

&

joni:ífoient des revenus des fei–

gneuries aliénées

j ufqu'at~

terri?e

?

é

par la

conv~n-

-tion. Mais lorfque le pnnce eto1t f01 ble

&

le fuJ et

puiífant, la refiitution éprouvoit de .grandes diffi–

cultés. L'églife tóujours z ' [ée pour le bien de l'état,

montroit un empreifement généreux

a

preter de l'ar–

gent aux rois fur -de pareils gages,

&

c'eíl: par cette

voie fur-tout qu'elle s'étoit tellement enrichie daos

le Danemarck, qu'elle a poífédé tres-long-tems la

plus belle &_la P.lus

~rande

partí e _de ::e ·royaume.

Tantde btenfalts repandus fans chotx

&

avec pro–

fuíion, tant de revenus dont

Chriflopke

s'étóit privé,

le forcerent

a

violer fa promeífe folemnell e

&

a

établir des impots Tant que le peuple feul en fut

charO'é , il gémit en filence: le roi les étendit fur la

nobl~ífe,

&

elle en murmura ; enfin il voulut y

{oumettre l'églife ,

&

la révolt.e fut décidée. L'ar–

cheveque de Lunden menas:a

Chriflophe

de le dépo–

fer. Celui-ci rentra

a

main armée daos les biens qu'il

avoit engagés ; c'étoit réparer une imprudence par

une autre. Bientót tout le royaume fut en armes, la

Zélande en peu de tems devint un défert, la Scanie

un

thé~hre

d'horreurs, le refte du royaume un champ

de bataille,

&

les Danois s'égorgeoient les un les

a ut res, pour punir leur roi de leur avoir manqué de

parole.

ur ces entrefaites, Eric , duc de Slewigh , paya

tributa la nature; illaiífoitfon duché

a

Valdemarfon

fils, enfant trop foible pour fe défendre lui-meme ,

&

qui dans des circonitances

ti

critiques ne pouvoit pas

choiíir un d 'fenfeur qui ne

fut

fon ennemi.

Chri(lo–

plu.

fe déclara fon tuteur. Gérard de

Rend~bourg

prit

le meme rirre. Tous deux foutinrent

a

main armée

les pr

1

tentions gu'ils

1

avoient

a

la tutelle '

&

rav?ge–

rent le patrimoine de Valdemar, fous prétexte de le

lui conterver. O n fent aírez que, ú leur deífein eút

ét~

d'adminifrrer avec fageífe les biens de leur pu–

pille, pour les lu i rendre au terme de fa majorité, le

titre de tutenr n'auroit pas allum' e.ntr'eux u:1e ja–

loufie anffi ive.

Chrijlaplze

inveílit Gottorp ; Gérard

e

,....!

42)

parut,

&

lui préfenta la ba <tille. Le roi fut vaincd,

&

voulur chercher un

al\

ie a

1

centre d fe

rat

;

mais il n'y rencontra

ql{e

des amis chancellans

1

noble[e armée contr lui, le

el

rg~

accumulant

ou~

trages fur outrages ,

&

1 1

eup!e, mHrumenr de fes

propres malheurs, fer ·ant avec fureur les int ' r "rs

des grands. On le

d~clara

d

~

hu de tout droit aa

gouvernement:

a

cette révolution

ú1cc .

da une anat:–

chie

plus

funefle cent fois qne le defpotifme mt!rne;

& _le peuple fe dG>nna milie tyrans, en dépofant un

fOl.

~a

haine des rebetlcs s'étendit jufques fur Ie jeune

&

m~o~ent

Eric

CJ_UÍ,

en combatranr p ur fon pe re,

ne

fa~foH

que reo plir fes d, irs de fu jet

&

de fils.

Traht par fes foldats , il fm jerte dans nn ca hot.

Clzrijlopke

en le perdant, perdit tour efpoir; il avoit

cru que les gra ces de ce prince, fes venus tQn cou–

rage calmeroicrrt la révolre,

&

qu'it ieroit

m~diateur

emre fon peuple

&

lui.IL

s'enfuit, a mcndier des

fecour~

chez fes alliés, revient,

&

appt·end que fon

ennem1 G érard de Rend<>bourg vienr d'erre pro–

clamé généraliffime

&

régent du ro -Janme. Bientot

il efi enfermé dans Vordinbourg par G 'Tard lui–

meme, obtieht la liberté de fe retirer en Allemagne,

defcend daos l'ile de Falfier ,

y

efi affiégé encore ,

promet de fe confi.ner

a

Rofroch,

&

n'obferve pas

mieux cetre feconde capitulatio n que la premiere..

Les états fe crurent autorifés alors

a

mettre le ú:eptre

dans le mains du jeune Valdemar; il fut proclamé,

&

les grands qui daos cette affembl ' e diél:oient tous

les fu:ffrages , ne les réunirent en fa faveur

ue paree

que{a foible:ífe, favorable

a

leur ambition, lenr laiífoit

l'efpoir de régner fous fon nom. Ton les feigneurs

dépoífédés rentrerent aufú-tot dans leurs domaines;

mais cette révolution m"me fit naitre entr eux des

difft!rends dont

Chriflophe

fut profiter. Il fit ferner en

Danemarck des letrres pathé:tiques, o

u

íl.

peignoit

fon repentir avec des traits ú touchans, qu'ils fai–

foi ent naitre les memes remords dansles creurs les

plus endurcis. Le peuple o uvroit le yeux

&

com–

mens:oit

a

s'appercevoir que la proteél:ion úmulée

que les grands lui

<~ccordoient,

étoi t une oppre.ffion

véritable. 11 fe fait tout-a-coup une révolution dans

les efprits : on croiroi't méme

qu~il s~en

efi fait une

dans le cceur de

Chri(lophe.

Ce n'eft plus ce prince

terrible jufques daos fon infortune' fongeant

a

fe

venger lors meme qu'il ne pouvoit fe dé{¡ ndre; il

paroit

a

la t''te d'une petite arm 'e ' portan l'épée

dans une main, daos Pautre une amniftie générale

pour fes ennemis. Cette clémence politique attire

&

le peuple roujonrs prompt

a

rentrer daos les bor–

nes du devoir comme

a

en fortir'

&

le clergé jaloux

de la puiiEmce des adminiíl:rateurs du royaume. Eric

eft arraché de fa p rifon ; mais bientót ceux m"me

qui l'avoient clélivré s'aífurent de fa perfonne. Les

Danois font bartus par Gérard pres de Got torp. Ce–

pendant

Chrif!ophe

foumet la Scanie fans effuíion de

ÚtnO',

&

voir fon partí fe groffir de jour en jonr. Le

ver~ige

qui fuit le bonheur lui fait oublier des ména–

gemens néceífaires d;ws fa fituation; il fait arreter un

éveque, le pape, d'apres la conftitntion de Vedel

(V.

ci- d v.

CHRISTOPHE

I.),

lance tln interdit fur le

royaume; mais

1~

bruit des armes, le choc des ca–

bales, le flux

&

reflux des révolutions qui fe fuc–

cédoient

fi

rapidement , ne permertoient guere de

s'appercevoír des foudres dn

Vat~can.

Cependant

Cluijlophe

engageo1t de nouveaux do ..

maine

a

fes alliés' pour payer leurs fervice

&

con–

ferver lenr amitié. Gerard fe

\rit

abandonné de rous

fes partifans; il ne lui refioit dans fa mauv aife for–

tune que la reifource de perfuader au penple, que

n ayant combattu que pour le bien public,

le

mal–

heltf ayant rendu

Chrifluplze

plus digne du

treme,

&

la nation paroiífant

l'y

voir remonter av e plalfir