CAM
effet
fur-tout apres tme bataille gagnée, ou la prife
'
.
de quelque place Importante.
XIV. Il faut s'établir
&
s'affermir dans quelque
poíle qui-foit. comme un centre fixe ,
~ d'o~1
l'on
puiíle foutemr tous
}es
mouvemens q.u ?n fait en–
{uire · fe rendre maitre des grandes n vieres , des
paífages,
&
bien former fa ligne de communication
&
de correfpondance.
XV.
((
Un général aoit s'étudier
a
con~oitre
le
,, dégré de courage
&
de talent des officiers
&
foldars
, de {on a.rmée , pour les employer ou ils peuvent
, rendre le plus de fervice ,•.
L'
empertur Léon,
lnjlit.
XX.
Il ne doir confier des commandemens qu'a des
officiers dont il connoiífe la bonne volonté, le zele
&
la capacité. (( Il y a, dit M. de Maizeroy, un art
,, de conno1tre les hommes ,
&
de les mettre chacun
'' au pofie qL!i lhi
convie~t.
"?
n ot_fi.cier d'un caraétere
· , vif
&
impetueux, p_lcnn d ambltlon, efi. excellent
, pour un coup de
~am,
une atraque de VIv,e
for~e;
, mais
fi
on l'empl01e pour une occafion ou tl taut
, beaucoup de prudence
&
de tetenue, il ne pourra
,, fe modérer, il paífera les bornes qui lui feront pref–
,, crites, & déconcertera tous les projets du général
, en chef. L'armée Angloife, fauvée du coupe-gorge
, oi1
elle s'étoitjettée
a
Ettingen, en efi un exemple "·
Coursde Taaique, maximes.
XVI. Il efi eífentiel de donner fes ordres le plus
clairement &.le plus fuccinétement qu'il efi poffib le,
&
toujours pa écrit ,
a
moins que l'occaúon & le
tems ne le permettent point.
XVLI.
H
ll faut que les foldats trouven t leur vie
~'
agr,éable, qu'ils rempliífent leur de voit avee gaieté ,
,
&
qu'ils aient de la patience dans les travaux. Ceci
,
efi !'augure le plus
~er;ain
des bot?s
fu~ces
».
(<
La préfence du general , fon a1r gax, quelques
"mots flatteurs
&
perfuafifs, infpirent de l'ardeur aux
,, officiers
&
aux foldats.
L'empereur Léon.
Maxime
,, admirable , dit le traduéteur, dont les généraux ne
" fauroient trop fe· pénétrer. Combien
y
en a- t-il q ui
,) appefantiífent ·te joug ioutilement,
&
rendent le
" fervice dur & Hkheux
H
?
XVIH. On fera obfetver la difcipline la plus exaéte
&
la plus févere; on maintiendra les troupes dans
un exercice continuel :une armée íe fortifie,par le
tra vail,
&
s'énerve par l'oifiveté.
XIX. Quand 'on a des troupes nouvelles , le
moyen de les aguerrir , efi de ne fdire a ve e elles que
des démarches sl'tres, & de les -accoutumer- peu-a–
peu
a
voir l'ennemi.
H
Si l'on peut faire un fiege , dit
'' M. Maizeroy, elles s'habitueront au péril , ílnon on
'' formera diverfes entreprifes de peu d'importance ;
,, rnais
il
faut prendre garde de s'y faire battre. C ela
'' n'e!l: indifférent que pour une puiífance qui a des
"fourmilleres d'hommes, comme le czar Pierre
1,
" qui comptoit les pertes pour rien, pourvu qu'il
»
aguerr1t fes Mofcovites : il ne faut jamais , dit Ve–
" gece, mener des foldats au combat, qu'on ne les air
,, éprouvésauparavanr.
11
efi fort diffé.rent d'avoir de
'' vieilles troupes o u des milice-s_, des foldats qui vten–
,,
nent de faire la guerre, ou des gens qui font depuis
, quelques années fans rien faire : on peut compter
, pour nouveaux foldats tous ceux qui n'ont pas fait
,,
la guerre depuis long-tems ''·
XX. "
11
efi bon de tater fon ennemi pour dcher
de connoitre fon caraétere. S'il efi audacie1tx, taire
enforte de l'irriter & de l'eng ger
a
quelque mouve–
ment hazardeux dont on le puniífe. S'il eíl ti mide
&
cr,aintif, l'étoAnner par des attaques
vives
&
inopi–
nees .,,
Le mem(.
XXI. 11
ne fuffit pas de faire des mouvetnens avec
une armée, pour obliger l'ennemi d'en faire auffi.
Ce
n'efi pás le mouvement feul qui l'y forcera; mais
l'objet de ce mouvement,
&
la maniere dont il fera
fait.
D~s
molwemens fpécieux, comme l'obferve le
CAM
roí de
~ruífe
,
n~
Teront pas prendre le change
a
un
en~e,mt
favant; Il_faut pre?dre. des
pofi~rions
folides
qml engagent
a
fatre des reflexwns
&
le réduifent
a
la néceíiité de quitter fon pofie ; fe camper fur nn
de fes flanes ,,s'approcher de la province
d'oit
il tire
fes fubfiílances
~
fe
me-t~re
entre lui
&
fes places ,
menacer fa capnale , hu retrancher les vivres
&c.
ou faire quelque díverfton importante qui le force
d~
marcher avec tome fon armé:. On ne doit ja_mais
faire de mouvement fans en a·votr de bonnes raifons.
XXII. Il ne faut j_amáis confier la sureté de toute
une. armée
a
la vigilance d'un fimple officier. Les ·
partts & les patrouiltes
q~1'on
envoie aux nou ve lle-s
&
pour reconnoitre , ne doivent erre rega rdées
c¡ue comme des précautions fupertlues.
11
faut eífen–
tlellement prendre toutes les connoiifances que l'on
peut par
foi-~eme.,
par fes e fpions , par d es défer–
t~.ur~ ,
?es pnfo.nniers , par qu elqu'un d'a droit
&
d
mtelhg~nt, 'qL~ l ·'
a
l.a
fa v~ur
d,u terrein, fe glifTe
dans un heu d ou tl pmífe bten decouvrir
&
ob~
r er
ce qui fe paífe chez les, ennemis; on ne pe ut fur-–
tont trop
f~
méfier des transfuges qui, fou vent font
envoyés ex pres pour
~romper
par leurs rapports
ou pour quelque commiffiqn dangereufe .
·'
XXHI.
On jugera du nombre des ennemis, non
par l'étendue de leur armée,
mai~
en examinant
avec ,attention leur profondeur; en diilinguant la
véritable de cene qui ne fera . qu'appar cnre '
all
moyen des valets, d s bagages qu il au ra m is der–
riere , ou de quelqu'au trc rufe.
XXlV.
H
Un gé né ral expert pré voit les de ífeins
>>
&
les
firatagem ~s
de Con
ad verf~li re;
ille juge d'apres
>>ce
qué lui-memé
auro~t
imaginé s'Jl eut été
a
fa pla–
" ce. L'expé rience de ce qu'on tente to us les jours
»
contre l'ennemi, doit fa ire conjeéturer ce que lui–
" meme efl: capable
d'~nt re pr endre
>>.
L'empereur Lévn.
XXV. ((
n
ne ferott pasS
fe fervir tou jo urs
»
des memes manreu vres &
es rufes , q uoi-
" qu'e!les
~ient
r éuffi.
L'enne~i
qui en verroit pren–
,,
dre l habttude, ne manquero1t pas de s'en prévaloir
•• pour tendre un piege
oit
l'on donneroit. Une con:
" duit_e uniforme efi bientot
conn.ue:ce
tui
qui varíe
" fon ¡eu embarraífe fon adverfa1re , & le tient tou–
" jou rs dans l'incertirude
».
Le méme.
XXVI.
«
Vouloir tout faire foi-meme efi d'un
'' homme mal-habile ; on confumeroit rout fon tems
»
dans les détails: il ne faut done pas fe meler des
" fonétio
e ce ux qu'on a
a
fes ordres 'mais veiller
,, a
ce qu'ils les rempliífent exaé:tement "·
XXVII. Celui q ui pen{e
a
tout, dit Montéce–
ci.tlli, ne fait rien; celui qui pen(e
a
trop p eu de
chofe efi fouvent trompé. On doit tenir Je milieu
entre le trop
&
le trop peu; s'occuper des chofes
l es pl4S eífentielles
a
faire , des moyens
a
employer,
&
des obfiacles
a
le ver pour en venir
a
bout.
.
XXVU
l. ((
Il faut dormir comme le lion, fans fer·
"mer les yeux ; les avoir continuellemE: nt ouverts
»
pour prévoir les moindresinconvénient q ui peuvent
»
arriver "·
Tejlam. Politiq. du cardinaL de R ichdieu.
XXIX. " Aller en avant par des íieges
&
des ba–
>>
tailles; s'imaginer de faire de grandes conquetes fans
'' combattre, dit Montécuculli, c'eíl un projet chimé–
'' rique ; cottper les vivres
a
l'ennemi ' contioue cet
'' auteur, enlever fes magafin s , o u .par furprife Oll
·~
par force; lui faire rete
pres
&
le refferrer ; fe
»
mettre
entr~
luí
&
fes p aces de cqmmunícation;
H.
mettre garni(on dans les l1eux d'alentour; l'entourer
.,~
avec des
forl~fi cations;
le détruire peu-a-peu en
)) battant
(es
partts,
(es
fou rrageurs, fes con vois;
bru–
~,
ler fon camp
&
fes ffi LinÍtions; ruiner
les
campagnes
"autour des villes ; abattre les moulins,
{emer des
H
divifions entre fes gens,
&c.
levet des contribu–
~>
tions; prendre des otages dans les end1·oits qu'on
)>
ne peut ga11der ; traiter .bien ceux qui fe rendent ,
· '
' 1