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I)4

CAM

réduire l'ennemi

a

certains points d'attaque; les ex–

trémités de ces ligoes doive.[ilt fur-tout etre appuyées

de

fa~on

qu'on ne puiífe óu qu'on n'ofe les tourner.

Voycz l'articte

LIGNE,

Suppl.

Camp retranché deyant une place.

On

retranc.he

fon

carnp

devantune place qu'on

ut attaquer, f01t

pül~r

óteraux affiégés toute efpece de

fecour~,

&

couvnr

les opérations du fiege lorfque l'ennem1

I?e~t

aífem–

bler une armée affez confidérable pour eíperer de le

faire

le

ver, foit pour contenir

l~s

affiégés quand i}s

font aífez en force pour

pouvo1~ at

taqu

~·r

les affi..e–

geans. On fait pour ce double obJet u.ne hgne de ctr–

convallation

&

une de contrevallat10n , entre lef–

quelles on

ca~pe l'a rm~e.

En

s'~nferman.t

ainfi dans

des lignes qu'on a Ie prOJet

d~

defendre,

1l

eft eífen–

tiel de profiter, en les conftrmfant, de tous les avan–

tages du terrein,

&

de multiplier les obfiacles par–

tour

&

de toutes manieres, afin que.l'ennemi ne

trou;e que tres-difficilement

que,lq~e

po.int de

pr~tiquable pdur fon attaque. Telle etott la ligne de ctr–

convallation que le maréchal de Berwich .fit faire

devant Philisb.ourg en

173 4 ;

elle parut fi refpeéta–

ble au prince Eugene , que, quoiqu'il fii.t

a

la tete

de quatre-vingts mille hommes,

il

n'ofa po1nt l'in–

fulter.

Mais l'expérience nous ayant appris qn'il y a peu

de lignes attaquées qui ne foient forcées , on pré–

fere' au lieu d'employer un tems confidérable

a

fe

retrancher devant une place, de reconnoitre un bon

champ de bataille dtt coté par lequel on fuppofe que

l'ennemi peut venir

a

fon fecours'

&

ou

l'on va

le

recevoir ave

e

la plus grande partí e de l'armée_, com–

m e

fit

le maréchal de Saxe

a

Tournay, en

1745.

La meilleure fa<;on de couvrir un fiege, eft d'avoir

une armée d'obfervation' dilt-elle etre formée me–

me aux dépens de la circonvallation, quand on n'eft

pas en état d'y

~ourvoir

autrement. Alors c'eft au

général qui commande cette armée

a

fe

poft~r

avan–

taaeufement, obfervant fur-tout de ne pomt trop

s'éloigner du fiege, de ne perdre jamais l'ennemi de

vue,

&

d'etre toujouts en état de' le p

révenir

~

de

qnelque coté qu'il veuille exécuter fon defle.in. Le

maréchal de Saxe s'étoit pofié fur la Lys en

1

744,

de

maniere qu'il convroit les úeges de Menin, d'Ypres

&

autres que fit l'armée du roi dans cette partie.Quel–

quefois , au lieu d'une armée , d'obfervation, on a

plufieurs corps détachés qui

re~pliíf~nt_

le mem_e

oh–

jet: le dernier fiege de Maeílncht etoit couvert de

cette maniere.

Quelque parti que l'on prenne pour faire fttre–

ment le íiege d'une place, quoique íupérieur mem,e

en forces

a

l'ennemi' on fera bien de fe retrancher

auffi parfaitement qu'on en aura le tems, o u qu'il fera

poffible.

Du refte, outre les attentions qu'il faut avoir en

pareil cas pour bien aífeoir fon

camp,

il

y

a encere

quelques regles générares

a

ob{erver.

J. Lorfque votre circonvallation eft coupée par

une ou plufieurs rivi es, conftmifez des ponts de

communication ; qu'ils foient hors de

la

portée

du canon de la place, ou couverts par des hau–

teurs,

&

retranchés. S'il fe rencontre des canaux,

des ruiífeaux , marais , ravins on autres objets qui

puiífent empecher les différens quartiers de votre ar–

mée de fe communiquer

&

de fe fecourir prompte–

ment les uns les atttres a

u

befoin, établiífez-y des paf–

fages CUrs,

&

plutot plus que moins.

IL

Frenez les plus grandes précautions contre les

inondarions : aífurez-vous des digues , des éclufes;

&

de tout ce qui pourra vous garantir d'un pareil

danger.

III.

Etabliífez autant de pares d'artillerie

qu'-il

y

aura d'attaques; profitez des endroits qui, par leur

íiruation ou les fortifi cations qu e vous

y

ferez ,

CA M

pui:írent mettre ces pares

a

l'abri de toute infulte

&

de tour accident : obfervez les memes précautions

pour l'emplacement du grand pare, celui des maaa-

fins

&

celui de l'hopital ambulanñ.

0

IV. Choiíiífez pour votre quartier général un lieu

d'ou vous puiffiez découvdr les tranchées

&

la place

d'auffi pres que le canon des affiégés pourra le per–

mettre.

V.

Si vous avez une armée d'ohfervation ,

con~

fervez-vons une communieation avec

les

place.s d'oi

1

vous devrez tirer vos convois : fi vous n'etes pas af–

fez en forces pour avoir deux armées, amenez ave

e

vous tour ce qui fera néceífaire pour la durée dtt

1iege.

D'~tne

fac¡on

c~mme

d'une autre , difpofez–

vous tOUJOUfS de .mamere.

a

pOUVOÍr COmmuniquer

ave

e

les places votiines qm vous feront utiles.

Voy.

les

articles

LIGNE, CICONVALLATION, CONTRE–

VALLATION, SrEGE,

Suppl.

Camp retranchéJous une place.

Cet article fait partie

de la guerre défenfive fenlement. Un

camp

retranc

'

fous une place peut a voir quelqu'objet particulier o

u

plufieurs ?bj.ets

a

la

fois~

Sous une place importa:lte,

1!

fert prmc1palement a en rendre l'entreprife

du

iiege plus difficile'

a

en retarder ou

a

en empecher

la prife. Sous une place entourée de hauteurs, com–

me fous quelqu'autre qui n'a qu'nne fimple enceinte

o u de mauvaifes fortifications, il devienr néceífaire

pour leur défenfe: il ne l'eft pas moins, lorfqu'on a

beaucoup de troupes .dans une place, pou.r les raf–

fembler, les placer commodément,

&

les mettre en

état d'agir contre l'ennerni, fuivant les occaúons qui

penvent fe préfenter.

I1

fert

a

mettre en fUreté des

magafins' des convois'

&

en général

a

débarraffer

une place dont on veut faire un entrepot: c'eft un

aprui pour une armée qui n:eft pas aífez forte

p<¡mr

temr la campagne ,

&

un p01nt de

ralli~ment

&

de

retraite pour _celle qui auroit été battue ; enfin il efl:

utile en certaines occafions pour retirer les habitans

de

la

campagne ave

e

leurs effets, leurs chevaux

leurs befiiau

leurs fourrages

&

tout ce quí pour:

roit fervir

a

l'ennemi.

11

faut que les branches d'un

tel

camp

foient bien appuyées

&

flanquées par

les

ouvrages de la place,

&

que fon étendue foit réglée

fuivant fon objet, la fituation du lieu

&

le nombre

de

1

troupes qu'on eft en état d'y tenir pour

le

crarder

&

le défendre.

Voye{

dans le

D illionnaire rai¡: des

Sciences

a

l'article

CAMP RETRANCHÉ, les

excel~

lentes obfervations du Marquis de

F

euquieres fur

cette maniere de camper.

CAMP-VOLANT. La force

&

la compofition d'un

camp-Yolant,

que nous appellons de

s

quelque

terns afi"ez in1pr&prement

riferYe,

doivent etre réglées

{uivant l'objet qu'on fe propofe,

&

fuivant qu'on eíJ:

plus ou moins en état de détacher du monde de fon

armée.

Dans la guerre offenfive, on forme un

camp-YolaTTt

pour donner de l'inquiétude

a

l'ennemi

&

le fatiguer

en mena<;ant l'une ou l'autre

fes ailes ou fes

der~

rieres ; pour lui enlever

qu

s convois ou quel-

que pofte eífentiel; pour faire une incurfion dans fon

pays, y lever des contributions,

y

détruire fes éta–

bliíf~mens,

le ravager, le ruinet,

&

quelquefois

pour dormer au befoin du fecours

a

une armée avec

laquelle on agit de concert. Dans la guerre défen–

íive ' l'objet d'un tel

cattlp

doit etre de s'oppofer aux

différentes entreprifes dont on vient de faire men–

tion, ainfi qu'a toutes

au

tres que l'ennemi voudroit

tenter, ou d'en forrner foi-meme quelques-unes de

femblables contre lui.

Soit qu'on agiífe offenfivement, foit que ce foit

déf~nfiver:nent,

le général qui

c~mmande

un

camp–

yolatzt

don obferver dans le cho1x de fes pofitions

plus ou moins, felon qu'ille juge néceffaire, ou que

le¡

'irconftam;es

le hú

permettent, les maximes