suc
fa~re
couter .enCuite quelque peu d'huile
&
de
vio;
en marmotant quelques paroles
&
difpofant les
compreíres en forme de croix. On tróuve des perfon–
nes aífez. dépourvues de fens pour fe mettre entre
les mains de ces ignorans
&
impofieurs,
&
qui fe
laiírent tellement prévenir par leurs promeíres,
qu'elles refufent tout fecours de la part de la Chirur-
gie.
-
f
On fent aírez. que les .plaies dn bas-ventre avec té–
fion des inteíl:ins, les plaies de tete qui exigent le
trepan, les plaies des gro?
v~iíreau~
dans les
extr~'mités,
&
tant d'autres qm eX1gent une grande expc–
rience
&
beaucoup de foins intelligens de la part du
chirnrgien, foit par leurs caufes, foit
par
leurs com–
plications, ne font pas fufceptibles d'une guéfifon
.par un moyen auffi fimple que l'eíl: la
Juccion.
La méthode -de íilcer pourroit cependant etre
bonne dans quelques caso Un coup d'épée dans une
partie eharnue, Oll il n'y a aucun vaiíreau confidéra–
ble d'intéreíré, occafionne un épanchement de {ang
dans tout le trajet du eoup: on proci.lreroit une
prompte guéri{on en
fu~ant
une pareille plaie, par–
ee qu'on la debarraíreroit du fang dont la préfenee
devient une eaufe de douleur, d'inflammation
&
d'abfd:s dans les iaterilices des mllfch!s, accidens
qui mettentoquelquefois dans la néceffité de faire des
incifions douloureufes.
Les plaies de poitrine avec épanchement de fang
fur le·diaphragme, peuvent etre guéries tres-promp–
tement par la
Juccion
,pourvlt qu'ellefoitfaite a-tems,
~'efi-a-dire
avant la coagulation du fang épanché.
M. Anel, doaeur en chirnrgie
&
chirurgien de
madame royale de Savoie, bifalellle de Louis XV.
perfuadé de l'utilité de la
Juccion
d~s
plaies, dans les
circonfianees que nous venons d'expofer, a
donné~
un moyen de le faire fans fe fervir de la bouche. 11 y
'a
effeaivement du danger
a
fucer la plaie d'un blelle
qui fe trouveroit atteint de qllelqne maiadie conta–
·gieufe, comme la vérole, le fcorbut,
&c.
&
les bid–
{és qui feroient d'une Donne cOHíl:itution ne rifqlle–
..roient pas moins de la part d'un fuceur qui auroit
quelque mauvaife difpofition.
.
L'invention de
M.
Anel confiíl:e dans l'ufage de la
feringue ordinaire,
él
laquelle il a adapté des tuyaux
d'une figure partieuliere.
Voye{
Pl. XXXI.
jig.
4.
&3.
, Pour fe fervir de eette feringue, il faut dégorger
l'entrée de la plaie des caillots de fang, fi elle en étoit ·
bouchée. Si c'efi par exemple, une plaie pénétrante
dans la poitrine, on introduit une fonde jufque dans
la cavité. Cette fonde cannelée,
fig.
l.
PI. X .
fera
armée d'un fil; on étend ce fi1
el.
droite
&
agauche
pour qu'il fe trouve eegagé
&
pre1Ie par l'orifice du
tuyau qui doit etre appliqué fur la circonférence de la
plaie, en maniere de ventoufe-: par ce moyen la fon–
de efi aírujettie.
On ajufie la feringuea ce tuyau,on en tire le pifion,
&
l'on pompe ainfi tout le fang qui efi épanehé. On
doit·injeél:er enfuite dans la plaie un peu de baulUe
tiede ;
&
couvrir l'orifice externe de la ptaie pen–
dant un quart d'heure , avee une compreíre trempée
cans l'eau vulnéraire. Alors on fuce la plaie pour la
feeonde fois, ann d'oter le baume fuperflu, qui re–
fiant dans la plaie
&
écartant les parois, empeche- ·
roit
la
réunion;
&
afin d'évacuer l'épanchement des
humeurs qui auroit pu fe faire depuis l'injeél:ion du
baume. On applique une eompreíre
&
lill
bandage
contentif,
&
on ne négüge point les autres fecours
qui peuvent favorifer la guérifon, lefquels fe tirent
<iu régime,
&
de l'ad.mini.fuation des remedes conve–
nables. (
Y )
SUCCISE,
f.
f.
(Botan.)
efpece de fcabieu[e, nom–
mée par
Tournefc;mfcabioJafolio integro.
Elle pouffe
des feuilles oblongues, pointl.les, enrieres , fans dé-
suc
CO\lptlres, excepté qu'elles font un peu crenelées en
leu:·s bords. Sa tige haure de deux piés
&
plus porte
des fommets des fleurs femblables
a
ceHes c.e la fca–
bieufe , de
coul~ur
bleue, quelquefois purpurine ou
blanche. Sa raCllle efi g;oíre comme le petit doígt .,
courte,
&
comme rongee tout-autour. Elle croit
allX lieux incultes ,
&
{on gOllt efi amero
(D. J.)
.
SUCCOMBER,
V.
neut. manquer de la force
qll'il faut.
Onfuccombe
fous un fardeau;
onJuccombe
{ous le poids du malheur ; on
fuccombe
a la t,entation ;
onfuccombe
dans une affaire, dans une entrepri(e.
dans une difpute , dans un combat, au travail,
el
la
honre, a la profpérité.
SUCCOSA , (
Géog. anc.)
ville de l'Efpagne tar–
tagonoife. Ptolomée ,
L.
IL
C.
vj.
la donne aux Iler–
getes ,
&
la place dans les terres. Qllelques - uns
croient que c'eíl:
el.
préfent Ainfa dans l'Arragon,
&
d'autres veulent que ce foit Sllz-de-Surta , all meme
royaume.
(D.
J.)
SUCCUBAR,
(Géog. anc.)
ville de la Mauritanie
céfarienfe. Pline
,L. V.
c.
ij.
lui donne le titre de
co–
ümia Augufla
,
&
la place dans les terres. Les exem–
pla~res
imprimés lifent
Succubar
;
mais tous les
ma~
nufcrits portent
Succabar.
Dans une ancienne inferip–
tion rapportée par Goltz, qui appelle eette ville
5ugabarritanwn municipiurn
,
ajoute qn'elle étoit
TranJc~llehji
rnomi accLine.
C'efi la ville
Z!<
:x.ct.bbct.PIde
Ptolomée,
L. IV
C.
ij.
&
c'efi fans doute l
a viUe Su-.
fazar de l'ítinéraire d'Antonin.
(D.
J.)
SUCCUBE, f. m.
(Divinatioll.)
terme dont fe fer–
vent les démonographes, pour fignifier un
démon
ou
un
efprü
qui prend la figure d'une femme ,
&
ql1i ,
dans cet état, a commerce avec un homme.
Vo)'e{
DiMON.
Quelques auteurs employent
indifiinaeme~t
les
mots
incube
&
Jttccube.
Cependant on doit les diilin–
guer : on ne doít fe fervir du mot
incube
que qlland
le démon prend la figure d'un homme ,
&
qu'en cet
état il a commerce avec une femme.
Delrib prouve férieufement qu'unfuccube ne faLt–
roit ni concevoir ; ni engendrer; parce que, dit-il,
les femelles contribuent beallcoup -plus
a
la généra–
tion que les males; que la femence de eeux-ci ne for–
me pas tout-a-coup un corps organifé;
&
qua le
fretus,
p~)Ur
etre fufienté , demande dans la mere
qui le porte une ame végétative ,ce que les démons,
ajoute-il, ne peuvent fáire avec le corps fantafiique
qu'ils empruntent pour faire l'office de
Juccubes.
On
peut voir le détail de ces raifons dans [es
difquifi–
ti.ons magJql{es,
Liv.
JI.
quefi.
xv.p.
16'2.
SUCCpBO,
(Géogr. anc.)
ville d'Efpagne. Pline;
L.IJI.
c.
j.
la met dans la Bafiitanie,
&
dit qu'elle
étoit une des villes de l'aíremblée générale de Cor–
doue. Hirtius ,
de Be!.
HiJPan.lanomme
Umbis,
&
la place dans le voifin
age d'Attegua. Capitolin nous
apprend que Annius Verus , bifayeul paternel de
l'empereur Marc Antonin,
in
M.
Antonino
étoit
de
Succubo,
qu'il appelle
Succllbitanum muni:ipium.
Ambr. Morales veut que cette viUe foit préfente–
ment
Sierra de Ronda.
(D.
J.)
SUCCUIR
ou
SUCHUR ,
(Géog. mod.)
ville
d'Afie, dans la grande Tartarie, au royaume de
Tangut, capitale d'une contrée de meme nomo Cette
ville efi peuplée ,
&
plufieurs de fes maifons font
ha.
tíes de briques.
Il
erolt aux environs de
la
rhubarbe
qui efi' eíl:imée,
&
dont les habitans font trafic.
(D.
J.)
SUCCULENT, adj.
(Gram.)
qui efi rempli de
fuc. On dit des viandes
fllccuLentes;
un mets
fuccll–
Lent.
SUCCURSALE, adj.
(Gram.)
églife batie pour
fervir de fecours
a
une paroiíre trop étendue pour le
ferviee des
ecdéfia~iq1.les,
&
les beIOIDS des
paroif~
fiens.
-