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S02

S T A

lonne plantée au cham

p

de Mars, haute de

161

piés,

&

pereée

d'u~

b.out a l'<:otre d'un. efealier de

~07

marches qui tlrOlent le Jour de emquante 'peutes

ouverrures.

On voyoit, tant

a

Rome que dans les campagnes ,

plufieurs autres

ftames

pé~~fl.r,s

de

~articuliers, ~Ia­

cées fur des eolonnes fol!talres . C efr aífez de clter

ici celle de Calus D uellius qui vainquit [ur roer les

Carthaginois;

&

eelle que le fénat

&

le peuple ro–

main déeernerent a P. Minutius au-dela de la porte

dite

TrejeminlZ.

Voyez les

Ornamenti di fabriche anti–

ehi

e

moderni di Rama,

de BartolorñCl!o Roffi noren–

tino.

Les

flatrus pldljlres.

furent connues dans Rome

avant es équefrres. Cependant les denx premieres

équefrres qu'on y VI!, étoient aífez anciennes ; puif–

que l'une fut élevée en l'honneur de Clélie qui

s'é–

chappa des maíns de Porfenna,

&

paÍia le T ibre

a

la

nage fur un bon

ch~val;

&

l'aut~e

étoi.t

a

la .gloire

cl'Hor¡¡tius furnornme

le

borgne

:

e efi Phne qlll nous

l'apprend.

Pedeflres,

d,it-il,

Jine dubio R omtB

fli~e

in

autoritate langa tempore. Equeflrium 'lamen origo per

tjuam vetus efl, eum ftBminis etiam ltOnore commllnieato;

ClelitB enim

fratua

e.ft

equeflris. H alle primam

&

l/ora–

t;i coelias pubLice

d~catam

crediderim.

Les marchés de Rome

&

les ' places publiques

Jtoient déeorées des plus belles

ftames équeflres.

Jules

Céfar ordonna de mettre eelle qui le repré{entoit

dans le

forum

de fon nomo Le cheval

&

la

ftame

avoient été taillés par Lyfippe pour Alexandre-le–

grand. Céfar nt oter la tete

d'

Alexandre de deÍius la

¡talue

,

&

Y

fubfiitua la fienne. Stace

,l.

1.

SyL1.

nous

apprend cet échange : .

.

CtBdat equus ,LatitB qui iQntra templa Dianes

CtBfarei fiat Jede fori, quem tradere es au[us

Pe/!alO, LyJippe duci: mox Catfaris ora

Auratd cervice

tulit..

C'efr ici·le moment de remarquer que les anciens

faifoient fouvent des

ftatues,

dont la tete fe détachoit

du refie du corps, quoique l'uné

&

l'autre fuÍient

d'une meme matiere;

&

pour faire promptement une

nouvelleflatue,ils fe cdntentoíent d

'enchang.er

la tete.

Ainfi nOlls lifons dans Su<Ítone, qu'au-lieu de brifer

les

jla.tues

des empereurs, dORt la mémoire étoit

odieufe, on en ot0it les tetes,

~

la place defquelles

1'0n mettoit celles des empereurs chéris ou confi–

dérés. De-la vient fans donte en partie qu'on a trou–

vé dans la fuite des tems, quantité de tetes an .ques

fans corps.

.

L.es

fiatues équejlres

de PoUux, de Domítien,

de

TraJan, de Marc-A'urele,

d'

Antonin-le-pieux re–

v etu d'un long manteau qui lui pend de l'épaule

gauche fur la croupe du cheval , ont une grande cé–

lébrité dans l'hiílmre. Elle v3nte auffi celles qu'Ale–

xandre Severe nt mettre darls le

forum tr.anjúorium

de Nerva. Lampride en parle en ces termes: Statuas

eoLo~s

,

v~!

pedefl;es

mld~s?

ve/ equeflres, d¿vis

imp~TatOrtbus d¡catas, znforo dlYl Nervte quod

traníitorium

dicitur, !ocavit, omnibus cum filulis

&

co!umllis ter':;s

qua: gejlorum ordinem conunere/lt.

Les

ftaw&s curuLes,

foit de marbre ou de bronze

avoient pour líeu propre de leur emplacement

le~

.ólrcs de triomphe. Comme on élevoit de

tels

ar~s

en

l'honneur de ceux

~

quí le triomphe étoit décerné

apres leurs viB::oires,

&

que les triomphateurs en

entrant daos Rome, paífoient par-deífous ces

~rcs

fur des chars attelés de plufieurs chevaux

de

front

1'0n mettoit leurs

flalues curules

au-deÍius

clefdit~

ares pour en conferver la mémoire. Ainfi l'arc de

trio~phe

é,ri&é en l',honneur d'Augufie fur le pont

du Tlbre ,etOlt orne de [a

flatue

de bronze portée

fur un char attelé de quatre chevaux. Ce meme em–

pereur ayant

fait

élever un are de táiomphe

a

fon

S T A

p~re

OB::ave, renrichit d'un quadrige, (ur

lequel

étoient les repr 'fentations d'Apollon

&

de

D iane.

Le tom, char , chevaux , figures, étoit d une

íeute

piece de marbre-, ouvrage

~e

Lyfias

~ont

Plille,

L. XXXVI.

C.

v.

vante extremement

1

excellence.

Enfin , l'on efrimoit beaucollp l'are de triomph

que

le fénat

&

le peuple romain firent ériger en l'hoB–

neur de Traja n, dans la ville d'Aneone,

&

qui

étoit omé de la

flatue

de ce prince pofée fur un

char tiré par quatre chevaux. Eicherrius dans

fes

d.Jliees d'ItaLie , l. 11.

en parle en ces termes:

111

ejus medio lloJcimr arcus

iLle

JitbLimis,

quadrigis

&–

trophtBis in /aflicio onuflus

A.

S.

P.

Q.

R.

in

ejl1s

bemjicii memoriam

,

Trajano ibúÜm ereé111s,

&

adlm,

temporis extanJ.

C'efi encore une belle chofe

a

confidérer que

la

diftcrence de grandeur des

ftatues

,

car queUe

qu en

fut

la matiere> de métal , de marbre ou d'ivoire ,

ii

Y

en avoit

en

toat genre , de grandes, de moyellnes

&

de perites.

011

appella grandes

ftatues

celles

qtü

Curpaífoient la grandeur naturelle des perfollnes

pOllf

lefquelles eIJes étoient faites ; on nomma

1110)"

ruus

ou

alhlJúql1.tS

celles qlli etoient. conformes

el

leue

grandeur,

&

pelites

celles qlli étoient au-deírous.

Ce

n'eíl: pas tout, les grandes [e divifoient en trois

oc–

dres ; quand elles Il'excédoient la hauteur naturelle

que d'une moitié , 011 les nommoit

auguJles ,

&

elle.

fervoient él repréfenter les em¡:>ereurs, les rois

&

les

grands capitaines de Rome. CeHes qui avoient deux

foís leur grandeur s'appelloient

héroiques,

&

on

les

con{acroit aux demi-dieux

&

allX héros. Enfin lor[–

qu'elles s'étendoient jufqu'él trois hauteurs ou

plus,

elles prenoient le nom de

coioJlales

,

&

éWlent deili-

nées pour les dieux.

.

Qlloique les premieres fortes de

ftatues

,

c'efr-a–

dire les

auguftes

&

les

héroi'ques,ferviífent

commW1é–

.ment él repréCenter en marbre ou en fonte les empe–

.reurs, les rqis

&

les généraux romains , cepen1ant

on en étendit l'l1fage

a

quelques gens de lettftS.

L. Afrills, célebre entre les poetes de ron tem5,

mon–

tra l'exemple en

Ce

faifant faire une

flatue

de brome

beallcoup plus grande que fa taille ,

&

qLI'il mit

daos

le temple des mufes hors la porte Capene.

Notaum

(lb auéloribus

,

dit Pline,

L.

AéliwfZ poetarn in callJ.a–

narum tBde

,

maxtmdformá

fratuam

Jibi pofuiffe, qmim

brevis admodum fuiffit.

Mais il.

dl:

étonnant que

les

hommes ayent oré

ú!

faire ériger des

ftatues

femhla–

bies

él

celles que la religion avoit fpécialement con–

facrées pour les dieux, je veux dire des

fla{u~s

colof–

Cales ; cependant on vit des roís

&

des empereurs.

Séfoíl:ris > Attila, Eumenes , Néron , Domitien,

Commode,

&c.

qui s'attribuerent ¡OllS le.meme hon–

neur.

Tous les hifroriens ,

&

Pline en particulier, fe font

fort étendus fur la defcription des

flatucs

coloífales

de marbre ou de broma qui

fai~oient

l'admiration

publique.

Audacia:, :notes

Aa~uarum exco~it~t~s, q~tlS

colo.flos vocant, vldl!71US

tUrfl~uS'pllres

,

dn

1

hlfio~lell

naturalifre de Rome. Telle etolt la

ftatue

de Ju¡ntec

olympien, chef-d'reuvre de

P~idias;

fa

haute~\I étoí~

fi prodigieufe , ajoute Paufamas , que ce dleu

pn

étoit affis , n'auroit pu fe

lev.er

fans

~erc~r

la voute

du temple. Telle étoit la

~111erve

d A0enes haute

de

36

coudées,

&

telle.Juplter du

cap~tole.

que Sp_

Carvilius nt élever de la fonte des depoUllles des

Samnites. Tel étoit encore un autre Jupiter au champ

de Mars que l'empereur Claude y

~t

pofer. Tel un

Hereule, que Fabius VerrueanllS tua de Tarente;

telle efr enfin

laflatue

coloíI"ale d'A'pollon parLyfippe,

dont la hauteur étoit de

40

coudees. Je paífe fOllS fi–

lenee le coloífe de Rhodes dédié au foleil.

Pline,

!.

XXXIV.

e. vij.

ajoute que la Gaule

avoit

dans une ville d'Allvergne l.lOe

flatue

de Mercure quí

furpaífoit tout ce qu'on

~nnoiífoit

de

jlallJes cOÚJf-