314 '
S O L
Suppofo~ mainten~t
que
l'o~fervateur
pafre, da
fi!leiL
(ur la terre au pOlnt
e
,
la difrance des etolles
iixes
eft
ii
grande, que celle du
J-oleil
n'efr qu'un
point
pa~
rapl?ort
~
elles; par con(équent
l'ob(e~va
teur , qUl eft a-prefent/ur
l~
te,rre, yerra
l~
meme
face des cieux, les memes etOlles,
&c.
qu aupara–
vant ; avec cette (eute différence qu'au lieu
qu'a~lpa
ravaot il s'imaginoit que la terre étoit dans le Cleux
&
le
¡oleil
au centre,
il
s'imaginera maintenant que
lejoleiL
eft dans les cieux & la terre au centre.
Donc la terre étant en
e
,
l'obfervateur verra le
JoleiL
en Y ; & cet obfervateur étant emporté avec
la terre ,
&
partageant ron mouvement annuel ,
n'appercevra point ion propre mouvement ou celni
de la tene ; mais obfervant le
JoLeil
lorfque la terre
{era en
D
,
le
Jolei.lllli
{emblera etre en
~
: de plus
quand la terre avancera en
A
,
le
JoleiL
parol~ra
avoir
parCOllrll les fignes
~
,
Q
,
&
1117 ;
& tandls que la
tene décrit le demi·cercle
ABe,
le
JoleiL
paroltra
avoir parcourH
(m
la {urface concave des cieux les
:fix fignes
~
,
rrt ,
f+,
/o
,= , )( ;
de maniere qu'uo
habitant de la terre yerra
leJoleil
parcourir le meme
cercle dans les cieux & dans le meme efpace de
tems , qu'un obfervateur qui 1eroit dans le
Joleil ,
venoit pa.rcourir la terreo
C'eft de-la que vient le mouvement apparent du
foleil
,
par Jequel il femble avancer inrerifiblement
vers les étoiles du coté de l'orient; de forte que
fi
une étoile qui eft proche l'écliptique {e leve dans un
tems avec le
JoleiL,
quelques jours apres
leJolei.L
{era
plus avancé
a
l'orient de cctte étoile, & l'étoile fe
leyera
&
(e couchera avant lui.
Pour ce qui regarde les phénomenes qui réfultent
du mouvement apparent d\l
JoLeiL
,
on du mouve–
ment réel de la terre, par rapport
a
la diveríité des
jours & des nuits, des {¡lifons,
&c. Voye{
TERRE
&
PARALLELlSME.
Nature
,
propriétés
,
figure,
&c.
du Jolei.l.
1°.
De ce
qu'on trouve que les taches dtl
Joleil
reaent quelque–
fois trois jours plus long - tems derriere le
Joleil,
qu'elles n'en employent
el
parcourir fon hémi1j?here
viíible , quelques auteurs ont conclu qu'elles ne (ont
point adhérentes
a
la {urface dtl
Joleil
,
mais qu'elles
en (ont
a
quelque diíl:ance.
\
Mais cette opinion ne parolt point fondée ; car il
{emble au contraire que les taches fuivent une loi
aífez réguliere dans leurs oppoíitions. 11 y a certaines
taches
dujoleiL
a
qui l'on a Vll faire dellx Ol! trois ré–
volutions de (llite, & qui font revenues conftamment
au meme lieu an bollt des
2.7
jours qui fe font écou–
lés achaque période. 01' toutes ces taches ont em–
ployé exaél:ement
13
jOllrs & demi a paífer du bord
occidental du
joleiL
a ron bord oriental. Donc pui{–
qu'elles ont employé. a chague fois la moitié du tems
périodiq~e
a
p~rcol¡nr l~ dl{qu~ ~pparent
duJoleil ,
leur orblte dOlt convemr preclfement avec la fur–
face extérieure du corps lumineux , c'eft -
a-
dire
qu'elles nagent, pour ainíi dire, {m le
joleil.
S'il y
~
quelqlles taches qui aient paru ne pas fuivre exaél:e–
ment cette loi, il faut croire que l'obfervation n'en
a pas été bien faite,
&
qu'on a peut-etre pris d'au–
tres taches pour les memes , ou que par quelqlle rai–
ron que nouS ne (aurions (avoir , la révolution de
ces taches dans la partie poíl:érieure du
Julúl
avoit
été retardée.
'
2°.
De ce que ces taches paroiífent & di[paroif–
{ent {ouvent, meme au milieu du di{que
dujoleiL,
&
éprouvent différens changemens par rapport
el.
leur
maífe , ou
el.
leur figure, on
a
leur deníité , il s'en{uit
quefouvent ils'en élev:e
~~ nouv~an
autour
duj'oleil,
& qu'auffi il y en a qm s ev,,-?omífent.
.
30'
Pl1ifql~e
les
tac~e.s{e
dlíf?lvent
fouv~nt
&dl{–
paroiífent meme
a~l mlhe~
du dl{que
du% Led ,
la
~a
tiere des taches} c eíl:-a·dlre ) les exhalal[ons
{olall'es
s
O L'
retoutnent donc au;foleil
:
d'oll il [uit<ql1'il doit (e
{aire
différentes altéra1Íons dans la matiere de cet afue
&c.
40.
Puifqu'en tout état le
Joleil
parolt
comm~
un
difque circulaire , {a figure, quant aux (ens, doit
etre fphérique ; cependant nous ferons voir bientot
qu'elle eft réellement fphérolde.
Outre les macules ou taches obfcures , plufieurs
auteurs parlent des
¡acu!es
,
ou taches, qui (ont plus
brillantes que le refte du difque du
Joled.
Celles,ci
font en général plus
lar~es,
& bien différentes des
macules en figure, duree ,
&c.
Kirker, Scheiner,
&c.
fuppo{ent que ces facules
font des éruptions de flammes ; c'eft pourquoi ils re–
préfentent la fa ce
duJoleil
comme converte de vol–
cans,
&c.
...
Mais Huygens prenant de meilleurs té..
lercopes, n'a jamais rien pu trouver de femblable,
quoiqu'il ait remarqué quelquefois, meme dans les
macules, des endroits plus briHans que le reíl:e.
) 0 .
La fubíl:ance du
Joleil
eíl: une matiere ignée;
voici comment on le prouve. Le
Jole!L
éclaire,-& fes·
rayons raífemblés par des miroirs concaves, ou des
yenes convexes, brfllent, confument & fondent les
cor'ps les plus folides , on meme les convertiífent en
cendres ou en verre.
6°. Pui{que les taches du
foLeil
{Oht
formées par les
exhalai{ons
duJolúl,
il parolt que
lefoleiL
n'eíl:
pas
un fen pur; mais que €e feu eft melé de particules
hé~
térogenes.
7°. La figure
duJoleil
eíl: un {phérolde plus élevé
fous fon équateur que'fous {es poles. En effet , le
Jo–
leíl
a un mouvement autour de fon axe, & par
con~
{équent la matiere folaire doit faire des efforts pour
s'éloigner des centres des cerdes dans lefquels elle
fe meut , avec d'autant plus de force que les circon–
férences {ont plus grandes. Or l'équateur eíl: le plus
grand ce.rcle, &
l~s
.autres qui (ont vers les poles,
vont touJours en dimlOuant. Donc la matiere folaire
tend
él
s'éloigner dn
centr~
de l'équateur avec pl,us
de force, que des centres des cercles paralleles. Par
con{équent elle s'éloignera du centre, plus fous
1'~quate~lr
que {ous aucun des cercles paralleles;
&
alOíi le dlametre dufoleil.qui paífe par l'éqllateur, {era
p!llS grand que celm qll1 paífe par les poles, c'eft-a–
dU'e que la figure
duJoLeil
n'eíl: pas parfaitement{phé-
rique, mais fphérolde.
.-
" Il eft vrai
~ue
la différence des axes du
Joleil
doit
etr.e fort petite, comme M. de Mallpertuis l'a fait
VOlr dans
[011
Difcours
Jiu
la figure des aflres,
& cela,.
parce que la
f~rce
centrifuge des parties du
JoLeiL
eíl:
beaucoup m0111S grancle que lem pe(anteur vers le
Joleil.
C'eft pour cette rai{on que nous n'apperce–
vons point d'inégalités fenfililes entre les deux dia–
metres du
joLeit.
ParaLLaxe du J oleiL. Voye{
PARALLAXE.
A l'égard de la diftance du
fileiL,
comme (a déter–
mination dépend de celle de/la parallaxe, & qu'on
ne pél.1t trouver la parallaxe du
Joleil
fans faire des
calculs longs & clifficiles ; auffiles Aftronomes ne (ont
point d'accord fur la diftance du
JoLeil.
'
La moyenne diftance du
Joleil
a
la terre eft fuivant )
quelques-uns, de
7490
c\iametres de la terre; felon
d'autres
10000;
{elon d'autres
12.000,
& (llivant
c\'alltres
1)000.
Mais {uivant la parallaxe de M. de
la Hire, qui eft 6"; la moyenne diftance du
JoLeil
fera
17188
diametres de la terre , & fuivant celle de
Caffini 14,82.
Voye{DISTANCE.
Le diametre apparent
duJoleil
n'eft pas toujours le
meme. Lorfqu'il eft le plus grand, Ptolomée l'eftime
de 33' ,
20" ;
Tycho
32';
Kepler 3
l' ,
4" ; Riccioly
32.', 8";
Caffini
32',20";
de la Hire
32',43".
Son
diametre apparent moyen, eft fuivant Ptolomée
32.',
I
3!';
(UlvantTycho 3
1';
fuivant Riccioly 3
l'
,40";
{uiv~nt
Caffini
31 ' ,
40;
fuivant de la Hire
32.' , 10";
& [lUvant Kepler
30' , 30".
ion
plus petit diametre