S 1 E
SIECLE DE FER , (
Mytlzol.
)
les
-tem~
rapides
&
1nnocens d'Oll les poetes fiJmleux ont"tlré leur age
d'or,ont f;it place
2U
ft
ele de fer. Les premiers
~om_me <1o('¡toient le neétar ¡;le
la
vie , nOtls en épmfons
au;o~rd'hui
la 1ie. Les efprits languiílans n'ont pl\:ls
cc~
accord
&
cette harmonie qui fait l'ame du
bo
~heur; les pailions ont franchi leurs batl"ieres ; la r.al–
'fon
a
demi- 'teinte , impuiífante on corrompue , ne
s'oppofe poiot
a
cet afFrelLX defordre ; la colere con–
vul!ive fe répand en fureur , ou pale
&
fombre, elle
enO'endre la vengeance. La baífe envie feche de la
:jo:~ ~'at1trui
; joie
qll'e~le ha~t,
parc; qu'il
~'en
.fut
Jamals PQur elle. La cramte decouragee , fe falt f!1111e
famomes effrayans qui lui ravi1fent tomes les reílour–
ces. Uamour meme
di
l'amertume de l'ame ; il n'efr
plus qu'une
~ngoi~e
;riíte
&
langu~{fan~e ~nfo~d
du
creur ; 0\\ bien gLllcle par
~ll1
fordl de ll1teret,
11
n~
{ent plus ce noble defi r qui jamais ne fe raífaíie,
&
qui s'oubliant lui-meme. , met tout fon bonheur a
rendre heureux le cher objet de fa flamme. L'efpé–
rance flotte fans raifon. La douleur ,impatiente de
la vie , fe change en dé1ire , paire les heures
a
pleu–
r er ou dans un filence d'accablement. Tous ces
mau~
divers
&
mille atltres comhinés de plllfieurs
d'entr'eux, p'rovenant d'une vue toujours il1certaine
"&
changeante du bien
&
du mal ,
tour~e~tent l'c~.f
p rit
&
l'agitent faes ceífe. Tel efi
le
pnnclpe .de la
vile partialité ; nous voyons d'abord avec froldeur
&
indifférence l'avantage de notre femblable ; le dé–
gOLlt
&
la
fombre haine fuccedent
&
s'enve!oppent
de mfes de laches tromperies
&
de baífes violen–
ces :
tou~
fentiment {ociable
&
réciproque s'éteint
&
fe change en inhumanité qui pétrifie le caeur ;
&
la natlue déconcertée , femble fe v.enger d'avoir
perdu {on cours.
Jadis le ciel s'en vengea par un déluge: un ébran–
lement univerfel fépara la VOlite qui retenoit les
eaux du firmamento Elles fondirent avec impétuofité;
tout retenüt du bruit de leur chute , l'Océ,an n'eut
plus de rivage , tout fut Océan ;
&
les vagues agi–
.tées fe rouloient avec fllreur au - deíflls des plus hau–
tes montagnes , qui s'étoient formé es du débris du
globe.
Les faifons irritées depuis ont tyrannjfé l'univers
confondu.L'hiver plquant l'a couvert de neiges
abon~
dantes ; les chaleurs impures de l' 'té ont orrompu
l'a{r. Avant ce tems un printems continuel regnoit
fur'l'année entiére ; les flenrs
&
les fruits ornoient
a
l'envi la meme branche de leurs couleurs variées ;
rair étoit pnr
&
dans un calme perpétuel. Mainte–
nant notre vie efr le jouet des élémens qui pafl'ent dn
tems
fer~in
a
l'obfcurité , du chaud au froid, du fec
a
l'humide., concentram une chaleur maligne , qui
fans ceífe affoiblit nos jours ,
&
tranche leur cours
'par une fin Frématurée.
(D.
J.)
SIECLES D'IGNORANCE, (
Hif!. modo
)
les neuf,
Llix
&
onúeme
jiecles
font les
vraisfiecles
d'ignoran" .
Elle étoit fi profonde dans ces tems-1A , qu'a peine
les rois , les princes, les feigneurs , encore moins le
peuple, [avo1.ent lire; ils connoiífoient lem po
eL:'
llons par l'u[age,
&
n'avoient garde de les foutenir
par des titres , paree qu'ils ignoroient la pratique de
1'écriture ; c'efi ce qui faifoit que les mariages d'a-
10rs étoient fi fOllvent déclarés nuls. Comme ces
.traités de
mari~ge
fe conduoient aux portes des égli–
fes,
&
ne fubfifroient que dans la m!moire de ceux
qui yavoient été préfens , on ne pouvoit fe fonve nir
,ni des alliances, pi des degrés de parenté ,
&
les pa–
rens fe marioient fans aVOlr de dif enfe. De,la tant
de prétextesouverts au dé!!out
&
a
la politique pour
fe féparer d'u ne femme légitime : de-lit vient auffi le
.el"
dit qU,e prirent a19rs les clercs Oll eccléfiafrique<:
'dans les alTaíres , paree qu'ils étoient les feuls qui
,;eu.ifent res:u que1que inftruéhon. Dans tous les
jiecLes,
S 1
E
ce font les habiles qui dominent fur les ignorans;
(D.J.)
.
SIECLES, LES QUATRE,
(Arts
&
Jciences.
)
c'eft
.ainfi qu'on nomme par ex.cellence ,lef
ljufl:re,jiecles
célebres, dondes produéhons ont
ete
admnees
~a~
la pofrér.ité. On fait que le mot ?e
jiecLe
fe
p~en..d
lC1
d'une maniere vague, pou!" figmfier une duree de
60
ou 80 ans , plus ou moins.
\
.
Ces
quatre jiecLes
heureux , ou les
art~
oot atte1l1t
une perfeétion a laquelle ils
~e
font pOlnt
¡:>arve~us
dans les aatres, font celui qVl commencra dix annees
avant le regne de Philippe , pere d'Alexandr.e le
grand; celuí de Jules-Céfar
&
d'A~lgufte
;
~ehl1 d~
J
ules Ir.
&
de Léon
X.;
enfin cehu de LOlllS XIV.:
Ce dernier a fini comme les autres , malgré les effortlO
qll'ont fait les cau[es morales
&
phyíiques pour fou–
tenir les lettres
&
les arts au point d'élévation 011 ils
avoient atteint rapidement.
Ce
tems ne fe trouvera
plus , dit M. de Voltaire, oü un duc de la Rochefou–
cault, l'auteur des maximes , au fonir de la conver–
fation d'un Pafcal
&
d'un Arnauld, alIoit au théatre
de Corneille. Ainíi di[paroit le génie des arts
&
des
fciences, jufqu'a ce que la révolution des
jiecles
le
vienne encore tirer une autre foís du tombeau , oa
íl femble qu:il s'enfeveliífe pour pluíieurs généra–
tions, apres s'etre montré [eulement durant
quel~
que
s
années.
(D.
J. )
SIECLE , (
Critiq.
Jacrée.)
ce mot, qui fe prencl
ordinairement pour une efpace de cent ans ,
n~
fe
trouve point en ce fens dans l'Ecriture, mais
11
fi–
gnifie
long.tems.
Les géans font des hommes fameux:
depuis long-tems,
ti
Jceculo
,
G en. vj.
JI.
L'Ecriturc:
donne aufli le nom de
jiecle
,
au tems qui s'écouloit
d'un jupilé
a
l'autre. Ille (ervira jufqu'aujiecle,
Exoá.
xxj.
o.
c'efr-a-dire jufqu'au jubilé prochain. L'efcla–
ve hébreu qui ne vouloit pas profiter du privilege
de l'année fabbatique , demeuroit efclave jufqu'a:
l'au~re
année fabbatique.
SiecLe
fe prend encore pour
touJours dans ce monde; ainfifcedus
JeBwli
efr Lme
. alliance indiífoluble, ou, comme nous difons , éter–
neile. Les
enfons
du.
jiecle
,
o/ vo)
7;
'¡¡é;yo~,
défignent
les hommes.
Lue.
xvj.
8.
(D.
J.)
SIEGBOURG,
ou
SlGEBERG,
(Géog. mod.)'
petite ville d'AlIemagne ,au duché de Berg , fur la
Siego
(D.
J.)
SIEGE,
(Seienc. étymolog.
)
on fait qu'on entencI
par
fiege
,
une dignité , une jurifdiétion , une place
~
:111
canto? dépendant de quelque prélat; en voici l'é–
tymologle
&
la filiation. Du mot grec
t·'A'Ad.
,on a fai t
le mot lati l1
[ella,
par l'affinité du fiffiement entre
H
&
S
,
&
du mot
foLLa
on a fait le mot franc;:ois
jiege.
Les hélies de Pindare, qu'Homere
nommeflLles~
étoient
lefiege ,
le lieu de l'oracle. Le fe rtile canton
~
gu'Héfiocle app lle
HeLlopie ,
étoit toutes les terres
de la dépendance de ce meme
jiege;
&
le fleuve
Selféis
,
qui en prit le nom, y couloit;
~ette
expli–
catlOn femble répandre la lumiere {ur une infinité
de paífages obfcurs. Ennn le chrifiianifme , 'Jui
a
coníacr~
ju[qu'aux termes de religion employés par
les payens ,
&
qui 9uelquefois meme a.été plus loin ,
appelle
a
[on tour
juges
les endroits ou doivent réfi.
der les principaux de fes minifires , les lieux de lem
jurifdiéEon ;
&
en cón[équence la premiere de tontes
ces jurifdiétions , efi nommée le
J aint jiege.
Le pape
a pris un titre magnifique,
pour
défigncr ion diitriét ;
cependant il a donn ' lui-meme e titre a l'archeve.
ché d,e Mayence.
( D.
J. )
,
SIEGE, f. m. (
Ajlran.)
efr une étoile
nxe
de
la
fecopde grandeur , qui (e trouve dans la jointure
'd~
la ,d,mbe
&
de l'épaitle !!auche de ia confrcllation
11
11 '
',r;
'i'
)
,
~
e ee pegrrJe.
Voye{
PEGASE.
(O
_,rJ¿
IT.GE,LE SAINT ,
( Hij!.
eeclef.
)
lefa¡Tltji~ge
eíl:
p-roprement l'évech ' de Rome, que l'églife
romail1~
en convemle de regarder comme le centre de fon