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17

8

S 1 E

vicaire général des freres de l'obfervance

d~

S. F.ran–

cois daos toute l'Italie ;

il Y

réforma) ou ablIt de

lus de trois cens lRonafreres ,

&

refuJa les

nouveau

p

,

b'

évechés de

Sienne,

de

Ferrar~

&

.d Ur 111.

.

Pour animer davantage la devonon des,fid.eles?

tl

bt

faire un beau tableau , au

m~eu

duq.uel et.olt

~e111t

notre Sauveur entouré du (olell,

&

il

obhgeolt

le

peuple

a

adorer Je(us - Chrift dans ce .tableau. C; tte

conduite fut imit'e par pluíieurs momes. du meme

ordre, qui expo(oient le tableau en publtc daos les

proceffions. Cependant que1ques perfonnes. (ages

n'approuvant point cette nouveauté ,

&

cr~!g~a~t

qu'on ne rendit plus d:honneu.r au tableau

'1\1

a lon–

ginal, porterent l'affal re au tnbunal de

Martu~

V. Ce

pape apres avoir fait Ia.-deífus une conCultatl@n

~e

préla~s

&

de doéteur.s éclairés , défendit

el

B~r~ardin

cette pratique comme dangereuCe

&

fuperftitleufe ,

8{.

Dernardin s'y conforma.

.

11

mourut

a

Aq~ila

l'an 1444 '. dans la

f~lxante­

quatrieme anllée de Con age ,

&

Nlcolas

V. 1

a.cano–

niCé. Ses reuvres qui ne roulent que fur des fUjets de

dévotion ont

été

imprimées

av

énife cliez les Jun–

tes en 159'5 , par les foins d'e Rodulphe, éveque de

Sinigagha,

&

a

Paris l'an 1636 en

deuJC vol.

w-Jo.'.

p'ar ceuoc dtt pere la. Raye. he ílyle de S. B,ernardm

rÍ'efr ni pm ni élevé; mais dans le recuell donné

fous fon

no~

les fermons qui font véritablement de

lui ,

conti.enn~nt

une morale íimple , dépouillée des

fauífes penfées

&

des jeux de mots de la plllpart des

fcrmonaires d'I.talie.

Catharin

(

Ambroife ) ,

cél~bre théolo~ien

du xvj.

flecle, natif de

Simne,

enCelgna le drolt dans

p.lu–

íieurs univedités d'ltalie, fous (on nom de

P oluas

Lancellolus.

II

entra dans l'ordre de S. Dominique

l'an 515,

el

l'age de 33 ans ; il prit. alors le nom

d'Ambroife Catlzarin,

fe donna tout enuer

a

la Théo–

logie ,

&

fe rendit bientot célebre par fes écrits.

n

parut avec éclat au concile de Trente en 1545, fut

éveque de Minori en 1547,

&

archeveque de Coma

en 1

~

51.

II

momut fubitement quelque tems apres ,

&

lorfqu'il touchoit au ffi0ment d'etre nommé car–

dinal.

lIa publié un grand nombred'ollvrages,

&

avancé

dans quelques-ul15 des fentimens libres

&

hardis ,

fans s'embarraífer s il s'écartoit de ceux de S. Auguf–

tin, de S. Thomas

&

d.es

autres théologiens. Il dé–

dare dans un traité fur la Prédeftination, que Dieu

n'a point prédefriné les hommes par un dec!'et im–

muable , mais que leur (alut dépend du bon ufage

qu'ils font des graces que l'Etre fupreme leur accor–

de. ,H ét,ablit la chllte d'Aclam dans le péché qu'il tit

en mangeant du fruit défenclu , qui efr , dit-il , un pé–

ché en nous en tant que notre volonté efr comprife

dans la ftenne.

n

penfe auffi que Jefus-Chrifr feroit

venu fm la terre quand meme Adam n'auroit pas pé–

ché. 11 prétend que . Jean l'évangélifre n'efr point

mort , mais qu'il a été enlevé au cie1 comme Henoch

&

Elie. Dans fon traité de la RéCurreétion , loin de

?amner les enfans morts fans bapteme , il aiTure qu'ils

)ouiífent d'une félicité convenable a leur état. Il fou–

tient dans un

a~ltre

ouvrage que ces paroles ,

ceci

'ifl

Dlon corps, ceCI

efl

mon Jang,

ne font qu'énonciati–

ves,

&

que J fus-Chrifr n'a point confacré en les

prononc,:ant.

Enfin il a défendu au concile de Trente un.. fenti–

ment qui a préfentement un grand nombre de feéta–

teurs en forbonne, favoir , que l'intention extérieure

efr (uffifante dalls le miniftre qui adminifrre les facre–

mens; c'efr-a-dire que le facrement eíl: valide, pour–

vu que ce1ui qui l'adminifrre faife extérieurement les

cérémonies requifes,quoique int ' rieul'ement il pui1re

avoir la pen(ée de fe mocquer du facrement

&

des

chofes faiotes.

Ferra,i

(

Jean-Baptifte ) , jéfllite de

Sienne ,

mort

S 1

E

en 16

5),

a donn

I

an public un dicrio.nnaire

fyni~

que utile , imprimé

a

~ome

en

162?-,

m-fol.

fou

1,e

titre de

Nomtrzclalorfyrzacus.

II

!emOlgne ?ans (a

p~e­

face qu'il a été aidé par de favans marOJlltes fuI'

1'10-

terprétation des terJ?es

le~

plus obfc;urs.,

.

Ochino

(Bernarclmo) fut un de ces eccleíiaí?ques

d'Italie qui fortirent de leur pays dans le

~:vJ .

íie–

ele,

p~ur

embra{fer la .re1igio?

prote~ante. O~hin

avoit été d'abord cordeher , pms capucm ,

&

meme

général de ee dernier ordre. Les hiítoriens du tems

difent qu'il enchantoit fes aumteurs par.

la

gr,ace , la

p.oliteífe

,l'abondan~e,

la

douc~ur

&

la puret de fO,n

fryle.

11

quitta

~hablt

de

~apucm

, embra{fa le lllthe–

rani(me

&

pafia par Geneve pour fe rendre

a

Augf–

bourg.

ti

entreprit en

1)

4,7 le voyage d'Angleterre

avec fon ami Pierre marryr , d'ol! il fut appellé

a

Zurich en 1)

5

5 pou:

Y

erre

mini~re

de l'églife ita-

lienne, qu'il

deífer~lt p~nda~t

hmt

a,nS. .

.

Ses dialogues qu on

unpn~a,

&

q~1l

[emblOlent

contenir entr'autres erreurs

1

approbatlOn de la po'"

lygamie , irniterent les magifrrats de Zurich, qui le

chaíferent de leur ville en

1

563' Comme on ne vou–

lut pas

~lIi

permettre de s',:rr.eter a Baíle? feulement

pendant l'hyver, il pourfmvlt tout de fUlte fa route

en Pologne; mais a pein.e y étoit·il arrivé ,que le

nonce Commendon l'obligea d'en fortir, en vertll

. d'un édit qu'il

obtin~

contre

tou~

les hérétiques étran–

gers. Ochin fe rendlt en Moravle,

&

momut

a

Slau–

cow en 'I)64, agé de 77 ans. La pefre l'emporta,

lui, [es deux filles

&

fon

fils.

La lifre de fes écrits fe trouve dans la bibliotheque

des Antitrinitaires.

11

publia en italien úx volumes

de fermons ; une expofttion de l'épitre de S. Paul aux

Romains , un commentaire fm l'épitre

a~lx

Galates ;

un dialogue fur le purgatoire; des ¡¡pologues,

&c.

La

plltpart de ces livres ont ét.é tradui,ts en latin; mais !es

ouvrages de cet auteltr qUl ont falt le plus de bnllt ,

&

qu'il efr difficile de trouver , font fes

dialogues,

fes

labyrinlhi

fur la prédeíl:ination

&

le franc-arbitre ,

&

fes

firmons

fur la meífe.

Ochin publia (es dialogues au nombre de trente en

i'(alíen ; Caíl:alion les mit en latin,

&

les

tit

imp:i–

mer

a

Baíle en 1563. Le vingt-unieme de fes dialogues

traite de la polygamie. 11 n'eíl: pas vrai cependant

qu'il tache d'y prouver 9-u'il eíl: permis,

&

qu'il eft

meme ordonné aux Chretiens d'époufer antant de

femmes qu'illeur plait. Si vous lifez le commence–

ment du dialogue

de polygamiá ,

vous verrez que l'é–

tat de la queftion eíl: cehú-ei: «Unhomme quifouhai–

»

te des enfans ,

&

qui eíl: marié a une femme ftéri–

)) le, maladive,

&

avec laquelle il ne fauroit s'ac–

)) corder , peut-il en époufer une autre, fans répu–

)) dier la premiere "

?

Ochin fuppofe qu'on le confulte

fur un tel cas de confcience. Il prend le parti de la

négative ;

&

apres avoir mis dans la bouche de fon

confultant les raifons les plus favorables

a

la plmalité

des femmes,

&

avoir répondu foiblement d'a!fez

bonnes chofes ,

11

conclur par confeiller de recourir

a

la priere,

&

par a!furer que íi l'on demande

a

Dieu ,

avec foi la continence, on l'obtiendra.

n

déclare enfin

que ft Dieu ne donne point la continence , on pourra

fuivre l'inftin& que l'on connoitra certainement ve–

nir de D ieu. Voila du pur fanatífme , mais i.1 n'y a

rien de plus.

M. Simon, dans fon

lzift.

critiq. des Comment. da N.

T .

c.

lv.

parle fort pertinemment des dialogues d'O–

ehin,qui roulent fur la Trinité. Il reconnoit que l'au–

teur ne s'y déciare pas tout-a-fait unitaire ; il rap–

porte feulement les raifons de part

&

d'autre, en

pouf .ht fort loin les argllmens des antitrinitaires,

fou~

lrétexte d'y répondre.

(1

labyrinthes

de cet écrivain, ont paru

a

Bayle

o......tage d'un homme qui avoit l'efprit net

&

péné–

trant. Ochin, dit-il , Y prouve avec force que ceux