COL
·'cine;
tres.
connu d'Hippocrate, de Diofcol-ioe,
d~
G alien, de Pline, des Grecs,
&
enfin des Arabes.
C'eíl: un purgacif tres-fort & tres-violent. T ous les
Medecins le recon'lmandent pour évacuer les hu–
meurs épaiffes
&
vifqueufes , & fur-tout la pituite
qu'ils croyent que la
coloquinte
tire des parties les
plus éloignées & les plus cachées. P. Eginet dit que
·Ja
coloqu.inte
ne purge pas tant le fang que les nerfs.
On en recommande l'ufage dans les maladies invé–
t érées &
opini~tres,
que l'agaric & le turbith rt'ont
pf• guérir; dans les maladies des nerfs, des articu–
lations, dans les obíl:ruaions des vifceres, dans les
migraines invétérées, dans l'apoplexie , l'épileplie ,
le vercige, l'aíl:hme , la difficulré de refpirer, les ma–
ladies froides des articulations, les douleurs de la
fci atique
&
de la colique vcntcufe; l'hydropilie, la
lepre,
la galle ;
&
enfin dans tous les cas o\1il faut
fe tirer d'un danger par un autre, dit C. Hoffinan; &
il
ajoute d'apres Malfaria, que nous ne guérilfons
jamais les grandes maladies, paree que nous nous
en tenons toujours aux adouciílans. Geoffroy,
mat.
medie.
On
ne
fauroit trop inlilter fur l'importance de cette
derniere réflexion; mais elle eíl: d'une application
trop étendue, pour que nous devions nous y arr&–
ter dans cet article particulier.
Voyez
R EMEDE HÉ·
ROIQUE,
medicatioheroica ,fous
le
mot
H ÉROIQUE;
yoyez au.ffi
EvACUANT
&
PURGATIF.
Quelques medecins fans doure de la clalfe de ceux
qui négligent de s'inltruire de l'aél:ion des reme–
des par l'obfervation, & qui arr&tés par des préju–
gés invincibles puifés dans les livres des rhéoriciens
& dans les écoles, fe croiroient coupables de la plus
h aute témérité, s'ils ofoient éprouver l'énergie des
remedes de cette efpece : des medecins de cette
elalfe, dis-je, ont v oulu chalfer la
coloquinte
de la
M edecine comme un poifon des plus funeíles; mais
l 'expérience
&
l'autorité des praticiens les plus con–
fommés doit raíiTrrer co ntre cette vaine terreur ; il
ne s'agit que de l'appliquer avec difcernement dans
les cas convenables;
&
ces cas ne font pas tres-ra–
res dans la prari9ue de laMedecine, comme on peut
v oir par l'énumeration des maladies contenues dans
le palfage de la matiere médicale de M. Geoffroy,
que nous venons de rapporter.
Au refie , il fuffit pour les Médecins de favoir que
la
coloquinte
elt un purgarif tres-violent pour fe di–
riger fagement dans fon admirVíl:rarion, tant par
rapport aux cas ol! elle convient, que par rapport
a
fes différentes dofes &
a
la forme {ous laquelle ils
la doivent prefcrire.
La décoél:ion de
coloquinte
&
Con
infulion dans
l'eau ou dans le vin , font des purgatifs efficaces,
mais moins violens que la
coloquinte
en fubíl:ance.
Au reíle, il eíl: tres-peu de gens pour qui la grande
amertume de ce remede foit fupportable; c'eíl: pour–
quoi il vaudroit mieux en ce eas employer l'extrait
de
coloquinte
fous la forme de pilules.
La
coloquinte,
foit en fubílance, foit en extrait,
elt tres-rarement employée feule ; on la donne le
plus fouvent melée en perite doCe avec les aurres
purgacifs.
On peut établir en généra l que fous cette derniere
forme n1eme, on ne doit guere la donner qu'aux
~ens
robultes'
&
qui font dans la fleur de leur age:
11
faut s'abíl:enir <)e la donner aux femmes groJfes;
car on prérend qu'elle eíl: abfolumcnt morrelle pour
le fretus' quand meme on ne l'employeroit qu'en
lavement ou en fuppolitoire.
L'ufage de la
color¡uinte
n'a que tn!s-raremcnt lieu
dans les maladies aigues; mais Vanhelmont la re–
garde comme un des plus grands remedes qu'on
puiJfe employer dans les maladies chroruc¡ues ; il la
met avec la fcammonée
a
la tete des autres purga-
Tome 111.
COL
tifs;
&
il oDferve avec raifon que c'etr
!l.
ces
dellx
drogues que· doivent leurs venus réeUes tontes les
préparations officinales purgarives , dont l'ancienne
~élébriré
fe foflcient encore aujourd'hui
a
ti
juíl:e tirre;
que ce font memeces deux chefs,
anrejignani,qui
Ont
fait un nom aux laxatifs doux, comme la manne, la
ca
lfe ,la rhubarbe,
&c. Voyez
PURGATIF.
l.esanciens & les nouveaux Grecs, les Arabes
j
& qnelques-uns de nos aureurs de Pharmacie qui
font venus apres eux, ont propofé différentes
cor~
reaions de la
coloquinte,
comme de la faire macérer
dan
d~s liqueu~s ~cicles ~
_alkalines , fpirit;ueufes
#
&e_
R•v•ere la fa1fo• t macerer dans de l'urine; mais
ces efpeces de correél:ifs qui chatrent la vertu du
remede,
&
prefque tofljours
a
un degré
indéterrrii~
né, vont direél:ement contre le bur qu'on fe propofe
dans l'adminifuation des remedes violens,
&
four'–
niifent d'ailleurs des médicamens tofijours 1nfideles.
Voyez
CORRECTIF.
•
La fe1úe correél:ion qui foit enéore en hfage dans
nos boutiques ,
&;
qni ne fournit proprement qu'un
moyen pour rédmrc en poudre la
coloquinte,
qui
¡,
fans ce _fecours '
fe~oit rr~s-difficile
a
pulvérifer;
Certe Un1q11e COrrefrion,
d1s~¡e,
confifte
a
incorpo•
rer la pulpe de
coloquinte
mondée de fes femences
&
coupée menu avec une fuffifante quantité de mu–
cilage de gomme adragant'
a
fa ire fécher exaél:e–
m~nt
la malfe qui en ré!túte'
a
la mettre en poudre.
a
mcorporer cettc poudre une feconde fois avec de
nouveau mu<?ilage ,
a
faire fécher cette nouvelle
malfe
&
a
reduire
en
poudre fine ou palfée au ramis·
qu'on peut garder fous cette forme dans une
bou~
teille exaélement bouchée , ou qu'on peut incorpo–
rer avec de nouveau mucilage de gomme adragant
pour en former des trochifques (
Voyez
T ROCHIS•
. QUE) connus dans l'art fous le nom de
troc/,ifques
alhandal,
el
u l)Om arabe de la
coloquinu,
11
n'eíl: pas inutile d'obferver que cette derniere
opération eíl: au-moins (uperflue,
&
qu'il elt plus
commode pour l'artiíl:e, & peut-lhre plus fltr pour
le malade , que cette préparation foit confervée fous
la forme de poudre, puilqu'il fa udra bien pnlvérifer
J e petit trochifque pour le meler avec l'excipient
dans lequel il Cera preferir , & qu'on ne peut pas fe
flater qu'il foit réduit en poudrc au
tri
fixe par la pul–
vérifation extemporanée d'une perite malfe de 4 ou
5 grains, que par le tamis fin employé dans la pul–
v erifation officinale,
&
que par conféquént le u-o–
chifque pul vérifé fera diltribué moins également
dans deux ou trois pilules, par exemple, que li on
employoit une poudre plus fubtile.
On trouve dans les
M émoires de
l'
acad. des.fcien–
ces~
année
1701~
une analyfc de la
coloquinte
par M.
Boulduc le pere, qui procéd:. ;\ cet examen par la
voie des menltrues auffi bien que par celle de la
dif~
tillation.
De huit onces de pnlpe de
coloquimi!
il a reur(t
pnr l'eau trois onces d'extrait, que cet auteur
~p
pelle
extrait gommeux (elon
le langage uliré dans C(t
tems -la'
&
de la meme quanrité de pulpe' par le
moy~:n
de l'efprir-d
e-vin, une demi-once de réfme,
qu'il appelle
extrait
réjinr.ux..-
ll eíl:
a
remarquer que l'efpri.t-de·vin n'a pas tou–
ché
a
la pulpe de
coloquime,
qui avoit tres-long-tems
macéré dans de l'eau bouillante, & qu'au contrair(t
l'eau applic¡uée
a
cene pulpe' auparavant macérée
dans de l'.efprit-de-vin, en a tiré pres de deux onces
d'extrait.
Il eíl: clair par cetro analyfe , que l'eau peut fe
charger de toutcs les parries folubles dans l'efprit–
dc-vin, & que ce dernier
n1enfirue
au contraire n'ar
4
taque que les parties de la
coloq•time
qui fon t vrai·
ment rélineufes.
•
L'extraitde
coloquinte
donné
a
la doCe de wgrains
J.
OOoo